40e anniversaire de la Journée de la Terre le 22 avril
La Réponse de Chef Seattle
(…) Comment pouvez-vous acheter ou vendre le ciel, la chaleur de la terre? C’est pour nous une idée étrange.
Si personne ne peut posséder la fraîcheur du vent ou l’éclat de l’eau, comment est-il possible que vous avez l’intention de l’acheter ?
Chaque morceau de cette terre est sacré pour mon peuple. Chaque aiguille de pin, chaque poignée du sable des plages, comme l’obscurité de la jungle profonde ; chaque rayon de lumière et le bourdonnement des insectes sont sacrés dans la mémoire et la vie de mon peuple. La sève qui coule dans les arbres transporte l’histoire de la terre rouge : Canku Luta Wakan.
Les morts des hommes blancs oublient leur patrie quand ils vont se promener parmi les étoiles. Nos morts n’oublient jamais cette terre magnifique, car elle est la mère de l’homme rouge. Nous faisons partie de la terre et elle fait partie de nous. Les fleurs parfumées sont nos sœurs, le cerf, le cheval, le grand aigle sont nos frères. Les crêtes rocheuses, les vallées, la prairie, la chaleur du poney, et l’homme : tous appartiennent à la même famille. (…)
Nous savons que l’homme blanc ne comprend pas nos mœurs. Pour lui, un lopin de terre a le même sens que tout autre, c’est un étranger qui arrive dans la nuit et prend à la terre ce dont il a besoin. La terre n’est pas son frère mais son ennemi, et quand il l’a conquise, il la quitte. Vous laissez derrière vous les tombes de vos ancêtres et vous les oubliez. Vous volez la Terre à vos enfants, égoïstement.
Il n’y a pas un lieu tranquille dans les villes de l’homme blanc. Pas une place où vous pouvez entendre le bruissement des feuilles au printemps ou les battements d’ailes d’un insecte. Mais c’est peut-être parce que je suis un sauvage que ne comprends pas pourquoi ce bruit même semble insulter vos oreilles.
Comment continuer de vivre, si un homme ne peut pas entendre le chant d’un oiseau ou dans la nuit le croassement des grenouilles autour d’un étang ? Je suis un homme rouge et je ne comprends pas.
L’Indien préfère le murmure du vent qui ébouriffe la surface du lac et le vent d’une journée de pluie qui exhale le parfum des pins odorants. (…)
C’est ce que nous savons: la terre n’appartient pas à l’homme. C’est l’homme qui appartient à la terre. C’est ce que nous savons : toutes choses sont liées comme le sang qui unit une même famille : toutes choses se tiennent ensembles.
Extrait de la Réponse de Chef Seattle, de la tribu des Suwamish, sur une offre d’achat de leurs terres par le gouvernement à Washington. Le discours a eu lieu en 1855, et bien qu’il y ait un doute sur l’authenticité de ce texte (connu seulement 30 ans plus tard par le Dr Henry A. Smith dans le Star Seattle dimanche), la beauté de ses paroles et la force de son plaidoyer pour la nature, sont devenues un symbole du mouvement écologiste.
Personnellement, au titre de soeur Hunka du Chef Archie Fire Lame Deer, je me permets de dire qu’aucun Chef ne parle autrement et toujours maintenant.