Accueil Enseignements Articles et conférences Le Bouddhisme éducatif III

Le Bouddhisme éducatif III

91
0

Chin_Kung.jpgBUDDHISM AS AN EDUCATION [[Traduit de l’Anglais par Hélène LE, pour www.buddhachannel.tv ]]

Avec Ven. Master Chin Kung



METHODOLOGIE & SYMBOLISME DU SYSTEME EDUCATIF BOUDDHISTE



Le Système d’Education continu pour les Enseignants



Le système d’éducation continu pour les enseignants a été établi en premier lieu, par Bouddha Sakyamuni. Beaucoup de ses étudiants se sont accomplis sous ses instructions. Chaque année, on assignait à ces étudiants d’enseigner à différents endroits pendant neuf mois. En Inde, la saison des pluies dure de mi avril à mi juillet. Parce qu’il n’était pas pratique de voyager et d’enseigner durant ces trois mois, tous les étudiants revenaient vers Bouddha, afin de recevoir des enseignements additionnels, et d’en apprendre les uns sur les autres en classe de discussions. On appelait cela la retraite d’été, c’était l’équivalent de ce qu’on appelait couramment l’éducation continue pour enseignants. Le système moderne d’éducation continu est rendu indispensable par l’avancement de la technologie. Cependant, trente-cinq mille ans auparavant, Bouddha avait déjà adopté cette idée, en faisant revenir ses étudiants pour des enseignements additionnels.



L’astucieux Enseignement bouddhiste



L’enseignement bouddhiste est plein d’expressions artistiques. A l’origine, c’était une éducation qui combinait l’équivalent d’un musée aujourd’hui et un système éducatif.

Le « Si » combinait donc l’école traditionnelle, la bibliothèque et le muséum. En Chine ancienne, le système de l’école traditionnelle était universel. La plupart des étudiants allaient au « Si » pour étudier parce qu’il avait généralement une collection complète d’ouvrages, similaires aux bibliothèques actuelles. Les collections comprenaient non seulement des soutras, mais aussi toute sorte de publication. Les moines s’étaient familiarisés avec le Bouddhisme, le Confucianisme, le Taoïsme et les anciens textes chinois. Ils étaient capables de répondre aux questions et étaient compétents dans divers domaines. Conséquemment, les institutions bouddhistes commencèrent à s’attribuer la mission éducative pour la Chine.



Les constructions bouddhistes typiques sont l’expression de l’art, appelé “Expressions du Bouddhisme”. Toutefois, Bouddha et les statues de Bodhisattva ne représentent pas le polythéisme, l’adoration de plus qu’un dieu. Chaque statue sert à inspirer la sagesse et le réveil à l’intérieur de chacun de nous. Elles représentent aussi certains aspects du Bouddhisme, qui rappelle aux pratiquants d’enseigner un sujet particulier donné. Par exemple, Guan Yin Bodhisattva, le plus populaire des Bodhisattva en Chine, représente l’Infinie Compassion. Lorsque l’on voit cette statue, elle nous rappelle d’appliquer la compassion dans le monde, avec ses peuples et ce qui les entoure. Mais les gens de nos jours, idolâtrent le Bodhisattva Guan Yin comme un dieu et le prie pour soulager leur souffrance et éliminer les obstacles. Il s’agit là d’un point de vue superstitieux et d’une conception erronée, car les gens oublie que les statues expriment des concepts en Bouddhisme.



L’architecture bouddhiste est aussi une expression artistique, avec le hall de culture principale du temple, similaire à un large hall de réunion ou d’enseignement. De l’extérieur, il semble qu’il y ait deux histoires, mais il n’y en a qu’une seule à l’intérieur. Les deux histoires extérieures représentent « l’absolue vérité » ou la vraie réalité de la vie et de l’univers, et la « vérité relative » ou les vues temporelles demeure troublée par l’illusion. L’histoire intérieure seule illustre que les deux sont la même vérité. Aux trompés, les deux apparaissent distinctes et différentes ; cependant, aux illuminés, elles sont une même.



Au centre du hall principale de culture, il y a trois statues, un Bouddha et deux Bodhisattvas. Le Bouddha représente la véritable nature de l’univers et de la vie humaine, appelé la « Nature de Bouddha » ou véritable esprit. « Bouddha » vient du Sanskrit qui signifie la personne totalement illuminée. La statue de Bouddha représente notre illumination originelle et les statues de Bodhisattva représentent l’application de notre esprit illuminé originel. Toutes les représentations et applications sont infinies et peuvent être classées en deux catégories : sagesse et pratique. L’école de la Contrée Pure par exemple, respecte le Bouddha et les deux Bodhisattva du Paradis occidental. Bouddha Amitabha (Vie Infinie et Lumière Infinie) représente l’illumination infinie, qui est une part intrinsèque de notre nature. Les Bodhisattvas Guan Yin (Avalokiteshvara) et Da Shi Zhi (Grande Force ou Mahasthamaprapta) représentent respectivement la compassion avec bienveillance et grande sagesse. Nous devrions nous montrer compatissants et bienveillant envers tous les êtres. Nos pensées, vues et comportements devraient être rationnels plutôt qu’émotifs, car le comportement émotif appelle les ennuis. Nous ne devons donc pas considérer le Bouddha et les Bodhisattva comme des dieux. Mais viendront-il à notre aide ? Oui, en nous apportant le savoir quant à la manière de nous protéger de l’illusion et ainsi soulager notre souffrance. Une fois appris le contexte des composantes artistiques de l’architecture, la musique et les statues bouddhistes, nous gagnerons en expérience, lors d’une visite dans un temple bouddhiste traditionnel.



De nos jours pourtant, beaucoup ne comprennent pas le sens des enseignements du Bouddhisme. Ils prennent les multiples représentations des Boddhisattvas pour un signe de polythéisme. Les gens ne parviennent pas à comprendre le fait que les statues en Bouddhisme sont des aides pour l’enseignement, et non des statues de dieux. Tous les Bouddhas et Bodhisattvas représentent notre nature et la culture de la vertu. Nous avons des capacités infinies dans notre vraie nature, qui ne peuvent pas être exprimées avec un terme unique. Nous avons donc de multiples représentations ; par exemple, une personne compétente aujourd’hui peut avoir plusieurs titres sur sa carte professionnelle, pour exhiber sa position et sa réussite. Le Bouddha et les Bodhisattvas sont en fait, des représentations de la nature en nous-mêmes : Bouddha, notre vraie nature d’esprit, et les Bodhisattvas, notre vertu de culture. Nous possédons toutes ces qualités. Cà n’est qu’en parvenant à réaliser le sens du symbolisme bouddhiste qu’on peut apprécier la sophistication et le caractère complet de son éducation.



Les constructions “Si” typiques sont rares aujourd’hui. Le premier hall d’un « Si » est le hall des Gardiens des Cieux, aussi connu sous le nom de « Protecteurs du Dharma ». Situé au centre du hall, faisant face à la porte de devant, il y a Mi Le Pu Sa (Maitreya Bodhisattva) qui est représenté par une image du moine historique Bu-Dai. Mi Le Pu Sa a un grand sourire qui transmet l’idée que pour vraiment apprendre le Bouddhisme, on doit apprendre à être gai et courtois envers tous. Il a également un ventre énorme qui représente l’impartialité, la souplesse, le désintéressement, la patience et la tolérance.



Aux côtés de Mi Le Pu Sa, se tiennent les quatre Gardiens des Cieux ou les Protecteurs du Dharma. Ils sont les gardiens symboliques des pratiquants de la voie bouddhiste. Qui protègent-ils ? Ils nous protègent en nous rappelant de nous éduquer nous-mêmes et de sauvegarder la connaissance correcte, que nous devrions assimiler. Chaque gardien représente un aspect différent de la pensée ou de l’action.



Le Protecteur du Dharma oriental (tenant un luth) symbolise la responsabilité et la sauvegarde du territoire, qui signifie que nous tous, somme responsables de nous-mêmes, de notre famille, notre société et de notre pays. Si chacun de nous accomplit son devoir correctement, et remplit ses obligations, nous prenons soin les uns des autres et de nous-même également. Le Protecteur du Dharma du Sud (tenant une épée) symbolise le progrès et nous enseigne la diligence. Il focalise l’importance de se cultiver constamment, de développer vertu, sagesse et savoir, et d’améliorer la performance en nous-mêmes ainsi que nos devoirs. Il renvoie aux idées confucéennes d’auto-amélioration quotidienne.



Le Protecteur du Dharma de l’Ouest (tenant un dragon ou un serpent) symbolise une vision compréhensive et le savoir gagné en s’étant exposé au monde. Il représente le besoin d’ouvrir les yeux pour observer la nature et l’homme, afin de peaufiner ce que nous voyons et apprenons, et de distinguer le bon du mauvais. Le Protecteur du Dharma du Nord (tenant un parapluie) symbolise l’étude compréhensive et l’apprentissage. Tout deux enseignent les moyens de les pratiquer et comment parvenir à des objectifs, dans l’épanouissement de la responsabilité et l’auto- amélioration. Comme l’ont dit les anciens Chinois : « Lire dix mille livres et voyager dix mille kilomètres ».Nous lisons afin de gagner en savoir et voyageons afin d’observer plus efficacement. Nous sommes alors capables de nous améliorer nous-mêmes et de réaliser nos devoirs plus efficacement.



Aujourd’hui, les gens visitent le Hall des Protecteurs du Dharma pour y brûler de l’encens, se prosterner et offrir des fleurs et des fruits, priant pour leur protection et leur sécurité. Tout cela est superstition. Toutes les installations, les images de Bouddha et des Bodhisattvas et toutes les offrandes, sont des instruments d’enseignement crées pour inspirer notre esprit et sagesse. Ils servent aussi à nous rappeler l’importance d’être illuminé au lieu d’être dans l’illusion, être vertueux au lieu d’être déviant, pure au lieu d’être pollué. Voilà les trois principes de l’enseignement et la pratique bouddhiste.



Extrait de Dharma Talks

Par Vén. Chin Kung



Source: www.buddhanet.net

Previous articleConte bouddhiste pour jeunes et moins jeunes – L’assiette en or
Next articleDes reliques de Bouddha accueillies au Vietnam