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Suisse — Le Musée d’Ethnographie reste zen grâce à «Kannon»

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01.02.2010

«Nous avons eu trois mois pour monter l’exposition.» Responsable du département Asie du Musée d’ethnographie, ou MEG, Jérôme Ducor n’en fait pas une affaire. Il s’agit juste de préciser dans quelles circonstances a été préparé le Kannon, qui a ouvert ses portes la semaine dernière. «J’assure parfaitement le résultat.»

Guanyin-Kannon. Chine, XIIIe ou XIVe siècle. L’œuvre phare de l’actuelle exposition.
Guanyin-Kannon. Chine, XIIIe ou XIVe siècle. L’œuvre phare de l’actuelle exposition.

Pourquoi Kannon? Parce qu’il s’agit là d’une figure du bouddhisme, traversant presque tout le continent. «On connaît cette divinité sous différents noms. En Chine, il s’agit de Guanyin. Nous avons choisi l’appellation japonaise. Kannon, c’est plus facile à retenir.» A cause de l’appareil photo? Pas faux! A la fin du parcours, le visiteur découvre que les premiers modèles de la marque nippone étaient ornés d’une figure de cet élément clef du panthéon bouddhiste.

Compassion

«Kannon incarne la compassion. Le dieu se voit donc souvent imploré. La chose fait que nos collections recèlent un très grand nombre d’images le concernant.» Il peut s’agir de sculptures comme de minces gravures distribuées aux fidèles. «Nous possédons des centaines de celles-ci. Cet ensemble unique nous a été légué en 2005 par la veuve d’André Leroi Gourhan.»

On l’aura compris. Le but du Regard de Kannon est double. Il s’agit d’une part de faire un effort théologique et scientifique. De l’autre, d’illustrer l’histoire des collections. Un travail commencé par Boris Wastiau avec Medusa en Afrique. Tout un fonds, aujourd’hui enseveli dans cette sorte de sépulcre que constitue le Port Franc, doit se retrouver mis en valeur.

Un chef-d’œuvre

Les 150 œuvres présentées apparaissent donc de valeurs artistiques très diverses. L’accrochage, qui occupe au premier étage trois salles et un corridor tapissé de gravier, peut proposer un chef-d’œuvre, la monumentale Guanyin chinoise du XIIIe ou XIVe siècle, reçue en 1976, et deux très belles peintures japonaises sur soie du XVIe siècle. Le reste documente le parcours.

«Ce dernier commence par une immersion. Puis vient le décryptage. Suivent les pèlerinages, dont Kannon fait toujours l’objet.» La fin de l’itinéraire rap-
proche l’Asie de Genève. C’est l’occasion de rappeler l’existence de la cloche de Shinagawa, sauvée de la fonte par Gustave Revilliod vers 1880 et restituée en 1930 Sa copie sonne à l’Ariana. Une diffusion comme une autre du mythe de Kannon.

«Le regard de Kannon», Musée d’ethnographie, 65, boulevard Carl-Vogt, jusqu’au 20 juin. Ouvert du mardi au dimanche de 10 h à 17 h.


ÉTIENNE DUMONT

Source : www.tdg.ch

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