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Le bouddhisme est il compatible avec le monde occidental ?

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25.08.2009

Le bouddhisme est-il pleinement attaché à la culture asiatique ?
Depuis les années 1960, le bouddhisme connaît un véritable succès en occident. En France, il est devenu la 4e religion, et 770 000 personnes s’en réclameraient (selon l’Union de bouddhistes de France).

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Pourtant, il y a parfois lieu de s’interroger sur les motivations qui poussent les occidentaux vers cette nouvelle religiosité. Interrogés sur cette question, ils noteront sans doute une volonté de liberté dans leur culte, libéré de dogmatisme religieux, ou une cohésion avec les notions d’écologisme et de non-violence qui teintent de bouddhisme.

Certains se demandent alors si les occidentaux peuvent réellement percevoir cette discipline dans toutes ses nuances. Le bouddhisme doit ainsi passer par les filtres de la traduction en langue occidentale et (pire!) de la pensée occidentale.

Ainsi, rien n’est plus difficile, pour un occidental, que de comprendre les notions de « néant » ou de « dimension collective du dharma ».

Les occidentaux se penchent sur le bouddhisme dans un but de « réussite sur le plan psychologique et moral ». S’ils ne trouvent pas les effets salvateurs escomptés, déçus, ils s’en détournent. Les méfaits de la société de consommation ? On parle aussi souvent de « religion à la carte », d' »adhésion de façade » ou encore de « spirituel de bimbeloterie ».
Encore un exemple frappant : l’individualisme occidental peut-il s’inscrire dans la pratique du bouddhisme ? N’y a t-il pas un décalage entre l’individuation et la nature collective de ces pratiques? Faut-il alors éliminer ce besoin de reconnaissance personnelle ?

« Sur le chantier de construction d’une communauté, des bénévoles avaient repris cet impératif à leur compte. Parmi eux, certains avaient à cœur de « casser l’ego » des nouveaux venus. Cela permettait de faire effectuer les tâches les plus pénibles et les plus salissantes à ces derniers.
Ceux-ci ne pouvaient guère protester. Le maniement de la bétonnière et de la brouette sous une pluie glaciale devenait par ce tour de passe-passe rhétorique le chemin de leur « purification karmique » » écrit Marc Bosche, dans « Essai sur les difficultés de l’adaptation du bouddhisme à la modernité occidentale ».

Arrivé là, on peut reprendre les paroles du Bouddha : « Notre salut ne dépend que de nous même ». Ainsi on retrouve la dimension personnelle, chère aux occidentaux.
De même, si pour le bouddhisme Mahayana, on relève une application universelle de la libération bouddhique, pour le Hinayana ou encore les theravada, seul celui qui pratique ce bouddhisme et cette méditation personnelle sera « sauvé ». Le sujet est l’élément de base et l’horizon unique de la libération.

Il n’existe pas un mais plusieurs bouddhisme. Et finalement, est-ce que toutes les religions n’ont pas du, à un moment ou l’autre de leur histoire, évoluer ? Libre aux occidentaux de trouver l’école bouddhiste qui conviendra le mieux à leur attentes. Et s’ils ont besoin du support d’un culte rituel, ils peuvent le faire en toute quiétude car certaines écoles s’y attachent aussi avec ferveur.

D’ailleurs, parfois loin de partager ces doutes sus-mentionnés, les bouddhistes asiatiques semblent souvent prêt à faire confiance aux occidentaux. Le dernier exemple en date remonte à mai 2009.

Aux vues des bouleversements politiques en Asie, les Patriarches thaïlandais, approuvés par la communauté bouddhiste asiatique, avaient décidé d’offrir des Reliques de Bouddha au monde occidental. Ils ont choisi de les transférer et de les confier à la France. Leur choix s’est porté sur Paris.


Marie Koenig pour www.buddhachannel.tv

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