Peut-on être bouddhiste
et pratiquer une autre religion ?
par Pierre Suchet
Bonjour à toutes et à tous,
Je dirais plutôt qu’on peut être adepte d’une religion ET bouddhiste. L’inverse me parait plus difficile. A la limite, il me paraît plus facile pour un athée que pour un pratiquant d’une religion, de devenir bouddhiste. Car à mon avis, la démarche implique une grande ouverture d’esprit de la part du pratiquant religieux étant donné que le bouddhisme n’est pas une religion mais une manière d’être ou plutôt, « La » manière d’être en accord avec ce qui Est, avec certes aussi des rites et des traditions mais qui sont très variés selon les écoles et les pays où il est pratiqué et qui ne sont aucunement codifiés ou figés dans des textes uniques comme c’est le cas dans le Christianisme et l’Islam, par exemple.
En outre, un bouddhiste va nécessairement et tout naturellement au fond des choses sans à prioris, alors qu’une religion à tendance à impliquer l’observance stricte de règles qui, prises au premier degré -ce qui est trop souvent le cas- pousse le « fidèle » ou l’adepte à éprouver une sorte de sentiment de vénération respectueuse, voire de crainte vis à vis de Dieu qu’il a alors tendance à considérer comme une entité à part. Il en va tout autrement pour le bouddhiste pour qui les rituels ne sont qu’un simple accompagnement spirituel permettant d’unifier la méditation groupée, avec la Sangha ou communauté des pratiquants et dont il peut sans problèmes se passer quand il est seul sur son coussin de méditation et que la notion de Dieu en tant que telle lui est inconnue car indéfinissable.
Pour résumer, l’adepte d’une religion qui dépasse la notion même de religion dans sa quête de spiritualité et de recherche de l’Absolu, du Grand Tout et de tous les noms que l’on attache à l’Ultime Vérité, se retrouve alors dans la même recherche que le bouddhiste. Tous deux sont en réalité en quête de la même chose sans arrières pensées et sans idées préconçues. En dépouillement total, tout comme le trappiste dans sa cellule, le moine Zen dans son Dojo de médiation ou le Lama dans son monastère. En fin de compte, le message d’un Bouddha, d’un Jésus ou d’un Mahommet n’est -il pas le même, mais formulé différemment ?
Pierre Suchet pour www.buddhachannel.tv