C’est l’histoire d’un petit aye aye, le plus primitif de tous les primates vivants, faisant partie de la famille des écureuils. Dans son nid bien douillet, bâti au creux d’un arbre, dans la forêt tropicale de Madagascar, le aye aye sort la nuit pour se nourrir de larves, de fruits, et d’insectes. Il vit paisiblement parmi les milliers d’espèces installées dans cette forêt. Un jour l’Homme au cerveau riche en neurones, commence à détruire son habitat. En effet, le bois ressource naturelle abondante (normalement !), lui permet de fabriquer des tonnes d’objets, et d’y cultiver du maïs à la place. Bientôt, à l’allure où va la déforestation (chaque année, quelque 200 à 300 000 hectares de forêt malgache disparaissent), le petit animal n’aura nulle part où aller. Il sera quelque part, «Sans Domicile Fixe». Ce n’est pas tout ! Un autre danger guette le aye aye, venu de l’imagination tordue des hommes. Il est devenu au fil du temps un présage de la mort. En conséquence, on déploie tous les efforts possibles pour l’éloigner des habitations, et beaucoup sont blessés ou tués en ces occasions. Dommage! Auprès de nous, il ne peut pas se réfugier non plus, l’être humain en a décidé ainsi. Il n’a pas vraiment le choix, le aye aye devra s’y accommoder ou disparaître de la surface de la terre. Comme lui, un quart des espèces animales et végétales pourraient disparaître d’ici à 2050.
Un jour Gandhi a dit…“Il y a assez de tout dans le monde pour satisfaire aux besoins de l’homme, mais pas assez pour assouvir son avidité”. En réalité, l’homme a de tout temps modifié l’environnement à son profit, en pensant, sans se poser trop de questions, qu’il est une ressource inépuisable. Cependant, de nos jours, la nature ne suit plus le rythme effréné qu’on lui impose. Il lui faut beaucoup plus de temps que ce que l’on pense, pour s’adapter à tous ces changements brutaux et inattendus.
Si on fait un petit état des lieux : 15 589 espèces animales figurent sur la liste rouge des espèces menacées de l’IUCN (Union mondiale pour la nature). De plus, 7000 espèces sont en danger d’extinction, soient 23% des espèces de mammifères, 12% des oiseaux, 42% des tortues et 32% des amphibiens.
“Respecter la nature, c’est préserver l’avenir de l’homme. L’homme est un animal qui a trahi, l’Histoire est sa sanction ?”, s’afflige et s’inquiète le philosophe Cioran. Il n’est pas le seul, Nicolas Hulot avec son pacte écologique, ou encore Hubert Reeves, président de la ligue ROC, se mobilisent pour la sauvegarde de la biodiversité.
Si finalement, le rôle de la biodiversité est d’être «un miroir de nos relations avec les autres espèces vivantes» , il va falloir sérieusement se réconcilier avec elle, lui redonner son instinct sauvage, car on ne peut pas tout dompter et contrôler, encore moins la biodiversité. Il n’est jamais trop tard pour changer nos comportements. Alors agissons!
Tiphaine Bellambe pour www.buddhachannel.tv
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