Le mudrã de la force vous le formez lorsqu’une violente émotion vous submerge. Main gauche et main droite s’entrelacent, les pouces se touchent par l’extrémité de leur dernière phalange et vous les plaquez sur le plexus solaire en expulsant l’air jusqu’à appuyer vos mains sur l’abdomen aussi fort que possible. Si vous êtes assis, vous allez vous courber sur vos cuisses sans relâcher la pression du mudrã de la force. Votre bouche est grande ouverte pour expulser la douleur de l’émotion. Vous restez ainsi à respirer profondément le temps qu’il vous est nécessaire pour vous ressaisir. Redressez le buste et vous déplacez le mudrã de la force devant votre Hara. Il est fortement comprimé par votre geste et de nouveau vous basculez sur vos cuisses sans relâcher la tension des mains.
L’émotion qui vous submerge c’est le choc du coup donné par l’être que vous aimez le plus ; c’est la douleur d’une trahison. La surprise vous terrasse jusqu’à en avoir le souffle coupé. Le mudrã de la force vous aide à amortir le choc reçut ; il puise à la source du Hara l’énergie de la volonté.
Le Hara reçoit son énergie de la force de vie. C’est dans son centre que vous puisez votre force et votre énergie. Il agit comme un bouclier. Lorsqu’il est mobilisé, vous avez la sensation d’un flux d’énergie chaude, cela ressemble à celle qui sort d’un radiateur qui pulse de l’air chaud. Cette bonne chaleur remplie le ventre et la cage thoracique. Elle vous console.
Vous pouvez vous représenter le Hara comme une boite qui reçoit l’énergie de vie et la garde en réserve. En fonction de vos besoins il vous la redistribue. La métaphore de l’eau domestique vous aide à comprendre comment le Hara fonctionne ; l’eau est là mais il faut ouvrir le robinet. Les guérisseurs connaissent bien cette énergie, ils l’utilisent pour la conduire jusqu’à leurs mains et la donner. Ils voient que vous avez la force de vous soigner et de réparer votre psychisme, c’est avec l’énergie contenue dans le Hara. Vous avez le pouvoir de vous guérir mais il faut la volonté.
Vouloir guérir cela commence par reconnaître l’existence de votre mal être. Alors deux comportements se déterminent. L’un est passif et vous sombrez en attendant que l’on vous sauve. L’autre est actif et vous décidez de vous mettre en mouvement ; vous mobilisez tous vos moyens pour retrouver la bonne santé.
Vouloir guérir, c’est un pouvoir. Les peuples aborigènes comme ceux qui vivent en milieu naturel connaissent cette force, c’est une puissance qui s’éveille en vous. Elle agit comme un médecin qui gère votre bonne santé. Les chirurgiens la connaissent, ils savent qu’une énergie intervient après la blessure du bistouri pour consolider la cicatrisation des chairs meurtries. C’est cette même énergie qui vous porte secours dans l’instantanéité d’une chute pour l’amortir. Elle se répand par le Hara, il est juste au-dessus de l’utérus des femmes mais son lieu d’émergence c’est votre chakrã racine. Il n’est pas seulement concerné par la sexualité, il contient la force de vie libidinale. Les glandes sexuelles constituent la partie avant du chakrã racine, dans le dos il est situé entre le sacrum et l’anus où s’enracine la Kundalini. Il y a au centre du chakrã racine une énergie subtile qui circule de bas en haut, comme la sève d’un arbre. C’est pourquoi l’arbre vous aide pour vous sensibiliser à ce flux. Lâchez tout ce qui vous oppresse et respirez avec lui. N’oubliez pas de dire merci pour ce bienfait qu’il vous donne ! Les esprits de la Nature aiment le chocolat, les confitures et les gâteaux.
Les blessures sont physiques mais aussi psychologique et psychiques.
Lorsque la blessure est psychologique, la force de vous guérir vient par le mouvement. Vous pouvez vous harmoniser, dénouer votre stress et l’assouplir par la danse, le chant ou l’écoute de la musique mais aussi avec le théâtre et le sport.
Vous donnez une expression corporelle et émotionnelle à vos problèmes, vous les dansez et les chantez hors de vous et ils sortent. C’est un des plus anciens rituels où le malade est placé au milieu d’un cercle formé par la tribu qui psalmodie des mantrãs. Dans ce cercle protecteur il danse son chagrin, son deuil.
Si vous êtes seul, vous pouvez accomplir un rituel en construisant un cercle protecteur avec de la poudre de cannelle. Dans les îles et notamment aux Seychelles, ils plantent un cannelier près des maisons pour avoir le bénéfice de ses vibrations positives. La cannelle édifie une protection et crée une ambiance favorable. Vous êtes au centre de votre cercle en poudre de cannelle. Il est ouvert vers le sud à l’heure où le Soleil est au zénith ; c’est le moment de la journée le plus favorable pour agir avec le Feu du Soleil ; c’est la joie pure qui assainie le marécage des pensées ténébreuses. Votre intention c’est de vous débarrasser de la tristesse et qu’elle soit consumée par le Soleil et la cannelle. Au centre de ce cercle vous allez rythmer une danse en laissant le son surgir de vos entrailles.
Les blessures psychiques sont les plus pernicieuses, il est difficile de vous en guérir seul. Lorsque vous êtes touchés par la maladie, elle pénètre le corps par une faille psychique. Pour la localiser cela demande une vraie qualité d’attention. C’est l’intuition qui vous avertit et il faut l’écouter. Le siège de l’intuition est au niveau du troisième œil il entre en résonance avec le siège du Pouvoir, votre plexus solaire. La volonté est avec le Hara, le Pouvoir est avec le plexus solaire.
Vous êtes avertis qu’une maladie arrive de diverses manières. Cela dépend de votre sensibilité. Cela va d’une nausée, un tremblement de froid, une colique, un frisson désagréable, un désir de fuite irraisonnée, une répulsion et la liste n’est pas close. Le mudrã de la force c’est votre moyen le plus rapide pour intervenir.
Extrait de Flora Desondes, ABC des Mudras éditions Grancher 2006
– Voir en ligne : floramudras.monsite.wanadoo.fr