Accueil Espace Bouddhiste Culture Kyudo, La Voie de l’Arc à l’Institut Karma Ling

Kyudo, La Voie de l’Arc à l’Institut Karma Ling

104
1

Kyudo – La Voie de l’Arc

kyudo.jpg

Le kyudo, la voie de l’arc, est une pratique d’harmonisation de corps et de l’esprit. Au Japon, l’art des archers était reconnu comme la plus haute discipline des samouraï. Puis sous l’influence du bouddhisme zen, il devint le Kyudo, la voie de l’arc, une méthode de contemplation puissante et raffinée.

la Pratique

L’enseignement prend en compte la Technique mais aussi la Beauté du geste et de l’action, ainsi que la Connaissance et le Respect de soi et des autres.

La pratique se fait avec un Grand Arc Asymétrique (Yumi) de matières composites, traditionnellement de facture artisanale en Bambou. Objet d’Art et de Respect, vénéré naguère, il demande à son utilisateur de s’être longuement exercé aux gestes nécessaires pour l’utiliser correctement.

Les mouvements et les gestes Coordonnés à la Respiration permettent un travail Harmonieux de la structure complète du corps. L’ensemble respecte les axes Horizontaux (pieds, genoux, hanches et épaules-bras-coudes,…) avec l’axe Vertical (Terre-Ciel) de la colonne vertébrale. Corps et Esprit ainsi s’harmonisent et se Rejoignent, se synchronisent avec l’Arc dans une attitude juste, dans une Dignité Naturelle qui peut alors rayonner dans le monde. Progressivement le Centre Cœur se purifie, le tir apparaît. La cible devient le miroir permettant de voir son propre Esprit clairement.

La Tradition et la Lignée

Cet Art des guerriers Samouraïs du Japon féodal où prévaut l’efficacité et le meilleur de soi, est reconnu comme le plus haut niveau des disciplines martiales. Utilisé à la guerre ou lors de cérémonies (en particulier des cérémonies Shinto, tradition spirituelle originelle du Japon dans laquelle le Respect de la Nature et des Eléments est Sacré), il se perfectionne au cours des siècles. Sous l’influence de la tradition Zen il devient une méthode de Méditation en Action puissante et subtile, dans laquelle l’Archer va au-delà de lui-même de manière naturelle, automatique et inconsciente.

Cette Pratique de Méditation en Action est en particulier Transmise au Japon de manière ininterrompue depuis le XVIème siècle par la Lignée des Kanjuro Shibata à travers l’école Heki Bishu chikurin Ha, dont Munekazu Shibata donna l’impulsion en recevant du Shogun le titre honorifique de Onyumishi (ou Maître Facteur d’Arc) et en prenant le nom de Kanjuro Shibata Premier Maître de Kyudo de cette brillante Lignée. C’est à cette époque que prit naissance le Hama Yumi, (l’Arc destructeur du mal) Arc Sacré utilisé au cours de cérémonies Shinto et Bouddhistes de purification (Shihobarai), dont les Kanjuro Shibata font aussi la facture.

Au XIXème siècle, durant l’ère Meiji, Kanjuro Shibata XVIII devient le Facteur d’Arc Officiel de la famille et de la cour Impériale du Japon, et ainsi détenteur de la fabrication du Goshimpo Yumi, l’Arc Sacré utilisé pour la purification et la consécration de l’Autel d’Ise, Temple Principal Shinto, qui se déroule tous les vingt ans. En 1883 il fonde le Taiyusha, un Kyudojo, lieu de pratique du Kyudo, à Kyoto.

C’est à l’âge de huit ans que Yoshimune Kanjuro Shibata XX, commence l’apprentissage du Kyudo et la fabrication des Arcs avec son grand-père Muneshige Kanjuro Shibata XIX dans l’Atelier familial à Kyoto. En 1959, au décès de son grand-père, il reçoit le titre d’Onyumishi avec pleine responsabilité pour fabriquer les Arcs, enseigner le Kyudo, et exécuter le Goshimpo Yumi ; il devient dès lors le Maître de la Lignée et du Taiyusha Kyudojo à Kyoto. En 1969 il reçoit la nomination de Trésor National Vivant. Il commença à entraîner Nobuhiro, l’époux de l’une de ses filles, dans l’art du Kyudo et de la fabrication des Arcs comme son grand-père l’avait fait avant lui

En 1980 Chogÿam Trungpa Rimpoché, grand admirateur des Arts contemplatifs japonais, l’invite aux Etats-Unis. Le lien qu’ils ont tous deux avec l’Arc et la Tradition Spirituelle « Guerrière » les unissent dans une Vision commune et Ouverte, qui va devenir l’inspiration de l’engagement de Kanjuro Shibata XX. En 1985, il enseigne dès lors les étudiants de Chogÿam Trungpa Rimpoché en occident.

En 1994, il demande à son Fils Nobuhiro d’assumer le nom des Kanjuro Shibata et de la Lignée, un événement exceptionnel (le dix-huitième Kanjuro Shibata était lui aussi entré dans la famille). Bien que restant le Maître (Sensei) de la Lignée, il lui transmet officiellement, ses charges de Facteur d’Arc Impérial et Maître d’Arc. Celui-ci reçoit alors le titre de Kanjuro Shibata XXI Onyumishi, cet événement coïncide avec sa première offrande du Goshimpo Yumi au Temple d’Ise.

En occident, Kanjuro Shibata XX Sensei et son Fils élargissent leurs enseignements au-delà du cercle des étudiants de Chogÿam Trungpa Rimpoché. Ceci est finalement officialisé en 2005 par une Déclaration commune avec le Sakyong Mipham Rimpoché, dans laquelle quiconque est invité à pratiquer le Kyudo en y développant une connexion de Cœur, dans le respect mutuel et avec loyauté envers Kanjuro Shibata XX en tant que Sensei.

« La cible est un Miroir qui permet de nettoyer, de polir notre Cœur, notre Esprit, à travers la réflexion de notre propre image, tir après tir… à travers une pratique longue et authentique qui révèle notre Dignité naturelle d’être humain… laquelle peut alors rayonner dans le Monde. »

Kanjuro Shibata XX Sensei


« Nous ne refusons personne qui souhaite venir pratiquer dans notre école ; nous ne refusons personne qui souhaite quitter notre école ; nous n’avons aucune religion de référence dans notre école, ni non plus aucun dogme ; il n’y a qu’un seul Maître : Kanjuro Shibata XX Sensei ; le plus important est que les étudiants de Kyudo aiment pratiquer. »


Kanjuro Shibata XXI Sensei.

kyudoparis1.jpg

L’enseignant

En 1994, Philippe Ten Have Dallinga, deux ans après avoir perdu son Sensei, et dans le principe de son engagement continu dans la Pratique depuis 1987, rencontre Kanjuro Shibata XX Sensei, lors de son passage à Paris. En 2001 il commence à étudier le Kyudo de la Lignée. Il en devient un élève assidu. Il pratique et étudie depuis auprès de Kanjuro Shibata XX Sensei, et d’autre part auprès de son Fils qu’il rencontre l’un et l’autre deux fois par an. En 2005 il est officiellement autorisé à enseigner le Kyudo de la Lignée

Par ailleurs, dans le cadre l’Université Rimay dirigée par Lama Lhundroup, il contribue à mettre en place les Programmes de Kyudo à Karma Ling, en 2004 en Assistant Max Baltin, étudiant-instructeur allemand direct de Kanjuro Shibata XX Sensei, intervenant sur ce premier programme. En 2005 et 2006 il y enseigne en binôme avec Christina Chapallaz étudiante-instructrice, suisse, également pratiquante de la Lignée. En 2007, il y prend en charge les programmes de Kyudo et s’engage à les poursuivre par la suite. Parallèlement, cette même année, en collaboration avec Marc-Henri Deroche, initiateur du Kyudo à Karma Ling, il met en place des Cours de Kyudo au Dharma Ling de Paris. D’autre part, Philippe étudie et pratique le Dharma selon et dans le processus Rimay d’Unité dans la Diversité.

www.kyudoaparis.info

Une sélection Buddhachannel

Previous articleVidéo — Visite de Bangkok
Next articleTaisen Deshimaru — Le zen, ce n’est pas du nihilisme 1/2

Commentaires sont fermés