19.06.2009
« Le genre humain a deux livres…la bible de pierre et la bible de papier » releva Victor Hugo, qui considère l’architecture comme « le grand livre de l’humanité, l’expression principale de l’homme à ses divers états de développement soit comme force, soit comme intelligence ». Malgré une distance entre deux continents ainsi que deux religions, ces discours du poète romantique français ont bien trouvé ses témoignages en Mongolie, où se trouvent des monastères bouddhiques de styles très variés.
L’architecture du monastère représente la culture mongole, qui relève d’une considération d’ordre spirituel et pratique. La construction d’un monastère, tel que le choix du site, l’orientation, la conception du plan entier et le design de chaque temple s’imprègne de la cosmologie et l’idée géomatique des anciens mongols, qui étaient toujours prêt à assimiler les essence d’une autre culture. La tradition qui date de l’époque pré-bouddhiste est gardée, et les influences étrangères, à partir du 14ème siècle, commencent à s’infiltrer. La Chine, ancienne civilisation de plus de 2000 ans et le Tibet, source du bouddhisme en Mongolie, sont les deux grands contributeurs des courants des pensées architecturales. Du 14ème au 19ème siècle, l’époque où s’épanouit le bouddhisme tibétain sur la grande steppe mongole, on voit s’ériger des milliers de monastères, héritages des systèmes chinois et tibétain, couplés au modèle autochtone.
L’influence chinoise
Vers le 17ème siècle, il était courant de faire intervenir un expert chinois de feng shui, la géomancie chinoise, à la fondation d’un monastère bouddhiste en Mongolie. De plus, certains manuels chinois qui donnaient des instructions pour la construction d’une maison ou d’un temple étaient traduits en mongol, et le feng shui pouvait également être introduit dans les collèges bouddhiques de Mongolie. Le style chinois a influencé le système mongol de deux manières. D’un coté, l’élément essentiel de l’architecture religieuse chinoise, la symétrie, est souvent pratiqué dans la conception du hall principal d’un monastère mongol. Par ailleurs, certain temples suivent le modèle d’architecture chinoise, par exemple, des temples carrés à galeries imbriquées, surmontés d’étages en réduction et entourés d’enceintes imbriquées… Dans le cas du monastère Amarbayasgalan par exemple, le halle principal est entièrement construit dans le style impérial de la dynastie Qing.
L’influence tibétaine
Le bouddhisme tibétain est devenu en Mongolie la religion de l’État au 16ème siècle. Comme celui de la Chine, le système tibétain était également introduit en Mongolie à travers moines, enseignants et ouvrages traduits. Beaucoup de monastères mongols sont conçu auprès des grands temples Gelupa [[La tradition Gelupa (Gelug), encore appelée l’école des Bonnets jaunes, est la plus récente des quatre grandes écoles du bouddhisme tibétain dont le chef spirituel est le Dalaï-lama—-wikipédia.fr]]. Contrairement au système chinois qui met beaucoup d’accent sur l’ordre et l’harmonie du plan
Un mélange en accord avec la culture autochtone
Dans l’architecture bouddhique, les Mongols interprétèrent les modèles tibétains et chinois en fonction de leur vision du monde. Les différents modèles, porteurs de différentes traditions religieuses et valeurs, se rejoignent dans le même monastère. La conception de l’une couplée aux techniques de l’autre. Dans un monastère à hiérarchie centrale périphérique, dont la conception vient de l’image du mandala du bouddhisme tibétain, on peut voir au centre un hall principale de style chinois, entouré par des résidences et des temples de style tibétain ou mongol comme une yourte.
Il n’est pas nécessaire de détailler dans un monastère mongol la distinction entre les styles d’origines différentes. Dans chaque culture, se trouvent des traces des autres. Malgré un rapport conflictuel des deux modèles en Mongolie, les tradition chinoise et tibétaine, partagent des points communs. Tous les deux attachent une importance à la proximité de l’eau pour le site d’un monastère et l’orientation vers le sud est également adopté. Les traditions tibétaine et chinoise cohabitaient harmonieusement avant leur introduction en Mongolie, de par le mariage du prince tibétain Songtsen Gampo et la princesse chinoise Wencheng au 12ème siècle.
De fait, il n’existe pas de monastère-type, ni de monastère se conformant à un modèle donné. L’assimilation et la diversité, est en fin de compte, le style du monastère Mongol.
– Source: emscat
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