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vén. Shinjin — Il faut savoir … ou Tout, tout, tout … vous saurez tout !

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Lbuddha.jpgPour entamer, énergiquement et roborativement, une nouvelle année toujours consacrée à l’enseignement parfait, véritable et authentique de Bouddha et continuer selon notre « Sâdhana » dans la voie de l’humour, garante primordiale et fondamentale d’un esprit sain et d’une pensée claire, je reprendrais, en le parodiant avec une liberté très bouddhique, au fameux compère bon vivant Pierre Perret rencontré avec Michel Simon lors d’un reportage il y a quelque 37 ans déjà, une de ses plus célèbres chansons qui a fait le tour du monde et tourner plus d’une tête et des jambes, je veux parler du mondialement célèbre Zizi, très proche parent du Lingam de Kadjuharo et d’autres galipettes tantriques…

Je vois d’ici fusants et déferlants de toutes parts des torrents d’opprobres, excommunications, imprécations, anathèmes, des exclamations ponctuées d’horriblement shocking. Parjure éhonté, vilenies paillardisantes, abomination majeure, outrage impardonnable vont dire les frustrés de la morale, les torturés de la justification, les sado-maso de la culpabilisation et tutti quanti coincés du parapluie de la bonne conscience. Comment un vénérable, VRP nec plus inter pares de la Perfection de la Sagesse Ultime, peut-il se laisser choir dans les abysses insondables d’une telle vulgarité, se commettre avec une telle « franchouillardise de petite vertu » et pousser l’irrévérence à ce point en composant cette Ghâta ? Que Dieu, pardon Bouddha, l’en préserve … hâtivement !

C’était sans compter l’aide de sa chère Prajñâ-Paramita bien-aimée, qu’il a su faire la part entre la prise trop au sérieux de certains little ou bigfeets gurus, démesurément enflés de leur importance toute relativement éphémère, de celle de leurs enseignements auto-détournés, un sectarisme pseudo-hiératique au libertinage paroxystique et enfin un aveuglement fanatique dénué de tout discernement vraiment responsable. Sachons rire de nous-mêmes, c’est là peut-être le plus grand détachement de notre ego comme le dirait le si bien-nommé « Qu’a deux airs » (K2R pour ceux qui n’auraient pas compris… !!) et faire sous-rire aussi Bouddha dans son « paranirv-à-(na)nas », sans toutefois troubler sa quiétude délibérée.

La Sagesse ou Prajñâ, est l’état que l’on atteint dans lequel les choses, tout en ayant leur importance et survenant ou non avec des manifes-tations divergeant plus ou moins de nos attentes limitatives, ne nous conditionnent plus. C’est-à-dire que nous ne leur laissons plus la possibilité de prendre prise sur nous et sur notre mental, engendrant insatisfaction ou satisfaction, engendrant elles-mêmes la peur de leur impermanence. C’est pourquoi, le présent No de Sâdhana est consacré au fondement primordial de l’Enseignement du Bouddha nous indiquant, avec pertinence et Sagesse, la Voie de la Libération.

Le premier enseignement qu’il donna après son Éveil furent les Quatre Nobles Propositions Essentielles que tout apprenti-disciple, disciple et même maître (qu’il soit thera, phrea, sayadaw, sensei) se doit de connaître « à fond » pour les mettre véritablement, authentiquement, sincèrement en pratique; ce qui ne semble être guère le cas, au vu de sondages et réponses obtenues; à croire que le kama-soûtra a plus d’adeptes ..! Comme quoi, il faut de tout pour faire un monde; dans ce cas précis, il doit s’agir du monde des Formes tangiblement rebondis-santes du rupâloka.

Revenant au titre de l’édito qui était:  » Il faut savoir « ; après ces quelques lignes, vous ne pourrez pas dire, à l’instar de Charles Aznavour,  » Mais, moi je n’ai pas su « . Alors, pour en savoir davantage, dépêchez-vous de ne pas vous laisser déstabiliser par cette joyeuse et délirante « incartade », en vous adonnant au délectable « Ici et Maintenant » d’une lecture assidue.

Il n’est de véritable spiritualité que celle qui s’élève dans le rire; car rire, c’est aussi aimer ! Humour et amour ont le même suffixe : mour… Aussi, tout en en riant de bon cœur et sachant que le nec plus ultra de l’actuelle mode musicale est de donner de la voix en  » karaokéisant  » avec plus ou moins de justesse et d’à-propos, comme avec Nagy et  » N’oubliez pas les paroles « ; afin de vous extraire du concert dijétisant-rapo-lasérisant d’une époque incohérente et techn(o)-ravante, essayez-vous, avec coeur et selon le niveau de votre état extatique (4 !!), à fredonner, psalmodier, voire entonner:


Tout, tout, tout, vous saurez tout sur la Prajñâ,

La vraie, la pure, la seule, l’unique,

Celle qui est contenue dans les soûtras,

Celle dont profite notre karma,

Celle qui nous amène au Nirvâna

Tout, tout, tout, vous saurez tout sur la Prajñâ.

Afin d’ôter notre ignorance, gaté, gaté,

On nous dispense des cours sur la Voie, gaté, gaté,

Pour apprendre à méditer

Les voies impénétrables

Du Gautama Bouddha.

Un très vieux maître parfait et libéré

Nous en enseigne toute la dialectique.

Il nous parle des Quatre Vérités, gaté, gaté,

Des six Perfections, du Noble Sentier, gaté, gaté

Des moyens d’l’ réaliser

Pour accéder à l’Éveil

Tout, tout tout, vous saurez tout sur la Prajñâ…

De l’enseignement du Bouddha, gaté, gaté,

Le contenu en est expliqué, gaté, gaté

Dans le sublime Tripitaka:

Vinaya et Soûtras,

Enfin l’Abhidharma .

De la vision à la concentration

Huit facteurs jalonnent notre chemin.

Pour nous libérer de la souffrance, gaté, gaté,

Celle qu’est engendrée par notre mental, gaté, gaté,

Empoisonnant not’ vie

Fuyons tout’ses illusions.

Tout, tout, tout, vous saurez tout sur la Prajñâ, …

Pour continuer dans le chemin, gaté, gaté,

Appliquons-nous à étudier, gaté, gaté,

De la causalité la Loi

Les dix liens, les trois voiles,

Et les douze chaînons.

Avec vigilance, mettons en pratique

Les cinq préceptes du parfait laïc.

Parcourant les six étapes graduelles, gaté, gaté

Enoncées dans les trois véhicules, gaté, gaté,

Nous maîtriserons nos sens

Comme nos cinq agrégats.

Tout, tout, tout, vous saurez tout sur la Prajñâ, …

Parvenus à la libération, gaté, gaté,

Des éléments et phénomènes, gaté, gaté

De notre p’tite vie mondaine,

Sachons toujours garder

Notre Equanimité.

Conservons notre pleine harmonie,

Pour vivre en paix avec nos semblables,

Avec une sereine persévérance, gaté, gaté

Selon la Sagesse du bienheureux Bouddha, gaté, gaté

Progressons ainsi chaque jour

Dans l’ultime Voie parfaite.

Tout, tout, tout, vous saurez tout sur la Prajñâ,

La vraie, la pure, la seule, l’unique,

Celle qui est contenue dans les soûtras,

Celle dont profite notre karma,

Celle qui nous amène au Nirvâna

Tout, tout, tout, vous saurez tout sur la Prajñâ, Prajñâ !


vén. Shinjin © Sâdhana janvier 1997

NdlR: Il est très fortement , voire impérativement, déconseillé de chanter cette ghâta :

  • pendant les offices religieux, pujas, consécrations, ordinations et Wesak,
  • dans les lieux saints et sacrés: temples, monastères et pagodes

surtout à consommer avec modération, entre sages … !

car plus on est de sages, plus on rit

Parmi d’autres parodies inoffensives quelques titres :

 » Au Nirvâna, l’patron s’appelle Bouddha… »

 » Les jolis viharas du Bouddha, merci Dharma, merci Sangha …, chaque Wesak, j’voudrai bien qu’ça r’commence, teyata, teyata teyata  »

 » Bodhi, c’est fini, et dire que c’était bien toute mon aspiration  »

« Vous permettez, Bouddha, que j’emprunte vot’ soutra, je sais bien que j’n’y comprend rien… »

 » Au parc des Gazelles… il y a tout pour vous éveiller  »

 » Non, ce n’était pas le radong de la méduse qu’on se le dise … mais les discipl’s d’abord  »

 » Qu’est-ce qu’elle a ma prajñâ…?  »

 » Le rire du Bouddha, le moine du vihara… »

Et surtout  » T’auras du Bouddha… » hymne de la légion bouddhique

Tout cet humour pour lutter contre une application doctrinaire littérale et à tendance erronée qui mésinspire et aliénise les consciences d’une tripotée d’apprentis-disciples et disciples, arborant souvent un sérieux plus drastique que leurs maîtres et faisant une tête à effrayer les divinités les plus terribles de par leur manque total de « relativité élémentaire ».

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