À l’instar des « Drapeaux de prière » tibétains dont il est inspiré, « Chevaux 2 vent » consiste en une installation poétique plastique dans l’espace public. Comme ses illustres prédécesseurs, il se compose de guirlandes colorées de petits rectangles de tissu imprimés de différents poèmes. Se mouvant au gré des courants, ils sont appelés « Chevaux de vent ». C’est ce mouvement dans les airs qui caresse au passage les textes imprimés et les disperse ainsi dans l’espace. Installés dans des rues, des places, des monuments ou dans des paysages champêtres, ils composent donc un véritable livre à ciel ouvert dans lequel on peut déambuler ou simplement laisser son esprit vagabonder dans le balancement des étoffes.
Les rectangles de coton s’articulent traditionnellement autour de cinq couleurs ayant chacune leur symbolique : rouge, le feu ; vert, le bois ; jaune, la terre ; bleu, l’eau ; blanc, le fer. Très graphiques donc, « Les chevaux de vent » ont aussi ainsi une dimension mystique, même s’il ne s’agit pas d’un rituel bouddhiste, mais bien de poésie contemporaine. D’un point de vue culturel, on est donc à la croisée des arts plastiques relationnels, du land art, de la littérature, mais aussi du multimédia puisque les installations sont photographiées pour une réinterprétation ultime sous la forme d’un site compilant les différents accrochages.
Autre apport graphique, le cheval imprimé sur chacun des rectangles et qui leur donne son nom. Si dans la tradition tibétaine, il porte les trois joyaux du bouddhisme, ici il s’agit de Pégase, le cheval ailé de la mythologie grecque. En effet Hésiode le décrit comme « un coursier ailé, inlassable à la course et qui passe dans l’air comme une rafale de vent. » Il est aussi le serviteur des poètes pour avoir transporté les neuf muses jusqu’à leur demeure sur le mont Hélicon. En reliant culture orientale et culture occidentale, il s’agit par ailleurs de rappeler que si l’Orient et l’Occident forment les deux faces d’un même monde, l’art est un patrimoine commun qui unie les hommes sans nier leurs différences. Du dialogue interculturel naît la richesse, le métissage étant tout sauf une uniformisation.
Les textes des poèmes s’articulent eux aussi sur la symbolique des couleurs. En vers libres ou en prose, leur forme courte s’inspire de la tradition japonaise sans être pour autant standards dans leur structure ou versification. Le recueil complet se compose de vingt-cinq textes.
Les pièces de tissu sont taillées dans des coupons variés. Ils mesurent 40 cm de large sur 38 de haut. Les textes (recto) et l’emblème Pégase (verso) sont imprimés en noir en sérigraphie.
L’installation se tiendra dans le cadre du Printemps des poètes du 2 au 15 mars dans les rues menant à la place Saint Ravy à Montpellier (rue Saint Ravy, rue Joubert, rue Cauzit et rue des Trésoriers de la Bourse). Le programme de l’ensemble de la manifestation sera disponible à compter du 23 février à l’Office du Tourisme.
« Chevaux 2 vent » est soutenu par la ville de Montpellier.
Quelques expériences antérieures :
Ana (avec Sylvain Duigou et Laurent Rodriguez) : performances poésie sonore/vidéo/musique électronique au Centre Pompidou de
Paris, Musée d’art contemporain de Bordeaux, festival Mixomatos à Poitiers, Comédie du Livre à Montpellier, etc.
Livres : « Ana » (poésie illustrée par Label Hélène – éditions Bizarre) ; « Hécatombe » (illustration Patrick Singh – éditions Bizarre) ; « Handle with care » (co-auteur monographie de Patrick Singh – éditions Domens).
Disques Mike Hey No More (collectif) : « Sunglasses/Nuclear Girl » (Polygamm rcs) ; « Pictures of Mike Hey » (MHF) ; « Es Paro » (Be fast!)
Site : www.myspace.com/yvesbommenel
Source : www.paris-art.com
