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Ikuo Hirayama : Art et Espoir des Cendres de Hiroshima

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ART, ET ESPOIR, DES CENDRES DE HIROSHIMA [[Traduit de l’Anglais par Hélène LE, pour www.buddhachannel.tv ]]


08.06.2008

Tout bien considéré – Aujourd’hui, la ville japonaise de Hiroshima est une métropole prospère de 1,2 millions d’habitants, qui s’exprime par le grondement et le cri aigu des tramways et du trafic. Mais le 6 août 1945, une bombe atomique a dévasté la ville, tuant plus de 90 000 personnes. Parmi les survivants, un homme, Ikuo Hirayama, s’est acharné à transformer la destruction en art.

hirayama2.bmp<< Pour Ikuo Hirayama, l'aspiration à la paix est au cœur de son œuvre. Photo Robert Rand

A présent septuagénaire à la chevelure poivrée, aux yeux bienveillants et sympathiques, Hirayama avait 15 ans lorsque la bombe atomique a explosé. Il décrit l’explosion avec l’aide d’un interprète :

« Il y a eu un flash puissant juste devant moi. Je me suis couvert les yeux. Puis il y a eu un souffle puissant, et je me suis accroupi et le souffle est passé juste au dessus de ma tête. J’ai alors essayé de m’enfuir à travers les chutes de flammes ».

Guérison le long de la Route de la Soie

Plusieurs de ses amis sont morts. Hirayama développe une maladie due aux radiations et son taux de globules blancs chute, mais il récupère par la suite. Il quitte Hiroshima, adopte le Bouddhisme comme une manière d’honorer les morts, et se met à la peinture, pratiquant une technique ancienne appelée Nihonga, dans laquelle des couleurs sont mélangées à des pigments minéraux du sol, puis collées à la toile.

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Takato Kageyama, qui a perdu ses parents et deux sœurs dans le bombardement, se tient devant « Holocauste de Hiroshima » lors d’une rétrospective récente de l’œuvre de Hirayama.

Hirayama est devenu un célèbre peintre d’images bouddhistes et de la route de la Soie, route qui a amené le Bouddhisme au Japon. Ses peintures de la Route de la Soie transmettent la croyance de Hirayama selon laquelle la route, avec ses échanges de commerces et d’idées, a démontré que les cultures pouvaient interagir de manière constructive. Les peintures personnifient un sens de l’espoir et de la coopération, de paix et de tranquillité, l’antithèse du Hiroshima de 1945.

A Hiroshima, s’élevant « comme un phœnix »

Deux décennies après le bombardement, Hirayama revient finalement à Hiroshima. Il visite le Parc Commémoratif de la Bombe Atomique de la ville, et se retrouve attiré par le sifflement et le clignotement d’une flamme honorant les morts.

« J’ai vu la couleur du feu, qui était orangée. Cela m’a rappelé le jour du bombardement, et je n’ai pu me débarrasser de cette couleur derrière mes paupières », raconte t-il.

Hirayama commence alors immédiatement à esquisser ce qui deviendra l’une de ses œuvres les plus puissantes, une immense toile de six lambris appelé « Holocauste de Hiroshima ».

« Je crois que l’art peut surmonter les difficultés. Je crois que des fleurs peuvent s’épanouir sur l’angoisse et l’inhumanité ».

Ikuo Hirayama

C’est une peinture saisissante; la majeure partie de la toile est un ciel de couleur rouge-sang, parsemé de nuages sales. Tapi dans le coin supérieur droit, le dieu bouddhiste de la colère regarde en bas vers la ville.

En dépit du malheur et de la destruction dépeints dans  » Holocauste de Hiroshima », cette peinture offre selon Hirayama, un message d’espoir.

« Le dieu bouddhiste demande à tout le monde de s’élever comme un phœnix, de se redresser et de vivre pour l’éternité », explique t-il. « Je crois que l’art peut surmonter les difficultés. Je crois que des fleurs peuvent s’épanouir sur l’angoisse et l’inhumanité ».

Pour sa part, les efforts de Hirayama pour créer de la beauté sont parvenus bien au delà de la toile. En tant qu’ambassadeur honoraire de l’UNESCO, il écume le monde en promouvant et finançant personnellement la préservation des sites historiques sur la Route de la Soie. Après le 11 septembre 2001, Hirayama a tenté en vain, de convaincre les Talibans de renoncer à faire exploser les deux magnifiques Bouddhas du village de Bamiyan sur la Route de la Soie, en Afghanistan. Il a également donné des millions pour soutenir l’éducation dans les arts.

« J’ai commencé la création de mon œuvre comme un requiem dédié à ceux qui ont perdu leurs vies durant la guerre. Mon aspiration à la paix est au cœur de mon œuvre », confie Hirayama.


Par Robert Rand

Source : www.Npr.org

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