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Hildegarde de Bingen et l’Ecologie – analyse d’un groupe chrétien…

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HILDEGARDE DE BINGEN

ET L’ÉCOLOGIE

Hildegarde de Bingen
Hildegarde de Bingen
Hildegarde c’est le prénom, de Bingen , un nom d’emprunt parce que Hildegarde naquit en l’an 1098 c’est à dire au XIème en Germanie, à Bingen, à coté de Mayence, dans le Palatinat au bord du Rhin ; elle porte le nom d’ Hildegarde « von » c’est à dire « de » Bingen car elle a fait beaucoup d’œuvres et miraculeuses dans cette région : elle a pris, comme cela était courant jadis, le nom du territoire sur lequel elle a habité et où elle a pu exprimer les œuvres de Dieu.. En fait, HDB est offerte dès la naissance – elle est la dixième enfant d’une famille noble, vous savez qu’on offrait la dîme(1/10) et souvent un enfant à Dieu – au Seigneur. Elle aura un parcours exceptionnel parce qu’elle aura des visions sur le passé, présent et futur de l’Homme et laissé des livres concernant tous les aspects de la Vie.

Elle avait des visions … on va en donner rapidement quelques petits exemples pour vous conduire ensuite à toute l’œuvre qui reposera sur des écrits puis sur des actes, des guérisons, des conseils positifs pour l’Eglise car elle a entretemps revêtu les habits de moniale puis d’abbesse d’un couvent.

Elle raconte qu’à 3 ans « je vis une si grande lumière que mon âme en fut effrayé que mon corps même en trembla mais à cause de l’impuissance de mon âge, je ne pu rien en manifester». Et cette lumière ne fut point passagère, elle resta devant les yeux intérieurs d’Hildegarde comme un miroir éblouissant de clarté, dans lequel ne tardèrent pas à ressortir des visions admirables. « Depuis l’âge de 5ans jusqu’à maintenant » écrit-elle « je n’ai cessé d’éprouver en moi la vertu des mystères, de contempler de secrètes et merveilleuses visions que je n’ai manifesté à personnes si ne n’est à quelques religieuses de ma communauté ». Le Seigneur prenait ainsi possession de ce jeune cœur, il y imprimait les vertus de ses mystères. Ce qui est remarquable, c’est que, lors de ses visons, elle n’a jamais perdu connaissance, elle n’est jamais restée en transe. Le fait que son esprit soit toujours en éveil mérite une parenthèse. Hildegarde est actuellement réhabilité par le « new age », ce « new age » qui veut que la spiritualité et la religion du XXIe S. soient une religion de l’avenir, universelle de toute l’humanité, et fondée sur l’Unité de toute chose. Cet esprit syncrétique va prendre ce qui est bon un peu partout, pour faire la seule vrai religion du 21e S, une religion basée sur la paix et l’amour du prochain. « Puisque l’esprit religieux du passé a été le témoin de tellement de malheurs dans l’histoire de l’humanité – les guerres de religions, les schismes, les abus de toutes sortes – on ne peut plus avoir confiance dans les religions telles qu’elles se présentent à ce jour » disent les adeptes. L’idée du « new age » est donc pure dans ses intentions mais il y a une confusion sur les causes de nos difficultés et c’est un peu facile et souvent faux de reporter à notre esprit religieux les sources des conflits ! Par ailleurs les moyens utilisés par ces nouvelles spiritualités émergentes ne sont pas très clairs (« faites l’amour pas la guerre ») ; on cherche à exprimer une soit-disante spiritualité à travers une émotion de perfection, de besoin d’harmonie, d’universalité et on finit par tout mélanger. Et dans ce monde moderne, il y a nécessairement beaucoup de chaman, de gourou, de médium, de visionnaires, de faux prophètes comme cela a été annoncé pour notre époque par les prophéties sérieuses comme celle de Marie Valtorta ou de celles de Pie XII. C’est ainsi que beaucoup de gens qui reçoivent des visions, qui sont en rapprochement avec des entités « angéliques », des esprits revenants, et qui sont branchés – le channeling en est un exemple entre autres- ! sont des auteurs d’une littérature à profusion…

Il y a ainsi des livres qu’on tire à des millions d’exemplaires. On me demande souvent ce que je pense du livre « Dialogue avec l’ange » de Raoul Walsh – 10 millions d’exemplaires : beaucoup de mal. Dire que l’Homme peut se libérer tout seul sans recours à personne et en particulier à son Créateur : cela est luciférien et je ne peux en penser que beaucoup de mal, car il y a tromperie : ce n’est pas écologique !

Mais tout un courant se disant spirituel – comme celui véhiculé également par la « Prophétie des Andes » – se trouve dans une très grande confusion (mais elle avait été annoncé par HDB pour l’époque que nous vivons). Je me sens obligé d’insister sur des faux prophètes qui viendront, raconteront, prendront le pouvoir, donc il faut le savoir, y compris dans l’Eglise (Paul VI disait en 1976 « les fumées de satan sont arrivées dans l’Eglise » et il savait de quoi il parlait) car il ne s’agit pas d’avoir des visions, pressentiment, intuitions pour se proclamer divin !

Tout cela pour vous rappeler qu’il y a visions et Visions !

Hildegarde nous confirme que lorsqu’elle a ses visions, elle ne perd jamais conscience. Elle voit avec les yeux du cœur, les visions qui lui apparaissent, elle entend, elle ressent, elle sent les odeurs, l’ambiance, les lumières mais jamais elle ne perd conscience. Et cela est tout à fait étonnant car chez de nombreux mystiques, y compris chrétiens, quand ils sont porteurs de charismes de prophétie, ils tombent en transe, perdent conscience, puis vous « déversent » un certains nombre d’informations. Chez Hildegarde, il y avait la totalité de la conservation de la conscience – c’est un événement très important. Et le discours qui s’ensuit est cohérent et unifié et sans contradictions par rapport à ses propres dires et par rapport aux enseignements dogmatiques.

Et notre Béate donne encore d’autres détails sur ses visions : elle voyait habituellement des yeux de l’esprit une grande lumière, qu’elle nomme l’ombre de la lumière vivante. Puis en cette lumière, en ce fond lumineux, comme un miroir, elle voyait quelques fois paraître une autre lumière, qu’elle nomme la Lumière Vivante. L’ombre de la lumière par rapport à la Lumière Vivante. Dans la lumière, c’est à dire l’ombre de la lumière, elle prenait connaissance de beaucoup de secrets, touchant le passé, le présent et l’avenir mais la seconde lumière produisait dans son âme des effets plus pénétrants. Elle avait été élevée par une famille solide, mais on ne lui avait pas appris le latin, et lorsqu’elle « recevait « les visions, elles devait les retranscrire en latin, langue qu’elle ne connaissait pas, c’est ainsi qu’ elle transmettait quelque chose qui ne venait pas d’elle : elle avait pris un secrétaire latiniste qui en général retranscrivait toutes ces informations venant de cette lumière éclairante et féconde.
Et elle écrivit comme cela de l’âge de 40 ans à sa 81ème année de vie (- 9 fois 9 : un accomplissement) .

Morte en 1167, le 17 septembre, jour de la fête du pèlerinage de ses reliques à Bingen sur les bord du Rhin, elle a ainsi retranscrit ce qui lui a été donné à partir de l’âge de 40 ans, le tout grâce à 2 secrétaires (le premier étant mort).

Le premier ouvrage s’appelait « Scivias » ou « connaît les voix » : c’est un livre qui retrace l’histoire de l’humanité, et les secret de tout l’aspect religieux au sens noble, des sacrements, de l’histoire de la vie -cela en 10 ans.

Puis elle a écrit les livres des mérites de la Vie suivi des « Œuvres Divines », où elle explique la place de l’Homme dans le cosmos, la place du cosmos dans la Création de Dieu. Elle poursuit avec le livre des « causes et remèdes » des différents règnes , un livre où elle parle du grand règne de la création, à savoir le règne animal, le règne minéral, le règne végétal, la place du règne humain dans tous ces règnes et des moyens pour pouvoir les entretenir pour notre vie. Elle expliquait au départ, c’est important, qu’en pratique nous sommes parfaits dans la programmation de notre créateur, nous avons la totalité de la perfection en nous mais suite à la faute d’un ange déçu, Lucifer, qui a malheureusement prolongé toutes ses bévues sur toute la Création . Ainsi les bévues d’orgueil de cet ange déchu ont conduit à la chute d’Adam et Eve et à partir de là, tout le drame de d’humanité à commencé. Elle décrit que la chute a été si terrible que le firmament qui était immobile s’est mis à bouger ! Les conséquences ont été telles sur l’humanité entière, c’est-à -dire les monde visibles et invisibles, pas seulement sur la Terre, que la vie est devenu un parcours du combattant, que la vie ne peut pas être simple. Mais, en résumé, par bonheur- Deo Gratias-, il y a eu un sauveur qui a pris chair, la lumière vivante à pris chair sous la forme d’un Homme, grâce auquel le cosmos entier, toutes les créatures et la Création, sont sauvés. Sauvés définitivement et les forces maléfiques définitivement vaincues mais comme nous sommes dans un temps relatif, nous en avons encore les conséquences. C’est pourquoi bien que nous ayons eu au baptême la grâce sanctifiante d’être totalement pardonnés, sauvés, néanmoins en tant qu’être humain, nous souffrons encore et nous supportons des maladies et le mourir. Une question revient sans cesse : « si nous recevons, au baptême, le pardon de toute la faute qui est en nous, pourquoi ne guérisons pas en totalité ? » : parce qu’il y a un décalage entre le temps des hommes et celui de Dieu.

Certes, avant la venue du Sauveur, on mourait – tous sauf peut être Elie qui fut enlevé miraculeusement et quelques rares saints, et à partir de la résurrection, la porte de la vie, la vie éternelle nous est ouverte : je ne sais pas si vous mesurez…
C’est incommensurable !

Mais nous n’en avons pas encore conscience car nous avons encore à vivre la « queue de la comète » et nous subissons encore les souffrances, le mourir et la maladie. Alors que la porte de la Vie éternelle est à nouveau ouverte !
Hildegarde nous invite à en prendre conscience !

En résumé, les œuvres d’Hildegarde, c’est toute la Vie et notre Vie qui est concernée : elle décrit la conception de l’Homme, comment l’Homme a été élevé de l’Eau et de la Terre et comment Dieu a insufflé l’Air, et le Feu, pour animer Adam, comment Adam a généré à travers la force de Dieu la femme, qui n’est pas, elle, faite de terre et d’eau (ce qui a d’énormes conséquences dans les physiologies de la femme et de l’homme donc de l’écologie du principe féminin et masculin) et à travers toute cette régression (car il n’y a pas évolution depuis Adam mais bien régression), ce retour à la nature divine qui est en nous… grâce à un sauveur, le Christ

D’ailleurs Hildegarde ne dit pas que l’Homme descend du lémurien ou du singe – pour moi, ce serait plutôt l’inverse-

Il y a la descendance de Caïn et celle d’Abel – il faudrait repenser tout. Et ce qu’on appelle la science ou les certitudes scientifiques sont peut-être à revoir et peut-être que nous aurons l’éclairage de l’Esprit Saint au XXIe S ; pour prendre conscience que nous nous sommes beaucoup trompés, et que nous avons pris nos désirs pour des réalités, et les causes pour des conséquences. Toujours est-il que toute l’œuvre d’Hildegarde est faite pour aider l’Homme à se sauver car Dieu aime l’Homme : elle va donner sur un plan pratique (l’écologie est pratique) des conseils relatifs au monde minéral, au monde végétal, animal, au comportement humain, pour pouvoir vivre le mieux possible en relation et en communion avec la nature, la nature étant l’autre aspect des créatures et qui a été conçue pour l’Homme.

L’Homme est une créature . Hildegarde, en accord avec le dogme de l’Eglise Catholique, nous le rappelle : nous participons à la Création. Elle nous rappelle à ce sujet qu’il y a eu alliance avec Adam, Noé, Abraham, Moïse, David, tout cela résumé en son temps, par le Christ pour le bien de l’Homme. Dans les exercices spirituels selon saint Ignace, qui sont dans l’esprit des écrits d’HDB, on trouve « l’Homme à été fait pour servir, louer et honorer Dieu et ainsi sauver son âme » : c’est sa seule vocation. Donc tout ce qui est fait dans la vie pour servir, louer et honorer Dieu est écologique. L’écologie est le moyen que nous avons de nous restituer par rapport à notre Créateur et sans Lui, nous sommes perdus. Voilà une définition très synthétique de l’écologie, dans l’esprit d’HDB. Les créatures, végétales, animales, minérales ont été faites pour l’Homme à condition qu’il s’en serve pour louer, servir et honorer Dieu et non pour se remplir de suffisance ou a des buts purement égocentrés !

On est malheureusement très loin de l’usage qu’on fait des créatures : considérez l’exploitation du monde pétrolier (monde minéral), il n’est pas innocent de pomper des milliards de tonnes de pétrole sous la terre. Nous le déconsidérons parce qu’il est soit disant inanimé (au sens d’âme humaine, il est) mais il fait partie du rythme de la vie et du Créateur et en ce sens il est animé par le souffle de Dieu. Or quand nous côtoyons le monde végétal, nous n’avons pas cette conception, nous n’épousons pas, nous ne communions pas avec le monde végétal et en particulier quand nous mangeons… communion quotidienne. Le monde végétal se donne et nous communique de la mémoire, de la vie, que nous devons utiliser avec respect et parcimonie. L’excès nuit au bien. Ne parlons pas du monde animal : la manipulation du code génétique alors qu’on a dans la genèse « tu ne toucheras à aucune lettre de l’alphabet divin », on en est loin. Il n’y a pas besoin d’être prophète pour prévoir des conséquences très douloureuses. Dieu est juste, il nous donne des possibilités et des choix devant lesquels nous sommes libres, mais chaque fois que nous n’allons pas dans le sens de ce qui peut nous dépasser et nous sauver, il y a un rappel à l’ordre de notre comportement ; rappel à l’ordre immédiat parfois, à distance dans d’autres cas, sur d’autres générations d’autres fois. Cela est bien clair chez Hildegarde : nous faisons partie d’un tout, de cette espèce d’unité mais chacun à sa place. La notion de territoire fait partie de l’écologie : chacun a sa place. Les animaux avec les animaux : regardez le nombre de gens qui vivent en dépression et qui mettent des chiens et des chats dans leur lit et dans leur assiette – c’est terrible ! (je ne parle pas des gens très pauvres qui sont obligés de se chauffer avec la chaleur des animaux) ! Dans notre civilisation, les animaux ne sont plus à leur place, on ne met plus les choses à leur place… Ils compensent notre appétit de gain ou de manque d’affection ! Or cela fait partie des enseignements de notre moniale, bénédictine de formation puisqu’elle avait été nommée abbesse un peu malgré elle d’un monastère qui obéissait aux lois bénédictines.

Pour rappel, Hildegarde, c’était l’époque des cathares, des premières croisades, des premiers schismes, en particulier des empereurs violents et animaux comme Frédéric Barberousse, et les antipapes ; elle a vécu dans une période extrêmement agitée et avant la réforme mais dans une période très difficile pour tous les dogmes et structures établies de l’Eglise catholique déchirée par les visées expansionnistes de certains de ses éléments !
Hildegarde a passé son temps dans cette relation intime avec la lumière et au début elle ne voulait pas révéler ses visions : Elle restait alors « coincée » au lit jusqu’à ce qu’elle obéisse. Elle disait au début ne pas comprendre, ne pas savoir parler latin etc.. mais le Seigneur lui disait en intimité qu’on ne lui demandait pas de comprendre mais « d’écrire ce que tu as reçu et d’en redonner fidèlement l’esprit ». Alors elle était clouée de douleur au lit chaque fois qu’elle refusait et avait donc des dons passifs : elle ne les appelait pas, ils venaient instantanément à elle. On peut aussi avoir des dons actifs pour lesquels on fait appel comme dans le renouveau charismatique qui fait beaucoup de prières et d’appel à l’Esprit Saint pour avoir des dons de guérison et autres. Là, Hildegarde ne faisait appel à rien du tout, elle avait ces dons qui lui arrivaient malgré elle et en était au début très gênée.

Hildegarde a donc été une personne présente sur le plan pratique parce qu’en tant qu’abbesse, elle a dirigé des fidèles avec leurs problèmes psychologiques, proposé des constructions, écrit des plans de bâtiment et elle donnait des ordres à des maçons, des instructions pour le jardin potager, les rites quotidiens, la musique adéquate ;sans oublier qu’ elle guérissait énormément de gens.

HDB a eu des contacts écrits avec saint Bernard de Clairvaux qui l’a fait connaître au pape Eugène III. Elle avait donc une notoriété et se permettait de dire des choses déplaisantes, religieusement très incorrectes à l’époque et s’est fait beaucoup d’ennemis. Pourtant elle arrivait chaque fois à prendre le dessus, à convertir, et finalement comme elle disait des choses tellement simples et efficaces, les personnes qui recevaient d’elle des conseils même déplaisants finissaient par la vénérer.

C’était enfin quelqu’un de peu ordinaire mais qui surtout nous a légué une science – on peut dire « science » car il s’agit d’un tout parfaitement cohérent – science parfaitement avec les textes de l’ancien testament et du nouveau testament, parfaitement cohérente également avec la morale et l’éthique religieuse. Mais religieuse au sens très noble du terme, c’est à dire replacer l’Homme dans sa fonction de centre de la Création, ce qu’elle faisait. L’Homme était la partie la plus importante de la Création puisqu’il récapitulait tous les univers et que c’était lui que Dieu avait choisi pour réhabiliter la déchéance angélique. C’est également très important : nous sommes porteurs d’espoir, nous sommes aussi investis d’esprit car vous savez que les anges ont une nature purement spirituelle. Nous, le genre humain, sommes programmés pour réhabiliter tout le cosmos ; pour remettre de l’ordre pour participer à l’ordre divin qui est ce qu’il était depuis les temps sans commencement, depuis le Principe .
Nous avons une responsabilité considérable. Tout ce que nous faisons, pensons, agissons, exprimons, nous en sommes responsables .

Christian Organisation for Ecology

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