SHOKOKUJI, ZEN ET ART AU PETIT PALAIS
« Shôkokuji, Pavillon d’Or, Pavillon d’Argent – Zen et Art à Kyoto » vous invite à découvrir une sélection exceptionnelle de peintures, de calligraphies et d’objets rituels. Conférences, méditations, cérémonies du thé et de l’encens, ateliers d’Ikebana et de peintures,contes zen, films en 2D pour une initiation aux secrets de la tradition zen. Une expo présentée dans le cadre de la célébration du 150e anniversaire des relations franco-japonaises et du 50e anniversaire du jumelage des villes de Paris et de Kyôto.
Grâce à 80 oeuvres d’art, du XIIe au XVIIIe siècle, sélectionnées parmi les trésors artistiques de trois des plus célèbres temples zen de Kyôto (dont deux sont inscrits au Patrimoine mondial de l’humanité par l’Unesco) et jamais encore présentées en Europe, cette exposition sera l’occasion pour le public français de découvrir la culture Zen en ses multiples composantes, au-delà des visions occidentales ou parfois réductrices. Une caractéristique essentielle du Zen au Japon étant la transmission directe de la Loi (Dharma) de maître à disciple, une première section révèlera les portraits peints ou sculptés des maîtres zen ainsi que des calligraphies zen appelées bokuseki ou « traces d’encre », supports fondamentaux de l’enseignement spirituel.
Les traditions cultuelles sont représentées par d’imposantes peintures de divinités et figures sacrées datant des XIVe et XVe siècles, accompagnées d’objets rituels d’une grande force esthétique. Essentielle à la culture zen, la peinture à l’encre sera présente grâce à des chefs-d’oeuvre des maîtres du XVe et du XVIe siècle : Shûbun (XVe), Sesshû Tôyô (XVe) , Kanô Motonobu (XVe-XVIe). Apparaîtront ainsi les liens étroits entretenus par les moines zen avec la culture savante de leur temps, les poésies et la littérature chinoise notamment. L’évolution de la cérémonie du thé sera évoquée par de magnifiques objets ayant appartenu au 8e shôgun Ashikaga Yoshimasa (1436-1490), grand amateur d’art et commanditaire du Pavillon d’Argent, Gingakuji. En complément figureront des oeuvres liées aux deux très célèbres maîtres du thé du XVIe et XVIIe siècle : Sen no Rikyû et Genpaku Sôtan. En explosion picturale finale, des peintures des maîtres du XVIIIe siècle – Itô Jakuchû, Maruyama Ôkyô, Ike no Taïga – ouvriront aux mondes du paysage, des fleurs et des animaux réels ou fantastiques.
Un parcours introductif construit par les photographies contemporaines de Hiroshi Moritani révélera au public la vie quotidienne des acteurs actuels de la tradition spirituelle zen.
Une programmation exceptionelle
Pour plonger dans l’essence du zen, le Petit Palais propose des conférences, des ateliers et démonstrations d’ikebana, des cérémonies autour du thé et de l’encens, des séances de méditation Zen. Danse ZEN et musiques traditionnelles compléteront cette programmation orientale.
Au même moment, le Musée Cernuschi présente, dans le cadre de la célébration du 150e anniversaire des relations franco-japonaises l’exposition Splendeurs des courtisanes.
Japon, peintures ukiyo-e du musée Idemitsu. du 19 septembre au 9 novembre 2008 et du 18 novembre au 4 janvier 2009.
Alors que les estampes ukiyo-e sont réputées en Occident, les peintures par les mêmes artistes sont plus méconnues. Un ensemble incomparable de rouleaux et de paravents présentera les courtisanes et les jolies femmes qui fréquentent les quartiers de plaisir où se côtoient nobles et bourgeois fortunés, d’Edo (Tôkyô)- la capitale shogunale, de Kyôto et d’Ôsaka.
INFORMATIONS PRATIQUES
– Petit Palais, Musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris
– Avenue Winston Churchill – 75008 Paris
– T. 01 53 43 40 00 – Accessible aux personnes handicapées
– www.petitpalais.fr
– Transports : Métro: lignes 1 et 13, station Champs-Élysées Clémenceau / RER :
ligne C, station Invalides ; ligne A, station Charles de Gaulle – Etoile / Bus : 28, 42,
72, 73,83, 93.
– Horaires : Ouvert tous les jours de 10h à 18h (sauf les lundis et jours fériés) ;
Nocturne le jeudi jusqu’à 20 h, uniquement pour les expositions temporaires.
-Tarifs : Accès gratuit aux collections permanentes / Entrée payante pour les
expositions temporaires : adulte ( 7 €) ; réduit ( 3,50 €) ; jeune ( 2,50 €).
PARCOURS DANS L’EXPOSITION
Salle 1
Cette salle est dévolue aux Portraits (chinzô) et calligraphies (bokuseki) de Moines qui sont à l’origine de l’histoire du zen au Japon et du Shôkokuji en particulier. Elle s’ouvre
sur des témoignages de maîtres chinois, puis de grands moines japonais.
Les portraits peints ou sculptés des maîtres de l’école zen sont
appelés chinzô. Ils obéissent à une convention iconographique
stricte afin d’observer le devoir de culte et de vénération qui
s’impose. Orné des symboles marquant sa fonction, le moine assis
en tailleur sur sa chaise de prédication (Kyokuroku) porte la robe
de moine (nôe), un surplis (kesa) et une longue canne (jujô),
allusion visible à la qualité de son enseignement. Ses mains (la
main droite placée dans la main gauche repose dans le giron,
paume en l’air, les deux pouces s’effleurent) forment la mudra de la
méditation.
Lorsqu’ils sont accompagnés d’une inscription calligraphiée par le maître, ces chinzô
attestent que la loi du Buddha (ou Dharma) a bien été transmise du maître à l’élève. Ce
sont des témoignages importants car la transmission de la loi ne se fait que d’esprit à
esprit (ishin denshin), c’est-à-dire directement de maître à disciple. Ces calligraphies
(bokuseki) révèlent aussi la qualité du maître.
Salle II
Elle évoque la création du pavillon d’Or par le régent Ashikaga Yoshimitsu (1358-1406).
Ashikaga Yoshimitsu (1358-1408) et le pavillon d’or
Le règne du shogun Ashikaga Yoshimitsu (1358-1408) fut tout à fait exceptionnel. Il unifia
les royaumes du nord et du sud du Japon, consolidant ainsi le pouvoir militaire, et favorisa
les échanges commerciaux avec la Chine. Il fit bâtir des monuments d’une rare beauté
comme le Shôkokuji et le palais Kitayamadono dit aussi pavillon d’Or.
Le pavillon d’Or (ou « shariden », pavillon des reliques) est composé de trois étages
singuliers.
Le rez-de-chaussée donne directement sur le vaste étang
du Miroir (Kyôkochi) et a été conçu comme une maison de
style palatial (shinden zukuri).
Très différent, le premier étage s’inspire des demeures
militaires (buke zukuri) tandis que le second étage reprend
le style des temples zen ou « style chinois » (karayô).
A l’extérieur, au sommet du pavillon, un faîte en bronze
est surmonté d’un oiseau fabuleux « le phénix » (le hôô),
qui a la réputation d’apparaître lorsque survient un
souverain vertueux. Brûlé dans un incendie en 1950, le
pavillon d’Or a été reconstruit à l’identique en 1955. Le
phénix présenté dans l’exposition est celui qui a échappé à
cet incendie.