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La Lettre de l’UBE – Octobre 2008

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Actualité de l’UBE

Université Bouddhique Européenne
Université Bouddhique Européenne

Les prochains cours à Paris

Samedi 25 octobre 2008, de 15 h à 18 h

La mort, selon la doctrine bouddhiste

Cours de Dominique Trotignon
Bien qu’elle s’inscrive dans le contexte de la croyance en la réincarnation, telle qu’elle est exposée dans les Upanishads brahmaniques, la doctrine de la renaissance, enseignée par le bouddhisme, vise à provoquer une « dé-saisie » de l’ego et à bouleverser la vision courante qu’on peut avoir de la vie et de la mort. Loin de chercher l’immortalité, le bouddhisme incite plutôt à expérimenter la mort à chaque instant et même la « mort définitive » que représente l’Eveil, afin de mettre fin à toute renaissance, et notamment à celle de la souffrance.

Samedi 22 novembre 2008, de 15 h à 18 h

Bouddhisme et mort au Japon : une longue et stable fréquentation

Cours de Jean-Pierre Berthon

Si, pour des raisons historiques que nous exposerons, le bouddhisme en est venu à prendre en charge la mort et la gestion des fin dernières, l’extrême valorisation que la société japonaise attache à la perpétuation de la lignée met le défunt au centre de rapports complexes entre un « avant », sur lequel l’individu a peu de prise, et un « après » que le bouddhisme et ses rites visent à réguler au mieux des intérêts de chacun. Reflet d’un syncrétisme religieux qui, au final, associe dans un ensemble indifférencié dieux et ancêtres, le rôle du bouddhisme au Japon vise, aujourd’hui encore, à offrir au mort un destin heureux dans l’au-delà, et à la famille une protection que ce dernier, devenu ancêtre tutélaire, perpétue.



Actualité de l’édition

Quelques livres nouvellement parus et à paraître prochainement

Siddharta : le prince qui devint Bouddha

Marilia Albanese, photographies de Gianni et Tiziana Baldizzone

éditions White star – Date de parution : 17/09/2008

N° ISBN : 978-88-6112-146-1 – Prix de vente : 38,00 €

Présentation du livre par l’éditeur : Des photographies de chefs-d’oeuvre de l’art bouddhique et de pratiques et rituels bouddhiques contemporains, des citations de textes canoniques, et une biographie de Bouddha pour découvrir son itinéraire spirituel et son chemin vers l’éveil.

Niveau de lecture : Tout public

Bouddhisme et psychanalyse

Nina Coltart, trad. de l’anglais Corinne Marotte ; postface de Fabrice Midal

éditions Payot, coll. « Petite bibliothèque » n° 681 – Date de parution : 08/10/2008

N° ISBN : 978-2-228-90361-5 – Prix de vente : 6,00 €

Présentation du livre par l’éditeur : Nina Coltart (1917-1997), psychanalyste et bouddhiste, membre de la British Psychoanalytical Society, a longtemps dirigé la London Clinic of Psychoanalysis. Elle explore ici les points de convergence et de divergence du bouddhisme et de la psychanalyse, et montre comment le bouddhisme peut enrichir la pratique psychanalytique.

Niveau de lecture : Public motivé

Trois soutras et un traité de la Terre Pure

édition et traduction de Jean Eracle

éditions Le Seuil, coll. « Points – Sagesse » n° 243 – Date de parution : 09/10/2008

N° ISBN : 978-2-7578-0765-1 – Prix de vente : 8,00 €

Présentation du livre par l’éditeur : Ces textes du Mahâyâna mettent en évidence l’idéal des bodhisattvas, ceux qui aspirent à devenir des bouddhas accomplis dans le but de conduire les êtres vivants. Ils décrivent les moyens de parvenir à un tel idéal de sagesse, d’amour et de compassion et invitent les candidats à l’éveil à atteindre l’état sans recul, permettant d’atteindre le but sans jamais retomber dans les mauvaises destinées.

Niveau de lecture : Tout public

Leçons de bouddhisme pour l’entreprise : manager au-delà du profit

Lloyd Field (Avant-propos du Dalaï-lama)

éditions Maxima – Date de parution : 09/10/2008

N° ISBN : 978-2-84001-556-7 – Prix de vente : 18,80 €

Présentation du livre par l’éditeur : Présentation d’une approche différente, bâtie sur des comportements intelligents fondés sur des intentions et des valeurs humanistes. Plaide pour l’introduction d’une philosophie humaniste dans une culture économique qui fait peu de cas de l’homme, d’un nouveau mode de pensée qui offre un système de valeurs humanistes à la libre entreprise traditionnelle.

Niveau de lecture : Public motivé

Bouddha : la sagesse orientale

(pas d’indication d’auteur)

éditions Chronique – Date de parution : 17/10/2008

N° ISBN : 978-2-205-05910-6 – Prix de vente : 39,90 €

Présentation du livre par l’éditeur : Cette somme sur le bouddhisme évoque la vie de Siddharta Gautama, son éveil et son enseignement, et retrace les étapes marquantes de sa vie jusqu’à sa disparition à l’âge de 84 ans. Cette monographie revient également sur les grands textes sacrés du bouddhisme, la nature de cette religion, entre spiritualité et philosophie, et sa diffusion à travers le monde.

Niveau de lecture : Tout public

Bouddhisme et violence

Bernard Faure

éditions Le Cavalier bleu, coll. « Mobilisations » – Date de parution : 17/10/2008

N° ISBN : 978-2-84670-229-4 – Prix de vente : 23,50 €

Présentation du livre par l’éditeur : Réflexions sur les rapports du bouddhisme avec la violence et sur le bien-fondé de l’association du bouddhisme avec la compassion, la tolérance et la non-violence.

Niveau de lecture : Tout public

Vocabulaire du bouddhisme japonais

Frédéric Girard

éditions Droz, coll. « Hautes études orientales », plusieurs volumes – Date de parution : 20/10/2008

N° ISBN : 978-2-600-01228-7 / 978-2-600-01191-4 / 978-2-600-01191-4

Prix de vente : pas d’indication de prix

Présentation du livre par l’éditeur : Le bouddhisme offre les caractères d’une religion universelle et recouvre des choses et notions pouvant diverger, l’auteur a puisé parmi un ensemble de textes classiques, de lexiques, de lectures personnelles d’ouvrages de référence, qui sont à la croisée des courants et offrent une nomenclature, un vocabulaire ainsi que des notions communes.

Niveau de lecture : Public de spécialistes

Les éditions Arsis publient le même jour, 22 octobre prochain, dans une collection intitulée « Sagesses des éveillés », plusieurs documents (livres, DVD, CD-Rom…) consacrés à la tradition bön du bouddhisme tibétain :

Jésus rencontre Bouddha sur le tombeau vide : une question de présence et de vacuité dans le christianisme et le bouddhisme

Tenzin Wangyal et Annette Jones

N° ISBN : 978-2-35297-031-6 – Prix de vente : 10,00 €

Présentation du livre par l’éditeur : Réflexion sur la présence et la vacuité par un lama tibétain appartenant à la tradition bön-bouddhiste à Houston, au Texas. Il répond au pasteur A. Jones sur les thèmes de l’absence et du vide dans le christianisme et le bouddhisme à travers l’image du tombeau de Marc.

Eternelle tradition du bön : la religion ancienne prébouddhique de l’Asie centrale et du Tibet : questions à un maître Dzogchen bönpo

Sébastien Doerler et Lopön Tenzin Namdak Rinpoché

N° ISBN : 978-2-35297-030-9 – Prix de vente : 18,00 €

Présentation du livre par l’éditeur : Entretien avec Lopön Tenzin Namdak sur la tradition bönpo. Le CD-ROM permet de découvrir la vie du Bouddha de la religion bön et des commentaires de 10 peintures tibétaines appartenant au Musée des arts asiatiques-Guimet.

Enseignement Dzogchen bön

Lopön Tenzin Namdak Rinpoché, trad. en français par le comité de Hata-Ati

N° ISBN : 978-2-35297-033-0 – Prix de vente : 20,00 €

Présentation du livre par l’éditeur : Publication des neuf enseignements de Lopön Rinpoché sur le Dzogchen et la pratique de sa méditation. Il est mis en relation avec les points de vue du Soutra et du Tantra et s’adresse aux étudiants et pratiquants occidentaux.

Entretiens sur l’esprit sain : avec le XIVe Dalaï Lama, Lopön Tenzin Namdak et Lopön Thekchoke

Henry M. Vyner, trad. en français par Sébastien Doerler

N° ISBN : 978-2-35297-032-3 – Prix de vente : 18,00 €

Présentation du livre par l’éditeur : Entretiens avec trois lamas différents qui décrivent leurs propres expériences de l’esprit sain et de la méditation. Ce volume constitue le quatrième d’une série destinée à aider à la compréhension de la sagesse des traditions bön-bouddhistes du Dzogchen.

La combinaison des quatre roues : de la transmission orale du Shang Shoung

trad. en français par Sébastien Doerler

N° ISBN : 978-2-35297-029-3 – Prix de vente : 18,00 €

Présentation du livre par l’éditeur : Traité transmis oralement et mis par écrit au VIIIe siècle qui explique les moyens qui permettraient de connaître le chemin de l’éveil d’un Bouddha et de sortir de l’engrenage des transmigrations pour s’élever dans la lumière. Il détaille les quatre roues qui, combinées, formeraient un cycle existentiel. Le DVD contient une vidéo sur la peinture tibétaine sur de l’expérience de l’éveil.

Distinction des vues

Gorampa Sönam Senge, trad. Stéphane Arguillère

éditions Fayard, coll. « Trésors du bouddhisme » – Date de parution : 05/11/2008

N° ISBN : 978-2-213-63076-2 – Prix de vente : 20,00 €

Présentation du livre par l’éditeur : Texte de la philosophie tibétaine de Gorampa Sönam Sengge (1429-1489) relevant de diverses orientations : Dolpopa, Tsongkhapa. La traduction annotée de ce texte est précédée d’un essai qui en présente les motifs. Avec un bref aperçu de la vie de Dolpopa, Tsongkhapa et Gorampa.

Niveau de lecture : Public motivé

Le bouddhisme expliqué aux Occidentaux : simples vérités pour une pratique au quotidien

Jean-Pierre Schnetzler

éditions Dervy, coll. « Mystiques et religions » – Date de parution : 10/11/2008

N° ISBN : 978-2-84454-572-5 – Prix de vente : 17 €

Présentation du livre par l’éditeur : Une introduction au bouddhisme s’adressant aussi bien aux adeptes de cette conception de la vie et du monde qu’au chercheur de sens qui veut comprendre la spiritualité d’autrui pour enrichir la sienne.

Niveau de lecture : Tout public



Actualités du bouddhisme en France

Sagesses bouddhistes

émission de l’Union Bouddhiste de France

diffusée sur France 2, le dimanche matin de 8 h 30 à 8 h 45

(l’émission peut être visionnée la semaine suivante sur le site de France 2)

Octobre 2008

dimanche 5 octobre

Rencontre avec Sa Sainteté le Dalaî-Lama

Entretien exclusif – 2e partie

dimanche 12 octobre

La vie et la mort dans le bouddhisme (1/2)

Invité : Roland Yuno Rech

dimanche 19 octobre

La vie et la mort selon Maître Dôgen, dans le bouddhisme zen (2/2)

Invité : Roland Yuno Rech

dimanche 26 octobre

L’évolution du paysage religieux en France

Invité : Frédéric Lenoir



Actualités du bouddhisme sur Internet

Buddhachannel
Buddhachannel

Le site « Buddhachannel » propose, depuis trois ans, de nombreux articles
ainsi que des reportages vidéos consacrés au bouddhisme (plus de 500 à ce jour : enseignements, actualités, reportages, etc.).

Chaque semaine, un dossier thématique propose un ensemble de contributions sur un thème donné, dont régulièrement un thème lié au bouddhisme.

Certains événements donnent aussi lieu à des dossiers particuliers…

www.buddhachannel.tv

Les « Dossiers » thématiques hebdomadaires à venir…

6 – 12 octobre : La Corée entre bouddhisme et christianisme
13 – 19 octobre : Le bouddhisme et l’homosexualité
20 – 26 octobre : La mort et le bouddhisme
27 octobre – 2 novembre : Le bouddhisme vers l’interreligieux
3 – 9 novembre : Un bouddhisme à l’Américaine
10 – 16 novembre : Guerre et Paix
17 – 23 novembre : Le bouddhisme au Québec
24 – 30 novembre : Les formes de méditations bouddhiques



Qu’est-ce que le « petit véhicule » ?…

L’opposition entre un « Petit » et un « Grand » « Véhicules » est extrêmement courante dans le bouddhisme, aujourd’hui, tant en Asie qu’en Occident. Très souvent, on utilise aussi l’expression de « Petit Véhicule » pour désigner l’école Theravâda, la plus ancienne des écoles bouddhistes actuelles, présente dans toute l’Asie du sud-est, alors que les écoles qui se sont implantées et développées dans le reste de l’Asie (Extrême-orient, Himalaya ou Asie centrale) se réclament, elles, du « Grand Véhicule ».

L’emploi de l’expression « Grand Véhicule » ne pose a priori aucun problème, mais il n’en va pas de même pour celui de « Petit Véhicule », qui se révèle nettement péjoratif. De plus, malgré certaines permanences, la définition qui en a été donnée a varié au cours des siècles et s’est différenciée dans ses emplois, notamment entre l’Extrême-Orient et l’aire tibétaine. Elle masque aussi, en partie, des réalités historiques dont on a souvent sous-estimé l’importance et la valeur – et les chercheurs occidentaux, dans ce domaine, ne sont pas exempts d’une certaine responsabilité…

Les emplois actuels de l’expression de « Petit Véhicule » relèvent en fait d’une grande confusion, qui mêle des définitions et des usages d’époques et de lieux différents, et procède à des assimilations souvent tout à fait surprenantes. Une approche historique et systématique devrait permettre de lever certaines des ambiguïtés les plus flagrantes et de débrouiller l’écheveau des significations comme des emplois les plus abusifs. C’est ce que cet article se propose de tenter…


Pour en finir avec le « petit véhicule »…

par Dominique Trotignon, Directeur de l’UBE

Le terme « yâna » dans le canon ancien

Le terme yâna apparaît peu dans le canon ancien et il est généralement employé dans son sens matériel de « char », « chariot », « voiture » : quand le jeune prince Siddharta sort de son palais et effectue les « Quatre rencontres » qui vont décider de sa carrière spirituelle, c’est en yâna – en char – qu’il se déplace, en compagnie de son cocher.

Yâna apparaît cependant, quoique rarement, dans le sens de « enseignement du Bouddha », selon une image traditionnelle en Inde qui compare les maîtres spirituels à des « passeurs de gué », des « conducteurs », faisant passer les êtres, grâce à un radeau ou un autre quelconque « véhicule », au-delà du « fleuve » du samsâra (le cycle des naissances et des morts) jusqu’à « l’autre rive » bienheureuse du nirvâna.

Il se présente alors sous la forme de « eka-yâna » (unique, eka, véhicule, yâna) afin de signifier que l’enseignement du Bouddha est le seul capable de mener réellement au-delà du samsâra, par opposition à l’enseignement des autres maîtres spirituels qui, eux, ne sont pas efficaces en cette matière.

Dans cette littérature ancienne, il n’est jamais question d’opposer un « petit » et un « grand » véhicule. Pourtant, les écoles anciennes vont distinguer trois voies d’accès menant à l’Eveil, à la bodhi : celle des « Auditeurs » ou sâvaka (sk. srâvaka), celle des « buddha-par-eux-mêmes » ou pacceka-buddha (sk. pratyeka-buddha) et celle des « Etres d’Eveil » ou bodhisatta (sk. bodhisattva), cette dernière étant la seule qui mène à l’Eveil des « Eveillés parfaitement accomplis » (sammasam-buddha ; sk. samyaksam- buddha). Cependant, les trois termes ici associés à bodhi n’ont pas leur correspondant avec le terme yâna. On ne parle pas encore d’un « Véhicule des bodhisattva » ou d’un « Véhicule des buddha-par-eux-mêmes »…

En effet, par définition, la voie qui mène à la pacceka-bodhi ne saurait s’enseigner car elle constitue l’aboutissement d’un cheminement solitaire, dans une période où aucun enseignement du Dharma n’est accessible. Aucune école bouddhiste ne peut donc enseigner ou transmettre une telle voie, un tel yâna. De la même manière, un bodhisatta, futur sammasam-buddha, chemine lui aussi dans la solitude, renonçant même à mettre en pratique l’enseignement des buddha qu’il peut rencontrer au cours de ses nombreuses vies successives, car il se doit de retrouver le chemin qui mène au plein Eveil par ses propres efforts, sans aide et sans guide, par sa propre pratique solitaire des « vertus » ou pârami (sk. pâramitâ).

Pour le bouddhisme ancien, un seul yâna est enseignable : l’eka-yâna qu’entendent les Auditeurs (sâvaka). Un seul buddha est capable de l’enseigner : le sammasam-buddha. Le paccekka-buddha, quant à lui, reste silencieux et ne reçoit aucun enseignement. Et les sâvaka-buddha ne font que transmettre et « répéter » l’enseignement parfait d’un sammasam-buddha.

Et s’il existait plusieurs « yâna » ?…

A peine un siècle après la disparition du Bouddha, ses disciples s’interrogèrent sur la manière exacte dont celui-ci était parvenu à l’Eveil : quel avait été son cheminement de bodhisattva (« être promis à l’Eveil »), au cours de ses nombreuses vies antérieures ? Surtout : avait-il cheminé seul, sans recevoir d’enseignement et en découvrant par lui-même ce qu’il avait ensuite transmis à ses disciples ou, au contraire, avait-il été auditeur de l’enseignement de Bouddhas plus anciens, rencontrés au cours de sa « carrière de bodhisattva » ?

Sur ce point, les textes n’étaient pas très clairs… Les plus nombreux affirmaient qu’il avait cheminé seul – et ce parcours solitaire, extraordinaire, expliquait ses capacités insignes d’enseignant. Mais deux ou trois textes, qui figuraient aussi dans le canon conservé pieusement par la Communauté, affirmaient qu’il avait rencontré des Bouddhas du temps passé qui l’avaient enseigné… Objectivement, rien ne permettait de trancher en faveur de l’une ou de l’autre version, il s’agissait de choisir en fonction de son « intime conviction » ! La communauté se sépara en deux courants distincts…
Pour les uns, il n’existait qu’un seul enseignement possible : celui que le Bouddha, après son parcours solitaire, avait transmis à ses « auditeurs » (sravâka) et qui proposait de suivre une voie monastique, celle des « Anciens » (Sthavira en sanskrit ; le terme « Ancien » désigne un grade monastique correspondant à dix ans d’ordination). Ce courant fut donc appelé la « Voie des Anciens » (Sthavira-vâda). Pour les autres, il existait plusieurs enseignements, non seulement celui délivré aux futurs moines, mais aussi celui que le Bouddha avait reçu de ses prédécesseurs, réservé à ceux qui s’engageaient, comme lui, sur la « Voie des bodhisattva ». Ceux-là, qui se trouvèrent en majorité, s’appelèrent la « Grande Assemblée » (Mahâ-samghîka).

Sans qu’on sache exactement comment cette idée s’est répandue, on constate qu’elle connut un succès certain car on la retrouve à l’origine même des sûtra dits du « Grand Véhicule » (mahâ-yâna).

En effet, les plus anciens textes qui se présentent sous cette appellation – le « Sûtra de la pousse de riz » ou les sûtra de la « Perfection de Sagesse » (prajñâpâramitâ-sûtra) – mettent en scène des bodhisattva recevant un enseignement du Bouddha Sâkyamuni ou en délivrant un eux-mêmes à l’intention de ses disciples, situation qui ne se rencontre jamais dans les textes du canon ancien. Du coup, la voie du bodhisattva est présentée comme une voie, un enseignement, un yâna qui peuvent, eux aussi, s’enseigner et se transmettre.

Les disciples du Bouddha auraient dès lors deux possibilités : soit continuer de s’engager dans la Voie des Auditeurs, soit choisir de suivre la voie du bodhisattva, beaucoup plus difficile mais aussi beaucoup plus « intéressante » pour le salut de tous les êtres.

Cette controverse met en évidence un changement de paradigme important.
A époque ancienne, c’est le Bouddha après son Eveil qui constitue l’unique modèle à suivre ; il est l’exemple même du bhikshu, le renonçant « sans foyer » qui pratique la discipline (vinaya) et le développement mental (bhavana), notamment l’attention, et ce bien qu’il ait déjà atteint l’Eveil ; il exprime sa compassion en délivrant son propre enseignement et par l’exemplarité de son mode de vie de bhikshu.

Or, au fil des siècles, on valorisera de plus en plus le bodhisattva, dans son cheminement avant l’Eveil. Celui-ci est souvent présenté comme un « maître de maison », engagé dans la vie sociale, œuvrant au bien d’autrui en même temps qu’il travaille à sa propre libération. Dans ce cas, sa compassion s’exprime par l’aide active qu’il apporte à tous, en usant des « moyens habiles » qui amènent les gens ordinaires à s’engager sur la même voie que lui, et par l’enseignement qu’il a reçu et qu’il transmet à son tour, même s’il n’a pas encore atteint le plein Eveil.

Précisons cependant que, dans le cadre du canon ancien, il n’est ni « utile » ni « raisonnable » que de nombreuses personnes s’engagent dans cette voie difficile du bodhisattva puisqu’il « suffit » d’un seul Bouddha par ère cosmique (kalpa) pour satisfaire aux besoins d’enseignement de l’ensemble de l’humanité de cette période… De plus, si tout le monde s’engageait sur cette voie du bodhisattva, plus personne n’aurait besoin d’enseignement puisque chacun cheminerait en solitaire, et la samyaksam-bodhi – qui se caractérise par les qualités exceptionnelles d’enseignant qu’elle accorde au Bouddha – n’aurait plus aucune fonction ni utilité !

« Voie des Anciens » « Grand Véhicule »
Le bodhisattva (futur Bouddha) a cheminé seul et tout
redécouvert par lui-même ;
il ne peut pas enseigner
a reçu l’enseignement
de Bouddhas du passé
qu’il peut lui-même enseigner
Le Bouddha historique Gautama est seul à enseigner
dans tous les univers ;
c’est un homme qui s’est
« éteint » définitivement
et ne peut plus enseigner
est contemporain d’autres Bouddhas
qui enseignent dans d’autres univers ;
c’est une « manifestation » émise
par un Bouddha transcendant
et il continue d’enseigner
L’enseignement du Bouddha ne peut transmettre qu’un seule
Voie, celle des moines (bhikshu) :
le « seul Véhicule » (eka-yâna)
qui puisse être enseigné
transmet deux voies : celles des
moines (« petit Véhicule »)
et celle des bodhisattva :
« Grand Véhicule » ou
« Véhicule unique (eka-yâna)

Apparition du terme « hîna-yâna »

Une autre évolution importante – qui privilégiera cette fois nettement le bodhisattva-yâna au détriment du srâvaka-yâna – a été développée notamment dans le sûtra du « Lotus de la Bonne Loi », dans lequel il est dit que le srâvaka-yâna et le pratyeka-yâna ont été enseignés pour ceux qui n’ont que de faibles capacités, liées à une motivation « inférieure » car « égoïste », alors que le bodhisattva-yâna s’adresse à des êtres d’exception, motivés par la compassion et le souhait de venir en aide à tous.

Le texte, violemment polémique, du « sûtra du Lotus » radicalise une hiérarchie entre les hommes, selon leurs capacités, qui existait déjà dans les textes plus anciens. Mais, alors que le Bouddha reconnaissait que tous ne pouvaient comprendre son enseignement de la même manière (selon la célèbre parabole des lotus) et proclamait en conséquence un Dharma « aux 84.000 portes d’entrée », il était censé grâce à cela avoir enseigné pour tous, sans exception. Aussi l’enseignement contenu dans les sûtra était-il considéré comme complet, « sans rien de caché dans le poing fermé du maître », « bon en son début, en son milieu et en sa fin, de sens clair dans la lettre et dans l’esprit ».

Le « sûtra du Lotus », de même que le « sûtra de l’enseignement de Vimalakîrti » (Vimalakîrti-nirdesa-sûtra), tout aussi polémique… développent l’idée d’une hiérarchisation des yâna, nouvelle, qui suppose l’existence d’un enseignement « réservé », qui n’avait pas été divulgué auparavant. Elle permet d’affirmer d’autant plus l’opposition entre un « Grand Véhicule » ou mahâ-yâna (qui désignera alors le seul bodhisattva-yâna) face à un « Petit Véhicule » ou hîna-yâna (mettant sur le même niveau, de ce point de vue, les deux autres yâna, celui des Auditeurs et celui des Buddha-par-eux-mêmes) : puisque le bodhisattva-yâna peut être enseigné et qu’il est bien évidemment supérieur aux deux autres, il paraît alors totalement ridicule de se contenter d’une forme de yâna « inférieure » (hîna), tout juste bonne pour les moins capables !

Car le terme hîna est alors employé dans son sens littéral de « inférieur », « moindre », « méprisable ». En effet, la traduction de ce terme par « petit » est relativement récente et relève d’un euphémisme… Si mâha exprime l’idée de « grand » en tant que quantité, il s’oppose alors au terme cula, « petit » – alors que hîna est « petit » comme quand on dit de quelqu’un qu’il a l’esprit « petit », c’est-à-dire « mesquin » par opposition à la « grandeur d’âme ».

La réalité quotidienne au sein des écoles indiennes

Au cours de leur développement, les écoles du Mahâyâna insisteront de plus en plus sur la sagesse et l’omniscience développée lors du plein Eveil, plutôt que sur la Libération du samsâra, que vivent aussi les arhat, lors de l’« extinction définitive » (pari-nirvâna). Le nirvâna n’est plus alors conçu comme une réalité « autre », mais bien plutôt comme la vision juste du samsâra, ce qui permet aux buddha d’y poursuivre leur oeuvre sans en être prisonniers. Cette vision juste est liée à l’enseignement de la « vacuité universelle » de tous les phénomènes.

L’emploi de l’expression de « petit véhicule » ne met alors plus seulement en exergue un mode de cheminement jusqu’à la Libération, mais aussi un type de Sagesse moins développée, non omnisciente, qui incite l’arhat à sortir du samsâra plutôt qu’à y oeuvrer au salut de tous les êtres. Elle stigmatisera aussi de cette manière une école du bouddhisme ancien, le Sarvâstivâda – principal contradicteur des écoles du Mahâyâna – qui soutenait la thèse de l’existence ultime des phénomènes (dharma).

Car la vacuité universelle des phénomènes est ce qui permet, au sein de l’école philosophique du Mahâyâna, de poser l’équivalence ultime du samsâra et du nirvâna et, donc, la possibilité pour le Buddha d’y oeuvrer en « bipède » – un pied dans le samsâra, un pied dans le nirvâna… Le terme hinayâna vise désormais, aussi, un certain système philosophique qui sous-tend la motivation et la pratique des disciples du Bouddha !

Pour accepter une telle perspective, il convient cependant de toujours agréer l’idée que le bodhisattva peut recevoir un enseignement, ce que refuseront nombre d’écoles, qui s’en tiendront donc au seul srâvaka-yâna… Pour d’autres, l’étude et la mise en pratique des deux voies pourra être possible, chaque bhikshu étant alors libre de choisir l’une ou l’autre en fonction de son engagement personnel. D’autre part, certaines écoles nouvelles se créeront, privilégiant seulement le bodhisattva-yâna ; elles revendiqueront alors le nom d’écoles du Mahâ-yâna.

Cette situation perdurera pendant de nombreux siècles en Inde, comme en témoigneront notamment les pèlerins chinois.

Hiuan Tsang, au VIIe siècle après J.-C., dénombre près de 700 monastères enseignant les deux voies en même temps, pour 1.000 transmettant seulement l’enseignement du mahâ-yâna et plus de 1.300 l’enseignement du seul srâvaka-yâna.

Du reste, pour un autre pèlerin chinois comme I-Tsing, toujours au VIIe siècle, la séparation entre hînayâna et mahâyâna n’a que peu de valeur. La seule distinction qu’il voit se résume pour lui au fait que les tenants du mahâyâna « lisent les mahâyâna-sûtra et font des cultes aux bodhisattva » avant d’ajouter que, de toute façon, « l’un et l’autre mènent au nirvâna », ce qui pour lui est l’essentiel ! De son côté, Hiuan-Tsang décrira ainsi les deux groupes : « Les partisans du Grand et du Petit véhicule forment deux classes à part. Les uns [hînayâna] méditent en silence et, soit en marchant, soit en repos, tiennent leur esprit immobile et font abstraction du monde ; les autres [mahâyâna] diffèrent tout à fait de ceux-ci par leurs disputes orageuses. »

Une telle distinction aura tendance, finalement, à prévaloir : le terme hînayâna désignera ceux qui accordent une plus grande attention à la discipline monastique alors que les tenants du mahâyâna seront animateurs de débats philosophiques et considérés comme plus ouverts à la vie laïque. Les deux termes définiront ainsi davantage une manière de vivre et d’enseigner le Dharma bouddhique, presque plus qu’un certain type de cheminement jusqu’à l’Eveil.

Dans le quotidien des institutions bouddhistes indiennes, hînayâna et mahâyâna n’ont déjà plus le sens qu’ils avaient dans les sûtra…

Il est cependant important de noter que, jamais, le terme ne désigne une école en particulier, cette notion étant généralement rendue par le terme vâda (« doctrine exposée », parfois aussi traduit par « voie ») que l’on retrouve dans de nombreux noms d’écoles anciennes : Sthavira-vâda, Sarvâsti-vâda, Pudgala-vâda, etc. De plus, des écoles comme celle des Mahâsânghika pouvaient, tout en acceptant les mahâyâna-sûtra dans leur canon, continuer de prôner l’enseignement du srâvaka-yâna et l’idéal de l’arhat…

C’est dire que le terme est d’un emploi plutôt complexe et diversement nuancé !

Les « yâna » tels que présentés en Extrême-Orient…

En contexte chinois, surtout influencé par la littérature du Mahâyâna, le terme hinâyâna sera employé à double titre, pratique et philosophique : il fera référence au mode de vie du bhikshu et à l’enseignement des « Quatre Nobles Vérités » et de la « Co-production conditionnée », socle doctrinal des écoles du bouddhisme ancien, qu’étudient ceux qui visent l’état d’arhat. Par opposition, le Grand Véhicule s’adresse aux bodhisattva qui visent le plein Eveil et l’omniscience des Bouddhas parfaitement accomplis, grâce à l’enseignement de la « Vacuité » (sûnyatâ).

Pour les écoles proprement chinoises, qui se développent surtout à partir du ve siècle de notre ère, le choix entre ces deux « Véhicules » finira par être exclusif. Certaines en viendront à ne plus transmettre les préceptes monastiques ni même l’enseignement des Quatre Nobles Vérités, jugés « inférieurs » voire inutiles, au profit des seuls « voeux de bodhisattva » et de l’enseignement de la vacuité. Il n’existera pas, en Extrême-Orient, d’enseignement relevant strictement du hinayâna.

… et au sein des écoles tantriques

L’évolution subie par le terme yâna sera amplifiée dans le cadre du bouddhisme tantrique, à partir du VIIe siècle après J.-C. Aux deux yâna « nouvelle définition » viendra s’ajouter un troisième yâna fondé sur les pratiques exposées dans les tantra, le tantra-yâna (véhicule des tantra) ou vajra-yâna (véhicule de Diamant).

Ces nouveaux textes présentent des pratiques liées à l’enseignement de la vacuité universelle et de la présence, en chaque être, d’une « nature de Bouddha » (tathâgata-garbha), doctrine développée par les écoles tardives du Mahâyâna. Une nouvelle hiérarchisation des yâna s’instaure alors, qui n’a plus aucun rapport avec celle présentée antérieurement à partir des sûtra, qu’ils soient anciens ou du Mahâyâna : les yâna ne sont plus considérés comme des « voies » complètes, ni même comme des attitudes vis-à-vis de la pratique, mais comme les étapes successives d’une seule et même voie, doctrinale et pratique, chacune libérant le pratiquant d’un type d’Illusion chaque fois plus subtile. La voie tantrique offre ainsi un cheminement qui débute par le hîna-yâna, se poursuit par le mahâ-yâna et se parachève par le tantra-yâna.

Dans les développements que le tantrisme connaîtra au fil des siècles, surtout au Tibet, la littérature des tantra se développant elle-même, on en vint à envisager de six à neuf yâna successifs, en fonction des textes de référence. Ainsi la motivation, déterminante dans le choix qu’effectue chaque individu d’un véhicule particulier, est-elle envisagée alors comme évoluant au fur et à mesure de la pratique de chaque véhicule : le pratiquant du hina-yâna, parvenu à l’état d’arhat, peut être ainsi « ré-orienté » vers la pratique du bodhisattva, enseigné dans le mahâ-yâna, avant de s’engager finalement dans la pratique du tantra-yâna. Les yâna, ici, ne sont pas considérés comme exclusifs mais comme cumulatifs, le « véhicule » plus élevé intégrant et dépassant le « véhicule » qui lui est immédiatement inférieur.

On se retrouve alors devant deux acceptions différentes du terme hîna-yâna : soit il désigne, au sein de la voie tantrique, la première phase d’enseignement et de pratique, soit il désigne une école qui n’enseigne que le srâvaka-yâna.

La disparition progressive du bouddhisme en Inde, à partir du Xe siècle, et la situation géographique du Tibet, au nord du sous-continent indien, feront que cette dernière acception ne sera utilisée en fait qu’à propos de deux écoles enseignant le srâvaka-yâna, très présentes dans le nord de l’Inde à cette époque : les Sarvâstivâdin et les Sautrantika (qui en est un sous-courant réformateur).

Son emploi, bientôt habituel, finira même par désigner l’enseignement philosophique de ces écoles dans leur ensemble, et non plus seulement le privilège accordé à la discipline ou au srâvaka-yâna.

L’emploi du terme « hîna-yâna » aujourd’hui

Pendant près de dix siècles (de la disparition du bouddhisme en Inde jusqu’à aujourd’hui), le terme de hîna-yâna n’était quasiment plus employé que dans le seul Tibet. En Extrême-Orient, où aucune école prônant le seul srâvaka-yâna ne s’était réellement implantée ni développée, il n’apparaissait que dans les mahâyâna-sûtra et ne désignait aucune école en particulier. Quant à l’Asie du Sud, où les écoles mahâyâna avaient fini par être supplantées par l’école Theravâda, ce terme était tout simplement absent du vocabulaire !

C’est incontestablement l’intérêt des Occidentaux pour le bouddhisme et l’étude des textes du mahâyâna qui fit réapparaître le terme hîna-yâna comme un outil de nomenclature historique pour désigner les écoles anciennes, apparues avant l’ère chrétienne. Un auteur aussi éminent qu’André Bareau l’emploie ainsi dans le titre de l’un de ses principaux ouvrages, « Les sectes bouddhiques du Petit Véhicule », qui présente les écoles indiennes apparues au cours des cinq premiers siècles de l’histoire du bouddhisme. L’emploi paraît cependant assez arbitraire puisque cette présentation englobe l’école des Mahâsânghika, qui disposaient de mahâyâna-sûtra dans leur canon, comme aussi l’école cinghalaise des Vetullaka, qui se réfère strictement aux nouvelles thèses du mahâ-yâna, contre la tradition du Theravâda… Cette utilisation « historique » du terme hîna-yâna entre en contradiction avec son emploi traditionnel par les écoles bouddhistes et dans la littérature, canonique ou classique !

D’autre part, avec le développement des études tibétaines et, surtout, l’implantation du bouddhisme tibétain en Occident, les emplois techniques spécifiques à ces écoles se sont alors généralisés. Cela pose un problème tout à fait particulier en ce qui concerne la deuxième acception du mot (en tant qu’il désigne un certain enseignement philosophique), car les deux écoles ainsi nommées par les Tibétains (Sarvastivâdin et Sautrantika) ayant complètement disparu, un glissement s’est effectué pour l’appliquer à la seule école encore existante prônant le srâvaka-yâna : le Theravâda.

Mais, on l’a vu, le sens de hîna-yâna, en tant qu’école, désigne la philosophie « réaliste » prônée par les Sarvastivâdin. Or, dès le IIIe siècle avant J.-C., le Theravâda s’opposait fermement aux Sarvastivâdin sur leur interprétation des sûtra (ce fut même l’occasion du troisième schisme de l’histoire du bouddhisme). En tant que terme philosophique, le « hînayâna tibétain » ne peut donc absolument pas s’appliquer aux Theravâdins, d’autant moins que ceux-ci partagent avec les Tibétains mahayanistes les mêmes critiques à l’égard de la philosophie réaliste des Sarvâstivâdin !

A dire vrai, le « Petit Véhicule » – ou, plus précisément, le « Véhicule inférieur » ! – est une expression qu’on ne peut trouver que dans les seuls textes et qui n’existe réellement qu’au sein même du seul « Grand Véhicule ». Il s’agit d’un procédé doctrinal qui permet de mieux faire ressortir les caractéristiques originales du Mahâ-yâna mais qui se fonde sur une interprétation des textes qui a été refusée par plus de la moitié des bouddhistes indiens…

Il est donc justifié de parler de « Véhicule inférieur » au sein même de la doctrine du « Grand Véhicule » et du « Véhicule de Diamant », mais en sachant que cette expression ne se réfère à aucune école en particulier – sauf, dans la tradition tibétaine et de façon détournée, quand on évoque l’enseignement philosophique du seul Sarvâstivâda. L’expression, en revanche, ne concerne pas le Theravâda, dont on peut parler comme d’une école de la « Voie des Anciens ».

Car les écoles de la « Voie des Anciens » connaissent elles aussi la « voie du bodhisattva » ; bien qu’elles considèrent que cette voie ne puisse pas s’enseigner… Objectivement, ce point de vue n’est pas « inférieur » à celui du Grand Véhicule, il est simplement différent, pour ne pas dire radicalement opposé – mais cela n’est pas sensé devoir entraîner un quelconque jugement de valeur…!

Dominique Trotignon


Source : La lettre de l’UBE

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