THICH NHÂT HANH A LA RENCONTRE DES BOUDDHISTES D’INDE
29.10.2008
Personnalité majeure du bouddhisme en Occident, le maître français d’origine vietnamienne Thich Nhât Hanh est en visite pour cinq semaines dans le pays qui a vu naître le Bouddha. L’éditeur Full Circle, basé à New Delhi, publie deux de ses livres en anglais. L’occasion pour lui, d’exposer sa conception de la paix et de l’harmonie entre les hommes.
Thich Nhât Hanh était reçu jeudi à l’Alliance française de New Delhi pour la sortie de deux nouveaux ouvrages, The sun my heart et Under the Banyan tree. Quand il est entré dans l’auditorium, un silence respectueux s’est fait. Silhouette frêle enveloppée dans un lourd tissu pourpre, crâne rasé, sourire spontané sur un visage indéchiffrable : le maître zen incarne le détachement et la sérénité qu’il prône dans ses livres traduits dans des dizaines de langues. Face à lui, un parterre de journalistes et des membres de la communauté bouddhiste du village des Pruniers qu’il a fondée à Thénac, en Dordogne, en 1982.
Né au Vietnam en 1916, moine depuis l’âge de 16 ans, Thich Nhât Hanh a côtoyé nombre de ceux qui, comme Martin Luther King, ont lutté pour la paix dans la deuxième moitié du 20ème siècle. En 1966, son discours pacifiste lui vaut d’être exilé de son pays. « La guerre a été comme une longue nuit noire. Mais je devais croire au plus profond de moi qu’elle se finirait un jour, pour ne pas sombrer dans la détresse », explique t-il à une journaliste qui lui demande si, derrière son calme apparent, le monde ne le désespère jamais.
Car pour le maître bouddhiste, la recherche de la paix est d’abord intérieure. « Nous pensons qu’il y a une zone dans le corps humain qui correspond au sentiment de paix. Quand vous savez l’atteindre, vous pouvez transformer l’énergie de la violence, de la colère ou de la peur », commente Thich Nhât Hanh.
Mais la méditation et la retraite ne lui font pas oublier les problèmes contemporains. Parmi eux, le terrorisme. « Souvent, le terroriste tue par peur d’être lui même détruit, du fait d’une mauvaise compréhension entre les peuples, estime le maître. Les hommes politiques devraient savoir que seule la communication peut lever ces incompréhensions, et non les bombes ou les armes. » Simpliste selon certains, essentiel pour les autres.
En voyage en Inde jusqu’au 22 octobre après douze ans d’absence dans le sous-continent, Thich Nhât Hanh visitera les principaux lieux saints du bouddhisme, Nagpur, Dehradun et Bodhgaya. Chacune de ses étapes sera ponctuée de conférences et de discussions. Dans un même souci de tolérance et de débat, puisque pour le maître « ceux qui pensent détenir la vérité sont capable de tuer pour la défendre. Au contraire, ne pas se fier aux opinions et continuer à s’interroger permet de découvrir des vérités plus profondes encore. »
Par Axelle Gupta
Source : www.aujourdhuilinde.com