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Pèlerinage du Monde – Kumaro au Japon

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Kumano, « le Pays des Arbres »

Photo of the waterfall at Nachi, courtesy of Steve Zilles
Photo of the waterfall at Nachi, courtesy of Steve Zilles

Des monts Kumano, les Yabamushi disent:

 » Entendre le murmure du vent au sommet des montagnes,

c’est entendre le sermon du Bouddha. »


Le site de Kumano, au Japon, est connu depuis l’Antiquité.

C’est une région montagneuse et côtière située dans la partie ouest de la péninsule de Kii, sur l’île de Honshu. La végétation y est luxuriante. Les forêts qui couvrent les monts escarpés sont faites de diverses espèces d’arbres et de fleurs. On trouve principalement des cyprès, des cèdres, des bambous, mais également des châtaigniers, des chênes et des pins. Des camélias sauvages, appelés « Lotus des Montagnes », y poussent également et sont particulièrement admirés par des pèlerins.


Kumano est perçu comme une terre de religion, une terre pure où l’on peut renaître.


C’est dans un recueil de textes du VIIIème siècle que le nom de Kumano en tant que lieu saint apparaît pour la première fois.

Les moines s’y rendent nombreux et pratiquent des exercices ascétiques pouvant parfois mener à la mort.

Le lieu est également considéré comme sacré grâce aux déplacements qu’y font les empereurs. Jusqu’à la prise du pouvoir par l’Empereur Meiji, en 1868, ils se rendent à Kumano, parfois deux fois par an, pour y pratiquer leurs dévotions aux divinités. A partir de l’époque Meiji, le pèlerinage impérial disparait et l’on voit émerger d’autres catégories de pèlerins, constituées de guerriers, de la classe bourgeoise japonaise et enfin de la classe populaire.


Le site de Kumano est l’un des berceaux du culte Shinto, le culte de la Nature. Dès le VIème siècle, le Bouddhisme y apparaît et les deux croyances se fondent.

Les sanctuaires et les temples encore visibles aujourd’hui sont les témoins de cette fusion.

Construits, pour certains, il y a plus de 1000 ans, ces édifices, nichés dans les forêts profondes des monts Kii, ont servi d’exemples à d’autres constructions réalisées dans tout le Japon.

Au détour de chemins pavés, parfois depuis des siècles et disparaissant sous la mousse, on se trouve face à des sanctuaires ou des temples datant du 9ème siècle.

Les Yamabushi, « ceux qui couchent dans la montagne »


Yama_Bushi.jpgCe sont des adeptes du Shugendô.

Le Shugendô est la religion des montagnes. C’est un courant spirituel mêlant Bouddhisme ésotérique et animisme. La nature y est fondamentale puisque chaque élément qui la compose est sacré. Chaque arbre, rocher ou torrent est dédié à une divinité. Pour les japonais, la montagne est le « Pays de l’Au-Delà ».


Les Yamabushi cherchent à s’unir avec les divinités. Pour cela, ils doivent suivre des règles et rites particuliers et pratiquer certains exercices. Ils doivent réussir un parcours initiatique, s’ils veulent , en retour, pouvoir obtenir certains pouvoirs qui seront utilisés à travers la magie, la divination, ou la volonté de guérir.


Durant les pluies tropicales d’été et les grands froids d’hiver, les Yamabushi se retirent dans la solitude d’une grotte ou d’un ermitage, se nourrissant de plantes sauvages.

C’est au printemps et à l’automne qu’ils réalisent leur pèlerinage de Yoshino à Kumano.

Ce périple représente une marche de 180km comprenant 75 étapes dédiées aux Bouddhas et aux divinités Shintô. Des épreuves rituelles ponctuent le cheminement.

Le déroulement de ces pratiques a été contrarié pendant l’Histoire. En 1872, sous l’ère Meiji, elles sont interdites car estimées « superstitieuses ». Mais elles perdurent secrètement. En 1945, la liberté de culte est rétablie, leur permettant de retrouver toute légitimité. Le pèlerinage global n’est cependant réinstauré qu’en 1980.


Depuis le VIIIème siècle, les adeptes du Shugendô se rassemblent sur la chaine montagneuse formée par les monts Ominé. Au sud se trouvent les trois montagnes de Kumano, au nord, le mont Yoshino.


Le rituel débute par un bain purificateur dans les eaux d’une rivière, au pied du massif de Yoshino. Puis les pèlerins s’inclinent devant devant les divinités présentées dans les temples et sanctuaires du village.

Débute ensuite, et pour plusieurs jours, un parcours éprouvant rythmé par des exercices physiques. Ceux-ci ont lieu en fin de journée après douze heures de marche sur des sentiers escarpés et dans des conditions rendues difficiles par l’atmosphère étouffante et les insectes de toutes sortes.

Les pèlerins progressent vêtus de blanc, en file indienne. Leur marche est rythmée par des chants et des litanies, eux-mêmes ponctués par le son d’une conque. Cet instrument nommé « la voix de Bouddha » rassemble et soutient les hommes dans leurs efforts. il sert aussi à célébrer les dieux, écarter les forces mauvaises et protéger des animaux sauvages.


La première partie porte le nom de « Rites d’entrées dans la montagne ». Elle s’achève au sommet du mont Sanjo. Les Yamabushi doivent escalader « Le rocher de la cloche accrochée », puis réciter des textes sacrés devant « La pierre de la tortue ».

Se met alors en place l’exercice appelé « L’aperçu de l’Ouest ». Réservé aux novices, il consiste à les suspendre au dessus d’un précipice, retenus par la taille et les chevilles. Leur vie dépend de ceux qui les retiennent…Cette pratique a pour but de leur faire avouer leurs fautes et mauvaises actions et ensuite promettre le respect absolu des règles religieuses.

Le cheminement continue. Une épreuve similaire attend les novices dans un autre lieu dont le précipice est encore plus vertigineux. Cette épreuve s’appelle « L’aperçu de l’Est ».

A une autre demi-journée de marche où le pèlerin rencontre et traverse des sortes de conduits rocheux aux noms évocateurs de « Passage de l’utérus » ou « Pertuis des fourmis », succède l’exercice du « Rocher d’égalité ». Ce bloc de pierre est dressé au dessus d’un gouffre. Seuls quelques points saillants permettent de prendre appui et de faire le tour du rocher. Cette escalade doit être faite face au vide.


Les Yamabushi mettent leur vie en danger pour mieux se purifier de la souillure humaine. En se dépassant physiquement, ils prennent conscience de leur dimension spirituelle. De plus, pour eux, les épreuves correspondent à celles endurées par l’âme au cours de son séjour dans les « 10 mondes ». En les vivant sur terre, ils en sont exemptés à leur mort.


A ce moment du parcours, les femmes, jusqu’alors interdites, ont le droit de rejoindre les hommes. Ils marchent jusqu’aux sanctuaires de Hongu, Shingu et Nachi, empruntant les pics les plus hauts de la chaine montagneuse.


Le pèlerinage s’achève à la source thermale de Yu-no-miné, le plus vieux bain sulfureux connu. Les pèlerins peuvent y trouver le réconfort après les épreuves endurées.


Le pèlerinage a quelque peu perdu sa dimension religieuse. Aujourd’hui, les 15 millions de visiteurs sont principalement des randonneurs.


La route de Kumano a été jumelée avec Saint Jacques de Compostelle en 1988.

La région a été inscrite au Patrimoine Mondial par l’UNESCO en 2004.

Laetitia Adeline pour Buddhachannel.tv

Hosshinmon-Oji

Kumaro_Oji.jpg*Hosshin is short for hotsubodaishin, which means to « long for salvation ».
After the deities were enshrined together at the end of the Meiji Period, only a monument stood on the site of this shrine; the current structures were built in more recent times. There are five shrines. The monument can be found on the right side of the sanctuary. The Hosshinmon Gate from which the shrine gets its name used to be on the mountain along the approach to the shrine. The remains of many foundations for Shinto arches and other structures of long ago, as well as stones that were used to make those foundations can be found there.

The path on the right leads up from Inohana-Oji. Many people have walked it in its time. It’ s curious to think what might have happened at the end of this ancient road that inspired so many people to travel here to heal their woes with faith.






Pour vos recherches, n’oubliez pas que Buddhachannel s’écrit avec le mot anglais Buddha et non Bouddhachannel.

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