UNE FAMILLE BOUDDHISTE DE MALAISIE DEFIE L’ARRET DE CONVERSION DU TRIBUNAL ISLAMIQUE DE LA CHARIA [[Traduit de l’Anglais par Hélène LE, pour www.buddhachannel.tv ]]
Le 29/ 01/ 2008
KUALA LUMPUR, Malaisie (Associated Press) – Une famille bouddhiste de l’ethnie chinoise faisait appel à une haute cour malaisienne mardi, afin d’annuler un arrêt du tribunal islamique faisant de leur défunt père, un Bouddhiste converti à l’Islam. L’arrêt ordonnait en conséquence, un enterrement selon les rites musulmans.
La famille de Gan Eng Gor affirme que le tribunal de la Charia se méprend quant à sa conversion à l’Islam avant sa mort.
« Nous voulons la déclaration qu’il n’est pas musulman. Nous voulons avant tout obtenir justice, pas seulement pour notre famille mais aussi pour le reste de la communauté non-musulmane », a confié lundi le fils Gan Hock Ming à Associated Press.
Hock Ming a ajouté que le cas devait être entendu mardi à la Haute Cour dans l’état du Seremban du sud.
Il s’agit du plus récent conflit interreligieux, parmi ceux de plus en plus nombreux, qui ont fait monté la tension en Malaisie multiraciale.
Lundi, l’avocat de l’opposition Lim Kit Siang a pressé le gouvernement de stopper « les enlèvement de corps » par les autorités islamiques, avertissant qu’elles aggravaient la polarisation raciale et causaient du tort à l’harmonie multiraciale de la Malaisie.
Près de 60 pour cent des 27 millions habitants sont des Musulmans de l’ethnie malaise. Un quart appartient à l’ethnie chinoise, Taoïstes, Bouddhistes et Chrétiens pour la plupart, et 8 pour cent sont des Indiens, Hindous en majorité.
La semaine dernière, un tribunal de la Charia islamique s’est prononcé : Eng Gor, 74 ans, aussi identifié sous le nom de Amir Gan Abdullah, aurait été musulman et devrait donc être enterré selon les rites musulmans.
Les autorités se sont emparées du corps peu après sa mort (20 janvier), suite à une plainte du fils aîné Abdul Rahman Gan, converti à l’Islam. Ce dernier affirmait que son père s’était converti à l’Islam en juillet dernier. D’autres membres de sa famille ont contesté cette affirmation.
Hock Ming explique que les autorités islamiques ont allégué le fait que le père alité avait déclaré oralement, en Arabe, qu’il acceptait l’Islam. Mais la famille détient un document médical confirmant son incapacité à parler suite à une attaque survenue en 2006. Hock Ming soutient que les papiers de la prétendue conversion ne sont pas valables car non signés, ni certifiés.
« Nous espérons que le premier ministre et les hauts dirigeants des autorités islamiques reverront ce cas et s’assureront qu’on mette à jour la vérité » a déclaré Hock Ming, demandant aussi que toutes les conversions à l’Islam soient « justes et transparentes ».
Les autorités des départements religieux islamiques au Seremban n’ont pu être jointes pour d’éventuels commentaires. Du côté du bureau du Premier Ministre Abdullah Ahmad Badawi, aucun commentaire n’était disponible.
La Malaisie est dotée d’un système dual de tribunal pour les affaires civiles, avec des tribunaux laïques réservés aux non-Musulmans et des tribunaux de la Charia pour les Musulmans. En cas de désaccord interreligieux impliquant des Musulmans, la cour de la Charia a généralement le dernier mot, rendant la décision moins favorable aux non-Musulmans.
Source : International Herald Tribune
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