Devant la mairie de Berlin, le défilé automobile peut plaire aux esthètes mais certainement beaucoup moins aux militants écologiques. Les douze Mercedes, huit Audi et cinq BMW se rendant chaque jour au conseil municipal de la capitale allemande sont toutes des limousines luxueuses dépassant les normes recommandées par l’Union Européenne en matière d’émission de CO2. Ces véhicules dégagent entre 168 et 224 grammes de CO2 au kilomètre – bien plus que les 160g en moyenne des nouvelles immatriculations – et consomment jusqu’à 15 litres aux cent kilomètres en ville. Le réchauffement climatique semble donc bien loin des préoccupations prioritaires de la mairie berlinoise. Sauf pour Katrin Lompscher.
L’élue à l’environnement, a, elle, opté pour une Toyota à moteur hybride ne dégageant que 104 grammes de CO2 au kilomètre.
Consciente du devoir d’images et d’exemples allant avec sa fonction, elle exhorte ses collègues à suivre son exemple. Pour cela, elle a écrit une lettre à chacun leur démontrant les bienfaits des voitures propres. Un échec.
Les élus n’ont jamais envisagé un seul instant de quitter leur limousine de luxe. Au lieu de cela, ils ont opté pour une nouvelle formation pour leur chauffeur. Ainsi, les formateurs de l’auto-école Verkehr Human (« circulation humaine ») ont vu arriver cinq nouveaux clients.
L’objectif de la formation est double : limiter la consommation de carburant ainsi que les décibels. Les principes basiques de la conduite économique – passer la troisième dés 25 km/h par exemple – sont donc inculqués aux chauffeurs des élus afin de réduire l’impact néfaste sur l’environnement des bolides qu’ils pilotent tous les jours. Sans réellement convaincre, l’intention est louable même si elle ne fait qu’ignorer le vrai problème que représentent les gros véhicules ultra polluants.
Antoine Ginekis pour www.buddhachannel.tv
