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L’architecture tibétaine à la Maison de la Chine

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Katia Buffetrille – ethnologue, travaille à l’École pratique des hautes études. Ses intérêts portent sur la religion et les pratiques « populaires »et la géographie sacrée. Auteur de nombreux articles et de livres, elle a publié Pélerins, lamas et visionnaires , Vienne, 2000 et Le Tibet est-il chinois ? Réponses à cent questions chinoises , Albin Michel, 2002.

Quelle sont les particularités des bâtiments tibétains ?

L’architecture tibétaine varie selon les régions. En ce qui concerne le Tibet central, comme il n’y a pas de précipitations atmosphériques, les maisons ont des toits plats, elles sont construites en terre crue et en pierre, assemblées avec de l’argile. La silhouette est trapézoïdale, une forme accentuée par la peinture noire des fenêtres.

Parce qu’il y a peu de bois dans la région, il est peu utilisé dans les constructions sauf pour le support inférieur des étages et la couverture.

Les maisons sont blanchies à la craie ou à la chaux.

Un mur entoure la maison et la cour. Les animaux sont au rez-de-chaussée, endroit où l’on entrepose aussi les outils. On entre généralement par l’étable. Un tronc avec des encoches permet d’accéder au 1er étage où logent les habitants. La chapelle est généralement au 2e étage et c’est sur le toit que se déroulent les activités de la maison. C’est un véritable lieu de vie où on profite du soleil, où on se lave et où on pratique les travaux comme la vannerie, le tissage etc

Les bâtiments religieux sont-ils encore en bon état ?

Les édifices religieux ont été énormément vidés de leurs trésors avant la Révolution culturelle puis détruit lors de la Révolution culturelle. Lors de la libéralisation des années 1980, de nombreux monastères ont été reconstruits; des statues ont été retrouvées, parfois à Pékin.

Elles ont alors été disposées dans divers monastères sans toujours tenir compte de leur lieu d’origine. Le gouvernement central a participé financièrement à la reconstruction ou restauration de grands temples mais beaucoup de petits temples ont été reconstruits avec l’argent de la population tibétaine.

Il y a aussi parfois des subventions, des aides financières ou en savoir, venant de l’étranger. C’est le cas pour le monastère de Ramoche, à Lhasa qui a reçu une aide de la Suisse.

Quel est le monastère incontournable pour saisir l' »esprit tibétain » ?

Sans aucun doute le temple de Jokang à Lhassa. C’est un temple magnifique où l’on peut voir de splendides sculptures et peintures. Mais ce qui frappe surtout, est la véritable ferveur qui y règne.

Il est l’un des plus vénérés de tout le Tibet car il abrite une statue du Jowo, représentant le Bouddha à 13 ans et qui aurait été sculptée de son vivant. Cette statue a été apportée par une princesse chinoise, Wencheng, lors de son mariage avec le roi tibétain Songtsen Gampo, au VIIème siècle. .

Jokang est un lieu vivant alors que le Potala est un musée. C’est un îlot de tradition dans la modernité de Lhassa, ville qui a perdu beaucoup de son caractère traditionnel.

La conférence de Katia Buffetrille se tiendra à la Maison de la Chine le lundi 31 mai à 18H30, 76 rue Bonaparte 75006 Paris. Réservation obligatoire car le nombre de places est limité.

Tel : 01 53 63 39 18

Par mail : genevieveib@maisondelachine.fr

Source : http://www.aujourdhuilachine.com

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