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En France, l’intérêt croissant des universitaires pour le bouddhisme

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Le Centre d’études interdisciplinaires sur le bouddhisme (CEIB), inauguré à Paris du 22 au 25 mars, veut encourager les recherches sur les différents courants du bouddhisme, en Asie et en Occident.


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« Alors que, depuis deux siècles, il y a en France une grande tradition d’études historiques et philologiques sur les textes anciens et les images bouddhiques, depuis quelques années, des chercheurs travaillent aussi sur le bouddhisme d’un point de vue anthropologique, sociologique et politique », constate le sociologue Ji Zhe.


En tant que directeur du tout nouveau Centre d’études interdisciplinaires sur le bouddhisme (CEIB), Ji Zhe veut accompagner ce « phénomène nouveau », tout en conservant cette longue tradition française. Les conférences inaugurales du CEIB, entre le 22 et le 25 mars à Paris, sont significatives de cette volonté d’honorer les deux types de recherche.


Le matin du 22 mars, le professeur américain Stephen Teiser a parlé de la « culture thérapeutique dans le bouddhisme chinois médiéval », tandis que l’après-midi le professeur Teng Weijen a évoqué un « monastère taïwanais ultra-moderne » avec un système éducatif pour moines et laïcs.



Mondialisation et modernisation


« Au CEIB, nous proposerons chaque année une bourse doctorale sur le bouddhisme », annonçait le 22 mars Ji Zhe, par ailleurs maître de conférences à l’Institut des langues et civilisations orientales (Inalco) et membre junior de l’Institut universitaire de France depuis 2014.


Selon Ji Zhe, cette nouvelle tendance de la recherche universitaire sur le bouddhisme va de pair « avec la mondialisation et la modernisation » de cette religion depuis les années 1950.


En vue de travailler en ambassade ou en ONG


« Depuis quelques années, l’intérêt universitaire pour le bouddhisme contemporain a considérablement augmenté », constate de son côté Fabienne Jagon, enseignant chercheur à l’École française d’Extrême Orient (Efeo) et à l’ENS de Lyon, et spécialiste de la politique et des religions dans le Tibet contemporain. Ses étudiants, inscrits surtout en sciences politiques et en histoire et qui se destinent à travailler dans les ambassades ou les ONG, sont désireux de « posséder quelques rudiments de bouddhisme et curieux de comprendre certaines notions, comme celle de la réincarnation ».


« En cours optionnel de licence 3 à l’Inalco, j’ai une trentaine d’étudiants », ajoute Ji Zhe avec satisfaction. Il supervise également deux doctorants : l’un qui travaille sur le philosophe politique chinois Zhang Taiyan (1868-1936), et l’autre sur l’engagement caritatif des moniales de Pushou, le plus grand institut bouddhiste pour femmes en Chine, sur le mont Wutai dans le Shanxi.


Ji Zhe, qui continue de travailler sur l’évolution du bouddhisme dans la Chine du XXIe siècle, a d’ailleurs consacré sa thèse (1) à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS) au bouddhisme chan contemporain, en comparant le Temple Chan Bailin reconstruit sous le régime post-maoïste en Chine populaire, la Société Chan Moderne fondée à Taipei (Taiwan) dans un environnement urbain, et le Village des Pruniers, centre bouddhique international en Dordogne.
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Claire Lesegretain

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