Le Parlement européen condamne la démolition de l’académie bouddhiste tibétaine de Larung Gar, l’emprisonnement du professeur d’économie ouïghour Ilham Tohti par les autorités chinoises et la persécution de la minorité Rohingya au Myanmar, tout en demandant la protection des charniers en Irak, dans trois résolutions adoptées jeudi 15 décembre 2016.
Arrêter la démolition de l’académie de Larung Gar, libérer le professeur Ilham Tohti
Les autorités chinoises devraient suspendre la démolition de l’institut de Larung Gar, plus grand centre bouddhiste tibétain du monde, arrêter l’expulsion de ses habitants et respecter la liberté d’expression, la culture et la croyance religieuse des Tibétains, affirment les députés. La démolition des maisons monastiques a débuté le 20 juillet 2016 et on estime que jusqu’à 1000 moines et religieuses ont été expulsés à ce jour, au moins trois religieuses s’étant suicidées en signe de protestation.
Le Parlement attire l’attention sur le « régime de plus en plus répressif » auquel sont confrontées les minorités, en particulier les Tibétains et les Ouïghours, et se dit profondément préoccupé par la détérioration de la situation des droits de l’homme au Tibet. Les députés demandent au gouvernement chinois de reprendre des pourparlers constructifs avec les représentants tibétains, gelés par la Chine en 2010, afin de parvenir à une solution pacifique.
De plus, les députés demandent la libération immédiate et inconditionnelle d’Ilham Tohti, professeur d’économie condamné pour des délits liés au séparatisme et un des quatre candidats au Prix Sakharov 2016. Ils déplorent fermement sa condamnation à perpétuité, qui a été prononcée sans respect de la légalité, et prient instamment les autorités chinoises d’autoriser des visites mensuelles de membres de sa famille et de lui permettre à nouveau d’enseigner.
Mettre fin à la persécution des Rohingya au Myanmar
Les députés se disent extrêmement préoccupés par le signalement d’affrontements violents avec les Rohingya dans le nord de l’État de Rakhine au Myanmar et déplorent la perte de vies humaines, de moyens de subsistance et de logement ainsi que « l’usage excessif de la force » par les forces armées du Myanmar. Ils exhortent les forces militaires et de sécurité à cesser immédiatement les meurtres, le harcèlement et les viols de Rohingya ainsi que l’incendie de leurs maisons, tout en soulignant le devoir des autorités du Myanmar d’enquêter sur les attaques.
De plus, les députés reconnaissent les efforts déployés par le Bangladesh pour accueillir plusieurs centaines de milliers de réfugiés rohingyas et exhortent le pays à ne pas « repousser » les réfugiés jusqu’à ce qu’une « solution satisfaisante et digne de leur situation ait été trouvée ». Les Rohingya sont une minorité musulmane ethno-religieuse qui compte plus d’un million de personnes vivant au Myanmar depuis des générations, mais elle reste l’une des minorités les plus persécutées au monde.
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