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Christine G. Richardson – Le Rôle des Femmes dans le Mythe bouddhiste

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LE RÔLE DES FEMMES DANS LE MYTHE BOUDDHISTE [[Traduit de l’Anglais par Hélène LE, pour www.buddhachannel.tv ]]


Christine_G._Richardson.jpgLes femmes sont bien représentées dans le mythe bouddhiste, mais elles ne sont pas parvenues à ce statut naturellement. Le Bouddha et ses premiers disciples étaient sceptiques quant à la capacité des femmes à atteindre l’illumination, mais les femmes étaient également persévérantes.

La mère du Bouddha, la Reine Mayadevi du Népal, joua un rôle relativement passif. Elle rêva d’un éléphant blanc descendu du ciel pour pénétrer son utérus. L’éléphant lui indiqua qu’elle avait conçu un enfant pur et puissant. Un tremblement de terre suivit, avec trente-deux autres signes.

Quand elle lui donna naissance, la reine eut une vision d’extase tandis que les dieux Brahma et Indra prenaient sans douleur l’enfant de son flanc et lui offraient des ablutions rituelles. Elle mourut peu après, confiant l’éducation de son fils à sa sœur.

Toutes les femmes ne sont pas bienveillantes dans le mythe bouddhiste. Lorsque Mara, qui régnait sur le désir et la mort, et était la personnification du mal, essaya de tenter le Bouddha en méditation, il envoya ses trois filles Tanha (désir), Raga (convoitise) et Arati (aversion) pour le séduire.

Après que le Bouddha devint éclairé, Bhikshuni Mahaprajapati Gautama, la tante qui l’avait élevé, demanda à rejoindre son ordre monastique. Le Bouddha ne pensait pas que les femmes pourraient tolérer une vie ascétique. Mahaprajapati réunit un grand nombre de femmes et demanda à établir un ordre parallèle de nonnes. Sa persévérance gagna l’accord du Bouddha. L’ordre féminin était exclusivement commandé par des femmes, sans aucun contrôle masculin. La tante du Bouddha fut la première nonne bouddhiste à être ordonnée, et la mère fondatrice de l’ordre. Les premières disciples, connues sous le nom des « douze femmes apôtres », devinrent des saintes, aux spécialités telles que la sagesse, les miracles, la sainteté, la voyance, le travail de missionnaire, la diligence, et le souvenir des vies passées.

Dans les traditions bouddhistes, des déesses sont généralement forgées à partir d’un certain nombre de réincarnations, faisant une ascension à partir de l’être humain ordinaire par leurs vies de vertu et de sacrifice. Un changement de genre peut se produire pendant ce processus. L’une des plus populaires de toutes les déesses bouddhistes, la déesse chinoise de la pitié, Quan Yin (« Née du Lotus »), était masculine avant la première moitié du 12ème siècle. Son prototype, Avalokiteshvara, était aux portes du paradis lorsqu’il entendit un cri venu de la terre, et choisit d’y rester pour soulager la souffrance. On raconte une histoire similaire de Quan Yin. Elle est très réceptive aux prières, et même aux soins des âmes aux enfers. Elle est une figure grande, mince, gracieuse, l’épitomé de la beauté chinoise.

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Dans une légende ancienne son nom était Miao Shan, fille d’un prince indien. Lorsqu’ elle eut atteint l’état de Bouddha, elle rendit visite déguisée à son père aveugle, et lui dit qu’il pourrait être guéri s’il avalait le globe oculaire d’un de ses enfants. Aucun des enfants n’accepta de faire le don nécessaire, Miao Shan créa alors un œil qui permit à son parent de regagner la vue. Puis elle le persuada de rejoindre le sacerdoce bouddhiste.

Hariti (« La Saisissante ») commença sa carrière en Inde comme déesse démone de la variole. Par l’influence du Bouddha, qui lui fit voir la douleur qu’elle causait, Hariti devint la déesse ainsi que la protectrice des enfants, et des femmes en accouchement. Les sages femmes se dénomment « filles de Hariti ». Son culte s’étendit jusqu’en Chine et au Japon. Sa conversion est peut être un reflet du changement dynamique de l’autorité et du genre au sein des premières traditions bouddhistes.

La Bodhisattva Tara, le symbole de la condition féminine éclairée, commença sa vie en tant que princesse. Un moine lui conseilla de prier pour être réincarnée dans un corps masculin afin de pouvoir devenir éclairée et d’aider autrui. Elle jura d’atteindre l’illumination en femme, et pria pour toujours renaître comme tel. Elle est le plus souvent représentée en couleur blanche ou verte. Elle a évolué jusqu’au statut de déesse, et son culte est populaire au Népal, au Tibet, en Chine, et au Japon.

Kalasiddu du Népal était fille de tisserands. Quand sa mère mourut au cours d’une famine, Kalasiddhi fut abandonnée avec le corps de sa mère sur le sol d’incinération. Une femme Yogini trouva son bébé, l’éleva, et l’aida à atteindre l’illumination. Kalasiddhi transmit l’enseignement à un fils de fermier qui devint le grand maître Vaijrahunkara.

Quan Yin
Quan Yin
Lha-cham Pema-Sel du Tibet tomba malade et mourut lorsqu’elle avait huit ans. Un gourou saint la ressuscita. Le gourou lui enseigna une branche rare de l’instruction ésotérique. Dans une future vie en yogi masculin Pema Le-drel Tsal (1201 – 1315), les enseignements se réveillèrent à sa conscience. Des incarnations plus tard, le même flot de conscience fut réalisé sous la forme du grand saint Longchempa (1308 – 1363).

Bikshuni Srimati, une nonne bouddhiste en Inde qui fonda la tradition ascétique « Nyun-gne », était née au sein d’une famille royale, mais elle refusa d’être forcée au mariage. Après avoir quitté sa famille pour rejoindre un ordre religieux, elle contracta la lèpre et dut vivre dans la forêt. Par la méditation et la prière, sa lèpre disparut. Elle atteignit l’illumination et forma de nombreux disciples.

Ces histoires démontrent que, bien que la route exige un grand dévouement et sens du sacrifice, généralement sur plusieurs vies, les femmes bouddhistes sont aussi capables que les hommes, d’atteindre le statut de sage, de saint, ou même de déité.

Sources et ressources:

Le Progrès du Bouddhisme

Les Femmes dans le Bouddhisme Tibétain

Le Bouddhisme Kadampa

Les Femmes dans le Bouddhisme

Arya Tara

Qyan Yin


Par Christine G. Richardson[[ Pour en savoir plus sur cet auteur. Cliquez ici pour envoyer vos commentaires ou questions.
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Source : Helium

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