Accueil Espace Bouddhiste Voyages Le Jardin Zen japonais

Le Jardin Zen japonais

136
0

SUR LES ALLEES ENSABLEES du jardin zen de Kyoto, on s’essaye à la pensée. L’allure se veut sobre et se fait tout en mesures. L’œil est à l’éveil. Des pans de rochers s’érigent en groupes organisés, suivant les principes d’origine. Au départ, le jardin zen se faisait l’escorte de temples chinois, le plus souvent en terrain montagneux. D’où les rochers, pratiqués par les moines avides de méditations.

Exporté au Japon, le jardin zen ne déroge pas à la règle des quinze : par couples successifs de sept, trois et cinq, les pierres moussues se fondent au regard du passant, sans jamais apparaître ensembles visibles au même moment. Les quinze rochers officiellement déclarés sont-ils vérifiables ? Dans le jardin du temple de Ryon-ji (Kyoto), aménagé en 1499, les moines zen se plaisent à cultiver le mystère. Seize peut-être. Ou moins. Censées représenter les îles de la Grande mer, les pierres éparses témoignent de l’impossibilité humaine de tout percevoir. La vérité est à quérir, humblement.

Et c’est là, sans doute, la valeur véritable du lieu, que l’on tend à dispenser. Preuve en est l’inscription gravée sur une des roches du plus célèbre espace vert de Kyoto :

« J’apprends seulement pour être satisfait ». La teinte est bouddhiste.


Relation consensuelle


Si l’homme est un animal perfectible, affamé de connaissances, il ne domine rien, et surtout pas la nature. Il n’a pas eu à poser de sa main le tracé régulier que l’on connaît au jardin zen, puisqu’il abolit toute suprématie. L’homme participe, en revanche, de façon harmonieuse, à l’établissement de la nature.

C’est que, sous ses airs épurés de saveurs sauvages –et donc originelles, le jardin zen n’est autre qu’une représentation symbolique de l’idée que l’homme se fait du divin. Choisit-il pour un temps de fouler l’espace métaphorique ? Il lui prendra l’envie de toucher un réel au plus près de ses idées célestes : le jardin zen est un passage obligé, dans le cheminement frénétique de la vérité.

Tout est prêt pour le guider. De ponts en portiques, en passant par des lanternes de pierre et autres tablettes déiques, autant d’étapes à franchir pour le candidat à la sérénité, adepte de méditations prolongées.

Le jardin zen se voudrait une parabole réelle à l’accession de l’homme à la seule richesse véritable : la connaissance.


Magali Lacroze, pour www.buddhachannel.tv

Previous articleStupa de Swayambhunath en vue panoramique
Next articleCentre CHADORLA – Méditation, étude bouddhisme, yoga… et autres savoirs bouddhiques