A la base, Songkran est une fête à l’occasion de laquelle la plupart des gens retourne auprès de leur famille et font acte de respect envers leurs aînés en versant un peu d’eau parfumée sur les mains.
Si la tradition se perpétue au sein de la cellule familiale, les manifestations publiques donnent lieu à un défoulement débridé entre batailles d’eau géantes et fêtes alcoolisées jusqu’au bout de la nuit.
Cette année pourtant, en raison de la sécheresse qui touche la Thaïlande, le gouvernement n’a eu de cesse de rappeler l’importance de revenir à une version plus traditionnelle de Songkran dans le but d’économiser de l’eau ou en tout cas d’en gaspiller moins.
C’est ainsi qu’à Bangkok, les festivités ont été réduites d’un jour et se tiendront du 13 au 15 avril. A Pattaya aussi, elles seront moins longues, puisqu’on passe de 9 jours habituellement à seulement 2, les 16 et 17 avril.
A Chiang Mai, pourtant sévèrement touchée par la sécheresse, Songkran se fêtera comme chaque année du 12 au 16 avril autour des douves qui entourent la vieille ville. Les autorités ont néanmoins quelque peu modifié leurs habitudes dans les préparations des festivités en ne renouvelant pas cette année l’eau des douves en vue de Songkran.
Mais qu’est-ce qu’un Songkran “traditionnel” ?
Dans les campagnes et chez les citadins qui observent les coutumes, la première journée est en principe celle du grand ménage de printemps : on nettoie la maison, puis tout le monde prend un bain « d’eau lustrale » et met des vêtements neufs. Les fidèles vont dans les temples pour écouter des discours sur le Dharma (l’enseignement du Bouddha).
Le deuxième jour, on prépare un repas en offrande aux moines et à la défunte parenté. Dans la cour des temples, de petites pagodes de sable sont élevées et décorées de fleurs et de drapeaux : elles peuvent symboliser la maison d’une vie future.
Le matin du troisième jour (selon les provinces) on ouvre la cage aux oiseaux, on remet les poissons à la rivière et on asperge d’eau bénite et parfumée les représentations du Bouddha ainsi que la tête et les paumes des membres de la famille. L’idée sous-jacente est de laver les péchés de l’année écoulée, et de se purifier. C’est ce geste de verser de l’eau sur les mains qui a été détournée pour donner lieu aux batailles d’eau dans les rues.
Plusieurs jours avant Songkran, les organisations de tout le pays installent dans leurs locaux, souvent à l’entrée, une ou plusieurs statues du Bouddha avec de l’eau lustrale pour inviter chacun à « baigner » la statue. Lorsque l’on « baigne » une représentation du Bouddha, l’eau ne doit pas être versée directement sur la tête mais plutôt sur d’autres parties du torse de la statue.
Des batailles d’eau “modérées”
Si la version traditionnelle du nouvel an bouddhique est bien entendu une expérience enrichissante au niveau culturel. Aujourd’hui, Songkran est beaucoup plus associé aux batailles d’eau dans les rues et il est impossible d’imaginer revenir uniquement à une version traditionnelle.
D’où certaines mesures prises cette année, alors que le pays connait l’une des pires sécheresse de son histoire, de réduire la durée des festivités ou encore de diminuer le nombre de point de distribution d’eau pendant Songkran.
Les autorités ont également appelé à utiliser plutôt les pistolets à eau que des sauts ou des jets directement raccordés au robinet. Sur l’avenue Silom, le traditionnel tunnel d’eau de 80 mètres de long a été supprimé et un « couvre-feu » mettra fin à tout lancé d’eau à 21 heures.
L’Office du tourisme de Thaïlande (TAT) recommande également dans un communiqué de consommer l’alcool avec modération et d’éviter les comportements et les tenues indécentes, ce qui comprend de ne pas porter de vêtements qui deviennent transparents une fois mouillés.
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