Accueil Espace Bouddhiste Espace Enfants Sukhaviharijataka — Le jataka d’une vie heureuse

Sukhaviharijataka — Le jataka d’une vie heureuse

158
0

Sukhaviharijataka

Le jataka d’une vie heureuse

jataka.jpg

Le maître a donné cet enseignement sur le dhamma dans la ville d’Anupiya, dans le bosquet de manguiers d’Anupiya, à propos de Bhaddiya, le thera à la vie heureuse.

Bhaddiya, le thera à la vie heureuse, avait rejoint le sangha en compagnie des six kshatriyas, dont Upali. Parmi eux, les theras Baddhiya, Kimbila, Bhagu et Upali avait atteint l’état d’arahat; le thera Ananda était entré sur la première voie; le thera Anuruddha obtint la vision omnisciente et Devadatta maîtrisa l’absorption mentale.

L’histoire des six kshatriyas, avant leur arrivée dans la ville d’Anupiya, sera racontée dans le Khandahalajataka.

Le vénérable thera Bhaddiya pensait à l’époque où il était roi. Il se souciait alors de lui-même comme s’il était sa propre divinité protectrice. Il réfléchissait à la peur qui l’habitait quand il s’allongeait sur son grand lit, en haut de son palais, alors qu’il était protégé par de nombreux gardes. Maintenant qu’il connaissait l’état d’arahat et qu’il séjournait ici et là, dans les forêts etc., la peur avait disparu. Il poussa ce cri enthousiaste : « Oh joie, oh bonheur ! ».

Les bikkhus le racontèrent au Bhagava : « Le vénérable Baddhiya proclame la connaissance. » Le Bhagava répondit : « Bikkhus, ce n’est pas la première fois que Baddhiya vit dans le bonheur, il a déjà vécu dans le bonheur par le passé. » Les bikkhus prièrent le Bhagava de leur donner une explication. Le Bhagava porta à leur connaissance les choses cachées par d’autres existences.

Jadis régnait Brahmadatta, à Bénarès. Le Bodhisatta était un riche brahmane du nord. Quand il prit conscience de l’aspect négatif qui habitait le désir et de l’intérêt de renoncer au monde, il se retira dans l’Himalaya et devint ermite. Il atteint les huit jhanas. Son entourage était important, il atteignit cinq cent ascètes. Quand la mousson arriva, il quitta l’Himalaya et traversant villages et marchés, se rendit à Bénarès en compagnie des ascètes. La bienveillance du roi lui permit de s’installer dans les jardins du roi. Au terme des quatre mois de pluie, il prit congé du roi. Le roi lui dit : « Bhante, vous êtes d’un âge avancé. Pourquoi retourner dans l’Himalaya ? Renvoyez vos élèves dans l’Himalaya et restez ici ! » Le Bodhisatta confia à son élève le plus âgé la charge des cinq cent ascètes, le renvoyant avec ces mots : « Pars, vivez ensemble dans l’Himalaya, je reste ici. » Et il établit là son domicile.

Le plus âgé de ses élèves, de roi était devenu ascète. Il avait dirigé un grand royaume puis était devenu ascète. Par la pratique de la méditation kasina, il avait atteint les huit stades d’absorption.

Alors qu’il demeurait dans l’Himalaya avec les ascètes, lui vint un jour le désir de voir son professeur. Il dit aux ascètes : « Evitez l’insatisfaction et restez ici. Je vais saluer le professeur et je reviens. » Il se rendit auprès de son professeur, lui rendit hommage et le salua chaleureusement. Il installa une couche à côté de son professeur et s’y allongea.

Au même moment, le roi pensa : « Je vais aller voir l’ascète. » Il se rendit dans ses jardins, le salua et s’assit à côté de lui. En voyant le roi, l’élève de l’ascète ne se leva pas, mais resta allongé et poussa ce cri enthousiaste : « Oh joie, oh bonheur ! ». Le roi pensa : « Cet ascète m’a vu, et il ne s’est pas levé. » Il dit au Bodhisatta d’un ton irrité : « Bhante, cet ascète doit avoir mangé tout son content pour rester confortablement allongé en criant avec enthousiasme. » Le Bodhisatta répondit : « Maharaja, cet ascète a été roi, comme toi. Il est en train de penser : ‘ Quand j’étais laïc, que je profitais de la splendeur de la royauté et que j’étais protégé par de nombreuses personnes en armes, je ne ressentais pas un tel bonheur. ‘ Ce sont le sentiment de béatitude provoqué par la vie de bikkhu et le sentiment de béatitude provoqué par l’absorption qui qui ont motivé ce cri enthousiaste. » Là-dessus, le Bodhisatta dit ce gatha pour enseigner le dhamma au roi :
Celui qui ne surveille pas les autres
Et qui n’est pas sous la surveillance des autres
Vit véritablement dans le bonheur.
Il est complètement libre du désir.

Après avoir entendu cet enseignement, le coeur apaisé, le roi le salua et retourna dans son logis. L’élève salua également le professeur et retourna dans l’Himalaya. Le Bodhisatta resta vivre là et vécut dans une absorption constante. A sa mort, il prit renaissance dans le monde de Brahma.

Après avoir exposé son enseignement, donné des explications et porté les deux événements à leur connaissance, le maître clarifia ce qui les liait et y associa les naissances comme suit : « A l’époque, le thera Bhaddiya était l’élève et j’étais le maître de ce groupe. »


Source: Jatakamala

Previous articlePatience et confiance = cessation de la souffrance
Next articleGanesh et le Tantrisme