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Patience et confiance = cessation de la souffrance

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Pas de doute, cette randonnée dans les hauts de l’île de La grande rencontre, apporte beaucoup plus qu’une simple balade touristique. Mais quand la promenade tourne au labyrinthe, elle pourrait bien virer au cauchemar ! Voici nos amis dans une situation périlleuse… Vont-ils pouvoir s’en sortir ?

Mimose avance en silence…

Dachen, lui qui d’ordinaire, cherche tellement l’attention des autres, se tait aussi…

Lama Teu Tsé marche en paix : comme d’habitude.

Quant à Makimoko il sautille gaiement d’arbre en arbre…

Seulement voilà…

images-jpgcarte.jpgPlus que marcher, nos amis tournent en rond : depuis une heure, cela fait trois fois qu’ils reviennent exactement devant le kiosque de la forêt.

L’angoisse commence à gagner les plus jeunes.

– Nous sommes peut être nos propre lumière, mais pour l’instant nous sommes égarés.

Au milieu des goyaviers et des fougères arborescentes, nos amis emblent avoir en effet perdu le chemin qui doit les mener au gîte où ils devraient passer la nuit.

Dachen tire une tête tristounette et Mimose s’interroge. Lama fait confiance.

images-jpglaby.jpgToutefois, il voudrait bien retrouver le bon sentier. Il a beau ne pas être attiré par la tablette magique, – et pour cause ! sa responsabilité est grande.

Un seul se réjouit, c’est Makimoko : de caféier en tamarin et d’épaule en épaule, peu lui importe de trouver le trésor ou non, pourvu qu’il ait à manger.

Alors que nul ne s’y attend, reprenant pour la quatrième fois le chemin des arums, Dachen finit par lâcher :

– Heureusement que je traîne pas en plus mon sac à dos !

Quand malchance rime avec chance…

– Comme quoi, tout poison se transforme en élixir, risque doucement Lama Teu Tsé.

Et Mimose d’ajouter :

– Ouais, mais c’est quand même long votre élixir ! Encore heureux qu’ici on ne risque ni serpents ni scorpions.

– Donc, si je vous comprends bien tous les deux, nous sommes heureux.

– Heureux ? Heureux ? Enfin… Ce serait mieux si on pouvait sortir de là dedans. C’est vrai qu’on n’a pas peur des animaux, mais y’a ce drôle de bruit. Et ça se rapproche.

index-jpg2.jpgRien n’est plus contagieux que la peur, aussi n’est-il pas toujours une bonne idée de la partager…

Commence alors un dialogue entre Mimose et Dachen, les enfants voient le jour avancer et ici, la nuit tombe vite et tôt.

– Je parie qu’on va passer la nuit là dedans !

– J’aurais mieux fait de ne pas venir ! En plus ça m’exaspère de voir Makimoko tout joyeux !

– Et le lama qui se rend compte de rien…

Et patata et patata, d’une extrémité à l’autre tout y passe : depuis « on va crever e froid ici » à « si on se fait attaquer » en passant par « si lama ne trouve pas le chemin, c’est sans espoir » ; chacun y va de son couplet.

Quand les deux enfants se taisent enfin, Lama TeuTsé tente :

Ceux qui t’aiment croient en toi-même si toi, tu ne crois pas en toi…

– Et si nous faisons confiance ?

– Confiance à qui ? Vous nous avez perdus… Y’a que Makimoko qui s’y retrouve….

– C’est vrai. Et savez-vous pourquoi ?

– Ce n’est qu’une bête !

– Une bête peut être peut être, mais qui ne vit que le présent. Il ne se fait aucun souci pour demain ou dans une heure car ces repères n’existent pas chez lui. Il ne se demande pas s’il a eu raison ou tort de venir. Il ne vit que l’instant présent. Au lieu de crier, tourner, virer pour sortir à tous prix de cette situation, il se réjouit de l’instant présent.

– Ouais, mais nous on n’est pas des bêtes.

– Et si on ne sort pas de là, on va dormir ici. Sans compter qu’il y a ce bruit qui se rapproche. On va se faire attaquer

– C’est peut être quelqu’un qui va nous aider.

– Oh ben çà m‘étonnerait ! Y’a vraiment qu’un lama pour croire ça ! C’est sûrement des braconniers !

– Ou une peut être du gros gibier !

– Vous voyez mes petits, vous ne faites pas confiance à la nature. Vous ne faites pas confiance à ceux qui s’approchent et en fin de compte vous accordez plus de pouvoir à votre perte qu’à votre richesse. Oui, nous avons perdu notre chemin, mais moi je sais que vous êtes des enfants doués d’intelligence qui connaissent bien la forêt.

– C’est pas ça qui nous aidera en face d’un animal sauvage !

index-jpglama.jpgMimose tempère :

– Remarque Dachen, sur notre île le plus gros gibier, c’est le tangue et il pèse moins de deux kilos !

– En tous cas, on n’est pas prêts d’arriver au gîte !

Pendant que nous nous inquiétons, la roue de la vie continue de tourner

-Pour l’instant. Mais la roue tourne. Encore plus vite que nous…

– Ceux que j’entends aussi ! Je vous dis que c’est une meute ! Ecoutez leurs sabots, au moins dix ou douze ! Ils essaient de se cacher mais je les entends bien, je sais ce que je dis….

– Peut être as-tu raison Dachen. Ecoutons mieux. Je propose d’arrêter de marcher et de se taire. Asseyons-nous.

– S’asseoir quand on ferait mieux de déguerpir à toute vitesse ! Enfin bon, si c’est Lama qui le dit…

images-jpggarde.jpgChacun s’assoit, ferme les yeux et respire….

Le bruit du galop se rapproche, puis se calme. Repart, revient.

Ça y est, ils vont nous tomber dessus… Tétanisés, les enfants ne bougent pas. Imperturbable, Lama ne dit rien. C’est énervant à la fin. Quand…

Le bruit des sabots s’arrête, ils sont là, ils vont nous sauter dessus.

– Voilà une famille égarée.

Deux gardes forestiers à cheval tout sourire :

– Ah mais c’est notre ami Lama avec les petits du producteur de géranium.

Chacun se félicite et s’explique :

– Le gîte ? Mais vous y êtes, encore une centaine de mètres. On vous attend. Comme ils en venaient à s’inquiéter, ils nous ont appelés, nous sommes partis à votre recherche, et…

… Et tout se termine au mieux ! Traduisant les paroles du Bouddha, Lama Teu Tsé conclue par

C’est qu’il en faut de la patience pour… acquérir de la patience.




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