Au royaume de Siam, les moines bouddhistes ont investi des grottes propices au recueillement. Ces cathédrales de roches où trônent des bouddhas géants ont toutes leurs légendes et leurs secrets.
Sur le sable brûlant de la plage de Sam Roi Yot, les vagues du golfe de Siam s’écrasent mollement comme terrassées par la chaleur. Juste derrière, un bus multicolore, dont la calandre est couverte de rétroviseurs à vocation purement décorative, vient se garer sur le parking dans un nuage de poussière. La sono du car est à fond. Une horde de lycéens thaïs s’échappe par la porte avant, courant vers les échoppes à touristes. Quelques Britanniques égarés déambulent, les pieds dans l’eau, pour se rafraîchir. La masse des vacanciers européens reste traditionnellement plus au sud, du côté de Phuket ou de Ko Samui. Pourtant, les dépliants livrés à l’entrée du parc des Trois Cents Pics, sont formels: «Cette zone naturelle, montagneuse et préservée, recèle de multiples trésors, dont l’incroyable pavillon du roi dans la grotte de Phraya Nakhon.»Assis sur un muret, une femme sans âge et un vieux moine bouddhiste vêtu d’un kesa élimé et sale s’amusent en nous découvrant suants dans la moiteur ambiante. «Boat, boat, cave!» lance la femme en riant. Il faut prendre les barques de pêcheurs pour rejoindre la grotte, tente-t-elle d’expliquer dans son anglais rudimentaire. Pas forcément. On peut aussi suivre le sentier côtier dans l’espoir d’apercevoir quelques langurs sacrés ou des macaques mangeurs de crabes. En marchant, on les sent tout près dans l’agitation grouillante de la jungle qui protège la montagne devant nous. C’est là qu’il faut grimper.
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