Fred Campoy et Mathieu Blanchot exposent des planches de leur dernière BD à la cité des Pyrénées. On y découvre surtout l’incroyable aventurière Alexandra David-Néel.
L’auteur de BD Fred Campoy n’en est pas à sa première BD. Le Palois signe avec un de ses anciens élèves, Mathieu Blanchot, l’adaptation de la formidable aventure d’Alexandra David-Néel. Les deux complices exposent leurs planches à la cité des Pyrénées (1). Le voyage est assuré.
Décédée en 1969 à l’âge de 101 ans, Alexandra David-Néel était une exploratrice, journaliste écrivaine et bouddhiste. En 1924, c’est la première femme à avoir séjourné dans la ville interdite Lhassa, la capitale du Tibet au temps où y régnait encore le dalaï-lama. Nos deux Palois ont remis en scène cette vie de roman comme on grimpe son propre Himalaya.
Pour Fred Campoy, la découverte de son personnage a été une sorte de révélateur : « Quand on commence à retracer son parcours, on a envie qu’elle soit encore plus connue. Elle est née en 1871. Elle a sauté sur les genoux de Victor Hugo qui était l’ami de son père. Elle a vu le début de l’aéronautique, la construction de la tour Eiffel et les débuts du téléphone ou de la télévision. C’est fascinant. »
Des mystères
Lui-même touché par le message bouddhiste, Fred Campoy retient, par ailleurs, la démarche spirituelle entreprise par Alexandra David-Néel. « C’est une femme qui a essayé de percer les mystères du bouddhisme tibétain. De ses voyages, elle ramenait des tas d’objets divers et de textes sacrés. Elle avait commencé à les traduire car elle parlait et écrivait le tibétain. » C’est d’ailleurs la raison pour laquelle l’association Pau Tibet a assuré le décor de l’expo.
« Elle a passé deux ans à méditer dans un ermitage à 4000 mètres d’altitude. Nous n’avons pas seulement fait une BD. Il y a une dimension historique qui donne une autre visibilité », poursuit le dessinateur.
Il y aura, dans un an, un tome II. Sa sortie s’effectuera, une nouvelle fois, en lien avec le musée qui s’est créé dans la ville de l’aventurière, à Digne-les-Bains, et débouchera sur une expo à Paris. « La fin sera jolie, pleine d’émotions. » Suspense. Le fil conducteur se déroule, dans les deux cas, à partir du livre de la secrétaire particulière d’Alexandra David-Néel, Marie-Madeleine Peyronnet qui l’accompagna dans les dix dernières années de sa vie. Un témoignage précieux, comme sépia. La couleur est réservée aux souvenirs.
Un témoignage précieux
« L’idée est que ce passé évoqué est forcément un peu édulcoré. » Il leur aura fallu 18 mois de boulot pour en arriver là. Leur bébé est sorti au début du mois de février. À la cité des Pyrénées, on découvre quelques étapes de la fabrication. Les premiers croquis. Les premiers aplats. Toujours passionnant d’observer les détails à la loupe. «On utilise un peu l’ordinateur. Mathieu a, par exemple, pu récupérer une partie d’une tapisserie sur une photo pour l’exploiter dans ses décors. Cela permet d’être au plus près de la réalité.»
Pour aller plus loin encore, le public est invité à participer à une soirée de contes sur l’Himalaya, le 31 mars, à 19 heures. Dernier jour de l’expo.
Source :www.sudouest.fr