Sūtras bouddhiques
un héritage spirituel universel
Manuscrits et iconographies du « Sūtra du Lotus »
Cette exposition exceptionnelle – dont l’Institut d’Etudes Bouddhiques est partenaire – propose de découvrir un ensemble de manuscrits bouddhiques présentés pour la première fois en France ; notamment quelques pièces rares, datant des tout débuts de l’ère chrétienne, découverts sur la « Route de la Soie » et conservées par l’Institut des manuscrits orientaux de l’Académie des sciences de Russie.
C’est toute l’histoire des sūtra bouddhiques et de leur diffusion, de l’Inde au Japon puis jusqu’à l’Occident, que cette exposition évoque à travers la présentation de nombreux objets, et illustré par le destin singulier de l’un des sūtra les plus emblématiques et les plus diffusés du Grand Véhicule (Mahāyāna) : le « Sūtra du Lotus ».
L’exposition propose aussi un ensemble de reproduction de fresques du site rupestre de Mogoa, à Dunhuang en Chine, illustrant des paraboles tiré de ce texte fameux.
ouverture au public : du dimanche 3 au dimanche 10 avril 2016 de 9 h à 17 h 30 – entrée libre
à la Maison de l’Unesco 125 avenue de Suffren 75007 Paris (M° ligne 6 : Cambronne ; ligne 10 : Ségur)
Les sūtra bouddhiques,
un héritage spirituel hors du commun
L’Institut Oriental de Philosophie nous propose, dans le cadre prestigieux de l’UNESCO, une exposition rare dont il convient de prendre toute la mesure. La qualité des objets exposés, le fait qu’ils aient été encore trop peu souvent réunis et exposés, et qu’ils le soient, aussi, pour la première fois en France, n’en est pas le seul intérêt. Il nous faut aussi saluer la volonté de présenter ces œuvres dans leur diversité et, surtout, leur étonnante fécondité.
Les sūtra bouddhiques constituent un exemple remarquable du rôle singulier que peuvent jouer certains enseignements religieux dans le développement des cultures humaines. Et c’est bien à son emploi spécifique en bouddhisme que le sūtra, qui est d’abord un « genre littéraire » typique des spiritualités indiennes, a pu se diffuser et nourrir les différentes cultures de la quasi-totalité du vaste continent asiatique, en y acquérant un statut tout à fait particulier.
Ce que cette exposition nous donne ainsi à voir, ce ne sont pas seulement des objets matériels – manuscrits ou livres imprimés – tout à fait remarquables, mais aussi l’incroyable capacité d’invention artisanale, artistique, intellectuelle et spirituelle dont les sūtra bouddhiques ont été les ferments. Car l’importance des sūtra bouddhiques dans l’histoire universelle dépasse largement la seule diffusion des enseignements spirituels qu’ils contiennent. Ils sont aussi à l’origine d’une œuvre considérable de traductions, d’invention d’alphabets, de développement des lexiques et de réflexion sur le rôle de la langue – comme nous le révèle l’abondance et la variété des manuscrits provenant de toutes les aires géographiques où le bouddhisme s’est implanté –, tout autant qu’ils ont participé au développement des procédés de l’imprimerie et qu’ils nourrirent l’imaginaire artistique de tous les peuples qui les ont reçus – ce qu’illustrent, de façon grandiose, les reproductions de fresques des grottes de Mogao, site inscrit à l’inventaire du Patrimoine mondial depuis 1987.
Ce que nous propose cette exposition, c’est donc de « voir » les sūtra, aussi bien comme contenant – livres et manuscrits – que comme contenu – récits et enseignements sources d’iconographie.
(extrait de l’Introduction de Dominique Trotignon, Directeur de l’IEB – Catalogue de l’exposition)
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