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Bouddhistes en pays communiste

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Au-delà de la Corée du Nord grise, qui encadre tous les aspects de la vie, il y a une Corée paisible au cœur du mont Myohyang.

En arrivant dans ce petit paradis quand même surveillé par des soldates (oui, des femmes surtout), j’avais ­l’impression de me retrouver dans un autre monde, totalement coupé du reste du pays. Ici, le kaki est moins en ­évidence. On oublie qu’on se trouve dans le pays le plus militarisé du monde.

À voir ces bâtiments merveilleux assemblés avec amour et dévotion par des croyants épris de beauté, je me sentais comme au Tibet, mais en plus éclatant, en plus propre.
En Chine, le Parti persécute le vieil ­ennemi tibétain et souhaite faire disparaî­tre ce peuple en y implantant des «colons» jusqu’à ce que ceux-ci ­forment la majorité. Les bouddhistes de Corée du Nord ne subissent pas les mêmes affres de la part des autorités.

Pourquoi ont-ils droit à un traitement spécial dans ce pays communiste? ­Simplement parce que ces moines, qui vivent dans les hauteurs, ont pris le parti du révolutionnaire contre ­l’envahisseur japonais dans les années 1920, 1930 et 1940.

On ne peut pas dire que le parti ­communiste nord-coréen, farouchement athée, ne respecte pas sa parole puisque ces moines sont tolérés… tant qu’ils se contentent de méditer.

Le bouddhisme ainsi pratiqué est ­inoffensif idéologiquement, du point de vue de Pyongyang. Ce ne serait pas la même chose avec les jésuites ou les franciscains. Ce serait encore moins le cas avec l’islam, qui a des ambitions ­politiques.

Le contraste entre les temples du mont Myohyang et le reste du pays est si marqué qu’il fait ressortir ce que la Corée du Nord a de brutal dans son culte architectural du béton et du cuivre.

Chose à noter: le rythme de la vie à Pyongyang, la capitale, est loin d’être ce qu’il est à Séoul ou dans toute autre ville affairiste. C’est l’avantage paradoxal de la dictature communiste: on est peut-être constamment angoissé de subir les soupçons des autorités (qui ne pardonnent pas), mais il n’y a pas le stress de la course sans fin à laquelle les gens comme nous sont condamnés.



Source: Le journal de Montréal


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