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Le Pardon du Bouddha

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Un jour de plein été, deux moines méditaient en marchant, yeux mi-clos, ils semblaient ne rien voir du soleil qui a cette heure était brûlant. Silencieux et paisibles, ces deux moines n’osaient même pas savourer ce plaisir simple d’une promenade.


Devant eux, un peu plus loin, un petit bosquet d’arbres donnait un peu d’ombre et c’est justement dans cette délicieuse fraicheur, qu’une femme venait de s’endormir pour une petite sieste. Le vent avait bousculé son costume et la nudité de ses jambes un peu ouvertes était impudique….dans son sommeil, la femme ne le savait pas.


Les yeux toujours baissés à ne seulement voir que la rugosité du sentier, c’est tout juste si les deux moines ne buttèrent pas sur la femme. Elle sursauta et, voyant ces deux hommes qui regardaient ses jambes, elle fut prise de peur panique, se leva précipitamment et s’enfuie.


Pour s’excuser de l’avoir effrayer, les deux moines se précipitent derrière elle….et la femme terrorisée pensait qu’ils voulaient la violer.


Mais alors qu’elle jetait un regard pour mesurer son avance sur eux, elle ne vit pas que le sentier évitait le précipice droit devant…et elle tomba…. Cette chute fut sa mort. Et les moines le voyant ont hurlé leur désespoir :


« Non seulement nous avons regardé cette femme, mais nous sommes causes de sa mort ! »


Et ils pleuraient de honte d’avoir failli à leurs vœux, et ils pleuraient sur le châtiment qu’ils auraient : l’exclusion du monastère et une errance sans fin dans les Enfers.


De retour au monastère, ils confessèrent leurs fautes à l’abbé supérieur de leur monastère.


« Aucune faute est équivalente à celle de rompre vos vœux de chasteté et d’être directement l’origine de la mort de cette femme. Je vous chasse de ce monastère et si vous ne partez pas immédiatement, les moines vous jetteront sur la route ! »


C’est alors que le Bouddha apparu et qu’il plaida pour ces deux moines :


« Ne les accables pas, ne vois-tu pas déjà combien ils se repentent. Et la seule douleur de penser qu’ils sont responsables de la mort de cette femme sera sur eux si longtemps, qu’il n’est pas juste de les excommunier pour le seul fait d’avoir été là, sur ce sentier où cette femme n’aurait pas du se trouver non plus. Je les absous de ce regard qu’ils ont posé sur sa nudité dévoilée par négligence. Je leur pardonne profondément d’avoir été témoins de la fuite mortelle de cette femme victime de ses pensées qui les accusaient. Si moi je leur donne mon pardon, que feras-tu ? »


L’histoire raconte que l’abbé supérieur s’inclina et pardonna.


Pardonner, c’est aussi oublier la faute, l’effacer de la mémoire. C’est pourquoi plus personne ne se souvient exactement de ces circonstances : elles ne sont que celles du Pardon du Bouddha.


La grandeur est toujours dans le Pardon.




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