Grand maître spirituel tibétain, Sakyong Mipham Rinpoché est le chef de la lignée bouddhiste Shambhala, une tradition qui met l’accent sur la confiance dans la bonté fondamentale de tous les êtres et enseigne l’art de vivre avec courage, sagesse et compassion.
Afin d’en savoir plus sur ses enseignements, nous vous proposons un extrait de son livre Transformer son Esprit en Allié :
« Beaucoup d’entre nous sont esclaves de leur esprit. Pourtant, l’ennemi le plus farouche est notre propre esprit. On essaie de se concentrer, mais l’esprit vagabonde. On cherche à chasser le stress, mais l’anxiété empêche de dormir. On voudrait montrer de la bienveillance aux êtres chers, mais on se laisse distraire et on prend la première place pour soi-même. Et quand on se décide à changer de mode de vie, on se plonge dans la pratique spirituelle en espérant des résultats immédiats ; et puis, la lune de miel passée, l’intérêt s’atténue. On retombe dans l’état de confusion d’où on venait. On se sent incapable et découragé.
Par la méditation, on entraîne l’esprit et on crée une alliance par laquelle on utilise son propre esprit plutôt que d’être son objet. C’est une pratique que chacun peut faire. Même si elle vient du bouddhisme, il s’agit d’un complément à toutes les traditions spirituelles. Pour nous défaire de la confusion et de la souffrance, et ainsi faire du bien aux autres et à la planète, quelle que soient nos croyances, nous devons prendre nos responsabilités et faire connaissance avec notre esprit et son mécanisme. Voir comment fonctionne notre esprit, c’est comprendre comment marche notre vie ; cela nous transforme. Voilà pourquoi on parle d’esprit et de méditation. Plus on se comprend soi-même, plus on saisit comment l’esprit fonctionne, et mieux celui-ci peut accomplir son travail.
Dans le repos au calme, on ancre l’esprit dans le moment présent. Ayant placé l’esprit sur la respiration, on s’exerce à l’y garder. Si on a été distrait par des pensées et des émotions, on le remarque, et l’on s’entraîne continuellement à ramener l’esprit au souffle. C’est ainsi qu’abandonnant l’esprit confus qui provoque sa propre souffrance, on le remplace par allégeance à l’esprit stable, clair et fort. Apprendre à reposer dans sa propre paix, c’est proclamer son désir de découvrir la stabilité, la clarté et la force de l’esprit.
Selon le bouddhisme, les êtres humains ne sont pas intrinsèquement agressifs ; nous sommes paisibles de nature. C’est parfois difficile à croire. Si nous sommes en colère ou énervés, notre esprit sans entraînement devient belliqueux et notre réaction mécanique est d’attaquer les autres. Nous nous imaginons qu’une réaction agressive envers l’objet de notre émotion parviendra à calmer la douleur. Depuis la nuit des temps, nous avons sans cesse utilisé cette méthode. Frapper quand on a mal, voilà pourtant une bonne façon de faire durer la souffrance.
Avec un esprit entraîné, stable, motivé par quelque chose de plus vaste que son propre confort, on trouve une autre façon de travailler avec les difficultés du quotidien. Quand c’est dur, on tient son siège. Au lieu d’ajouter à la misère par des manifestations de colère, on apprend à tirer partir des moments difficiles en faisant surgir le courage de poursuivre la voie. Il est bien possible que, finalement, on soit capable de transformer cet esprit colérique en énergie d’amour et de compassion. »
Pour découvrir ou approfondir la pratique de la médiation dans un cadre propice à l’introspection et la contemplation, consultez le calendrier 2015 de Dechen Chöling sur le site www.dechencholing.org.
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