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Cadres fidèles du Dalaï Lama ciblés par le parti communiste chinois

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Les persécutions des bouddhistes tibétains s’intensifient, et cette fois s’en prennent aussi aux fonctionnaires du parti qui restent fidèles au Dalaï Lama. Un avertissement a été lancé à tous ceux qui professent la religion en secret : le parti garde les yeux bien ouverts.

Cette nouvelle politique a été annoncée par le porte-parole du parti dans la région autonome du Tibet, Chen Quanguo, et s’ajoute à d’autres qui visent à éradiquer le sentiment d’identité nationale dans ce territoire.

« C’est important de poursuivre ceux qui feignent de n’être pas religieux mais au fond le sont et ceux qui suivent le groupuscule du 14ᵉ Dalaï Lama » M Chen a déclaré. Pour accomplir cette mission les enquêteurs du parti devront viser les membres qui sont allés en Inde, où le Dalaï Lama est exilé, pour le vénérer et ceux qui ont inscrits leurs enfants dans des écoles gérées par des disciples du Dalaï Lama.

Le Dalaï Lama fait l’objet d’une campagne de diffamation de la part du gouvernement chinois dés qu’en 1959 il s’est auto-exilé en Inde pour protester contre l’occupation chinoise au Tibet et le non-respect de la constitution chinoise, laquelle confie à cette région des pouvoir d’autonomie. Depuis cet épisode l’image du représentant du Bouddhisme est bannie dans tout le territoire,sauf quand les autorités locales permettent de l’exposer pour des occasions particulières.

La dévotion au Dalaï Lama a pourtant perduré et chaque année beaucoup de Tibétains, compris ceux d’appartenance à l’ethnie Han dominante en Chine essayent d’aller à Dharamsala en Inde pour voir le Dalaï Lama.

C’est à partir de 2008 que suite à la montée des soulèvements populaires au Tibet que la ligne du parti s ‘est endurcie et des strictes mesures ont été prises pour éviter les déplacements. Pour empêcher les pèlerinages du Tibet les autorités chinoises ont tenté de fermes les frontières avec le Nepal. Puis, en 2012, des centaines de personnes qui revenait d’une cérémonie Kalachakra en Inde en présence du Dalaï Lama, ont été arrêtées sous les ordres de M Chen.

En août, le parti a paru une publication décrivant les critères pour rejeter les membres potentiels du parti et les cadres, parmi lesquels on retrouve les pèlerinages en Inde pour rencontrer le chef spirituel bouddhiste et l’atteinte à l’unité ethnique.

Dans ses dernières déclarations M Chen, en faisant le point sur les « réussites » de sa politique discriminatoire, a affirmé que des fonctionnaires de la région du Tibet ont découvert 19 cas de violations du règlement concernant le culte religieux et que 20 personnes ont été punies. «  En 2015 aucun habitant de la région autonome du Tibet est parti assister aux sessions de prières du 14ᵉ Dalaï Lama » il explique. 

En dépit des alertes du Dalaï Lama qui affirme qu’il pourrait être le dernier, le parti chinois a intérêt à que la guide bouddhiste se réincarne dans quelqu’un qu’il puisse manipuler pour enfin pouvoir contrôler tous les tibétains. Ils pourraient alors tenter de s’immiscer dans le processus comme ils l’ont déjà fait avec la réincarnation du Panchen Lama, la guide spirituelle bouddhiste plus importante après le Dalaï Lama.

Il y a vingts ans après que l’actuel Dalaï Lama avait reconnu Gedhun Choekyi Nyima, un garçon de six ans, étant la réincarnation du Panchen Lama, le parti l’a pris en garde. En septembre un fonctionnaire du parti au Tibet en mentionnant le garçon disparu il y a 20 ans a déclaré :« Il est en train d’être éduqué, il mène une vie normale, grandit en santé et il ne souhaite pas être dérangé ».

Depuis 2008, 143 moines tibétains se sont immolés par le feu pour protester contre le régime de répression chinois. Malheureusement, ces actions tragiques n’ont pas ému le gouvernement chinois, lequel se montre plus déterminé que jamais à réprimer toute désobéissance.

Source : The New York Times


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