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Les enfants du Tibet

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Un contentieux oppose les tibétains aux chinois. Pour les tibétains, le Tibet est la terre de leur pays. Pour les chinois, le Tibet est une province qui est enfin revenue dans le giron de Pékin.


Au cœur de ce conflit, des enfants vivent difficilement les querelles d’Etats . En effet, plus de 50 % des enfants tibétains, qu’ils se trouvent au Népal, au Tibet ou qu’ils soient réfugiés en Inde, souffrent de mal nutrition et n’ont que trop difficilement accès à l’éducation. Au fil des décennies, de nombreuses associations telles que « Aide à l’enfance tibétaine », « Alexandra David-Néel Parrainage » ou encore « Graines d’avenir » sont venues pour parer au plus pressé.


Une culture en voie d’extinction


Avec le départ du Dalaï-Lama de Lhassa, c’est toute une culture qui a quitté ses terres d’origine. Le berceau du bouddhisme tibétain a été mis à mal : 6000 temples détruits, une destruction des symboles culturels du Tibet, livres, coutumes…


Par une arrivée de plus de 8 millions de chinois au Tibet, la population tibétaine est maintenant minoritaire au Tibet et surtout dans la capitale à Lhassa.


Enfance tibétaine et enjeux politiques


L’enfance est fondamentale dans la survie de la culture tibétaine, afin de conserver les valeurs du bouddhisme. L’enfance est un instant privilégié dans la vie d’un bouddhiste et c’est à travers sa pureté que l’amour et la compassion peuvent naître.

Enfants de villages tibétains
Enfants de villages tibétains

Le 17 mai 1995, Le Panchen Lama alors âgé de 6 ans est enlevé par les autorités chinoises. Il devient alors le plus jeune prisonnier politique du monde. Son crime est d’avoir été reconnu par le peuple tibétain comme la « seconde autorité spirituelle du Tibet ». Depuis l’enlèvement, la communauté internationale est sans nouvelle de l’enfant, de sa famille et de 26 personnes de son entourage.


L’objectif de la Chine est de faire du Tibet une province chinoise à part entière ; l’éradication de la culture bouddhiste est une étape. En dénoncant cet enlèvement du Panchen Lama, pour bon nombre d’associations et pour le parlement européen, ce sont les droits de l’homme auxquels s’ajoutent les droits de l’enfant, qui sont bafoués.


Ce conflit a engendré une crise profonde au sein de la communauté infantile bouddhiste. Le climat insalubre et les conditions de vie précaire de l’Inde ont provoqué la disparition d’un grand nombre de réfugiés, laissant derrière eux des milliers d’orphelins. Des villages d’enfants tibétains furent donc créés. Grâce à des fonds envoyés par divers organismes humanitaires, des écoles se sont ouvertes et des professeurs dispensent un enseignement à la fois traditionnel et moderne à des enfants en quête d’identité.


Néanmoins, 56 % des enfants qui eux sont restés au Tibet souffrent de retard de croissance, de problèmes médicaux et de retard mental dû à la malnutrition maternelle et infantile (très au dessus de la moyenne chinoise qui est de 17%). Officiellement pour les chinois, beaucoup d’argent est investi au Tibet pour les enfants, mais les résultats ne trompent pas, les enfants tibétains meurent plus que dans le reste de la Chine, et leur manque d’éducation scolaire est dramatique.


Un Engagement International


Depuis les années 80, des associations viennent au secours de ces enfants, orphelins, affamés ou infirmes.

Education
Education


Voici quelques associations à titre indicatif, mais bien d’autres oeuvrent dans l’ombre :


*Tibetan Children’s Village (Villages d’enfants tibétains)*

En exil, le Dalai Lama a chargé sa sœur Jetsun Pema de s’occuper des enfants orphelins et de veiller à leur éducation. Le premier village d’enfants fut créé à Dharamsala en Inde du Nord. En 1980, les villages comptaient plus de 4000 enfants pour devenir 8000 en 1990 , et aujourd’hui 16 000 enfants répartis sur 7 villages dont six dans le nord de l’Inde et un dans le sud. Chaque jour, de nouveaux enfants ayant fuit le Tibet arrivent au Népal ou en Inde après un voyage risqué à travers l’Himalaya.


*Tibetan Development Foundation*

La Tibetan Development Foundation (TDF) a été créée en 1980 afin de venir en aide aux réfugiés et de contribuer à la sauvegarde de la culture tibétaine. Une grande part des fonds investis est consacrée à l’éducation des enfants. Le projet le plus important de cette organisation fut la mise en place d’une aide financière et matérielle au camp de Jampa Ling au Népal. De plus, depuis 2002 TDF est également présente à Lingshed (Ladakh), dans les Villages d’enfants Tibétains et au Tibet, à Tsochen.


*Alexandra David-Néel Parrainage*

Cette association française, créée en 1986 permet de centraliser les parrainages et de les transférer deux fois par an sur le compte de l’organisme Tibetan Children Village


*Aide à l’Enfance Tibétaine (AET)*

Créée en 1981, à la suite d’une rencontre entre Annie SUDRAT, sa fondatrice, et des Tibétains réfugiés au Ladakh, dans le nord de l’Inde. Afin de sauvegarder la culture tibétaine, l’AET contribue à la scolarisation des enfants, au financement des études supérieures des étudiants ainsi qu’au soutien de projets variés.


*Don et action pour le Tibet « Trinley Jinpa »*

Association créée pour permettre aux enfants tibétains exilés en Inde ou au Népal d’être scolarisés et d’envisager un cursus universitaire. Ceci afin de contribuer à la sauvegarde du patrimoine et de la culture tibétaine.


*Gers-Himalaya*

Association française créée en 2000 et soutenue par le Consulat Général Honoraire du Népal basé à Toulouse. Leur mission consiste en l’aide financière de quatre écoles basées au Népal. (« Toutes nos actions sont bénévoles et nécessitent des fonds pour soutenir les enfants népalais et tibétains à poursuivre leur scolarité, seul moyen efficace d’engager leur avenir et celui de leur pays »)


*Graine d’Avenir*

Association créée par la comédienne Véronique Jeannot, Philippe Poiret et Odile Foubert. Le but de cet organisme est de permettre aux enfants tibétains de préserver leur culture à travers l’éducation (« Des centaines d’enfants tibétains franchissent chaque année les sommets de l’Himalaya, pour être libres d’apprendre leur langue maternelle et d’être éduqués selon leur culture, dans les notions de respect, de non violence, de tolérance et de compassion. »Véronique Jeannot)


Le Tibet semble aujourd’hui oublié par la communauté internationale, à l’exception du parlement européen. Grâce à ces organismes, une culture tibétaine survit tant bien que de mal aux portes des terres de son passé.

«Grâce au courage, à la détermination du Dalaï-lama, du peuple Tibétain en exil ou prisonnier et de ceux qui, dans le monde, soutiennent sa cause, ce Tibet caresse encore le frêle espoir d’être sauvé. »Olivier Föllmi, Hommage au Tibet, 1995


Adeline Journet pour www.buddhachannel.tv

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