LES MALAISES DU SYSTÈME DIGESTIF ET L’ALIMENTATION
Les ballonnements
Les gaz intestinaux proviennent de sources différentes. Ils peuvent provenir aussi bien de l’air qu’on avale que d’une combinaison des acides biliaires et des bactéries présentes dans l’intestin. Fait à noter, seulement 1 % des gaz produits par l’intestin ont une odeur plus ou moins désagréable. Le reste est complètement inodore.
Plusieurs aliments (beaucoup d’entre eux font d’ailleurs partie de l’alimentation dite biologique) auront tendances à provoquer des ballonnements chez certaines personnes parce qu’ils sont fermentescibles (utilisés par les bactéries de l’intestin et donc gazogènes) ou qu’ils permettent l’entrée d’air par l’intermédiaire du système digestif. Les voici : les crudités, la famille des choux, le navet, le brocoli, le poivron, l’oignon, le maïs, la choucroute, les pois secs, les fèves sèches, les lentilles, les prunes, les pruneaux, la famille des melons, l’ananas, l’avocat et les pommes crues, certains poissons et saucisses, les boissons gazeuses, la bière, le vin, l’alcool et la gomme à mâcher. Attention, tous ces aliments ne doivent pas nécessairement disparaître de votre alimentation. Compte tenu de la grande variation de tolérance d’une personne à une autre, vous pouvez, vous-même, faire la liste des aliments que vous consommez et indiquer si oui ou non il provoque des ballonnements. Cela explique qu’il m’est impossible de vous donner un menu étalé sur une semaine puisque je ne connais pas vos préférences alimentaires ni quels aliments vous causent ces ballonnements.
En outre, la constipation est souvent source de gaz intestinaux. Un apport élevé en fibres alimentaires est nécessaire pour régler ou éviter la constipation mais, sans une hydratation adéquate, cet apport supplémentaire ne fera qu’accroître le problème et le ballonnement. Les fibres nécessitent de l’eau afin de gonfler et d’agir sur l’élimination intestinale. D’où l’importance de boire 4 à 6 verres d’eau par jour. Il faut porter une attention particulière à bien mâcher ses aliments et prendre le temps de manger dans un environnement exempt d’agents stresseurs.
La diverticulite
La diverticulose ou maladie diverticulaire est caractérisée par la présence de diverticules. Les diverticules se présentent sous la forme de poches donnant à l’extérieur (hernies) du gros intestin (côlon). Ces hernies contiennent de la matière fécale. Chez la plupart des gens souffrant de diverticulose, aucun symptôme ne se manifeste.
Par contre, lorsqu’il y a des lésions inflammatoires au niveau des diverticules, il s’agit de diverticulite. La diverticulite peut se guérir par elle-même. Toutefois, elle peut s’aggraver avec une perforation du diverticule menant à des infections ou encore à une obstruction du côlon. D’où l’importance d’un traitement médical comme l’opération.
Malheureusement, je ne connais pas de moyen autre que le traitement médical pour résoudre le problème d’une diverticulite aiguë. Dans ces cas, il faut agir rapidement afin d’éviter toute perforation du diverticule.
La raison principale de la présence de diverticules et éventuellement de diverticulites est le faible apport en fibres alimentaires. Cela occasionne un ralentissement du transport des selles, une formation de selles plus dures, plus petites et peu nombreuses entraînant une contraction du côlon très localisée et pouvant amener la formation de diverticules aux points faibles du côlon. Par conséquent, il est difficile ou impossible de remédier à des diverticulites lors de crises aiguës seulement par l’alimentation, alors qu’il est très facile de prévenir la formation de diverticules par une alimentation riche en fibres alimentaires et une bonne hydratation. L’utilisation de psyllium est un début mais cela n’est pas suffisant. Vous pouvez consulter la chronique Diverticulites et hypoglycémie où des recommandations alimentaires sont indiquées et discutées.
Crampes abdominales et lactose
Compte tenu de votre âge et de votre hystérectomie (opération consistant à enlever l’utérus), vous êtes plus prédisposée à l’ostéoporose comparativement à des femmes ayant leur utérus. D’où l’importance d’assurer un bon apport en calcium. Il est vrai que votre apport en calcium devrait se situer entre 1000 et 1500 mg pour les femmes en ménopause ne faisant pas de calculs urinaires et ne souffrant pas d’hypercalcémie (taux élevé de calcium dans le sang). Si tel est le cas ou pour toute autre raison, revoyez votre médecin et n’hésitez pas à consulter un(e) diététiste / nutritionniste avant de consommer des suppléments de calcium ou d’adopter une alimentation riche en calcium.
Les crampes abdominales peuvent provenir d’une diminution de l’enzyme lactase de votre système digestif. Cette enzyme permet de séparer la molécule de lactose contenu dans tous les produits laitiers. L’utilisation de lactase dans du lait (ex. : Lacteezemd, Lactaidmd) permet aux personnes intolérantes au lactose de consommer malgré tout les produits laitiers. En pharmacie, on obtient ces enzymes (lactase) sous formes de comprimés ou de gouttes. On les prend avant de manger ou on les ajoute dans la nourriture même.
La quantité de lactase présente au niveau intestinal peut être plus ou moins grande et influencera ainsi le degré de tolérance au lactose. Comme tous les produits laitiers ne contiennent pas la même quantité de lactose, il y en a qui pourront être consommés sans une supplémentation en lactase, selon les tolérances individuelles. Le lait, toutes catégories confondues, a une teneur plus élevée en lactose que les fromages, alors que les desserts glacés et le yogourt se situent entre les deux.
Voici la teneur en lactose d’aliments courants.
– 5ml Beurre = 0,05 g de lactose
– 15 ml de Crème = 0,6 g
– 28 g de Cheddar et Suisse = 0,4-0.6 g
– 125 ml de Crème glacée (vanille) = 5 g
– 125 ml de Yogourt = 6 g
– Source : Stéphane Roy, nutritionniste, M.Sc.
Ordre professionnel des diététistes du Québec. Manuel de nutrition clinique, Maladie diverticulaire colique,chap. 5.9, p. 1-2, 2e éd., Montréal, 1991.
Commentaires sont fermés