Evry, le mercredi 12 août 2015. Une centaine de fidèles rassemblés pour une cérémonie en hommage au grand vénérable Thich Minh Taîm, deux ans après sa mort. (LP/AM.)
Sourds, les coups de tambour pleuvent. Le vénérable, surmonté d’un couvre-chef bleu, rouge et doré, s’avance dans la salle des cérémonies. Il monte quelques marches et se présente à l’immense statue de Bouddha, honorée d’immenses corbeilles de fleurs. Derrière lui, un camaïeu de fidèles : safran, orange foncé, marron, gris bleu.
une explosion de couleurs dans l’impressionnante salle rouge et or, boisée par endroits. Pendant près d’une heure, chants, prosternation et prières rythment la Grande pagode d’Evry, ouverte exceptionnellement cette semaine.
La grande pagode d’Evry est toujours en travaux. (LP/A.M.)
Le lieu de culte, dont les travaux sont toujours en cours, fête deux événements des plus importants. D’abord, un hommage au grand vénérable Thich Minh Taîm, deux ans après son décès, auquel un mémorial est consacré aux pieds de Bouddha. L’homme particulièrement respecté a laissé son empreinte : « il a fait beaucoup pour le bouddhisme européen et mondial », estime Vincent, un bénévole, conférencier à Lyon, rappelant qu’« il est notamment le créateur du projet de cette pagode qui remonte à plus de 20 ans ».
Jusqu’à la fin de la semaine, la pagode accueille aussi la réunion mondiale de pratiquants du bouddhisme de la communauté Sangha, un courant du bouddhisme qui s’était réuni l’an dernier au Canada. « C’est un échange sur les pratiques et les enseignements de Boudha », explique en anglais le vénérable Thong Tri. Pour Vincent, ce rassemblement a une importance primordiale, il permet de prendre la température actuelle de certaines pratiques du bouddhisme : « Traditionnellement, cette religion possède une autodiscipline assez ferme. Les temps actuels nous poussent à aller vers davantage de détente pour les jeunes. Le bouddhisme n’est pas figé », se réjouit-il.
Des fidèles et des vénérables rassemblés pour la prière. (LP/A.M.)
Marie-Hélène, venue assister en spectatrice à la cérémonie, admire le moment : « C’est grandiose, on se sent un peu dépaysé », s’émerveille-t-elle, ravie d’être accompagnée d’une amie pratiquante. « J’en apprends beaucoup plus grâce à elle, c’est une manière de nous apporter sa culture. » Une présence d’autant plus indispensable qu’aucun panneau n’est écrit en français. Au détour de ce labyrinthe de couloirs, une pièce dédiée aux défunts, un autre escalier menant vers des lieux réservés aux vénérables.
L’ouverture, bien qu’exceptionnelle, laisse espérer que la grande pagode sera terminée courant 2016. Même si l’ampleur des travaux en cours à l’extérieur laisse dubitatif.
Pagode Khan-Anh d’Evry, rue François-Mauriac. Ouverture jusqu’au dimanche 16 août.
– Source : LeParisien.fr