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La pratique du Zazen

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1. zazen

Shikantaza: seulement s’asseoir.

En kanji (idéogramme):

SHIKAN: se consacrer uniquement, se donner entièrement

TA: toucher

ZA: la grande assise

deshimaru
deshimaru
A travers l’assise juste, toucher l’esprit pur, originel, qui existe en chacun de nous mais qui est souvent occulté par nos pensées et les tempètes émotionnelles qui nous agitent.

« Si vous comprenez que zazen est la grande porte de la loi, vous serez semblable au dragon pénétrant dans l’eau ou au tigre retrouvant ses forêts profondes. »

(Maître Dogen XIIIe siècle)

2. la posture

« Si quelqu’un demande ce qu’est le vrai zen, il n’est pas nécessaire que vous ouvriez la bouche pour l’expliquer. Exposez tous les aspects de votre posture de zazen. Alors le vent du printemps soufflera et fera éclore la merveilleuse fleur du prunier. »

(Daichi Sokei 1290-1366)

Il est important de comprendre les différents aspects de la posture de zazen pour ne pas contraindre le corps dans une attitude d’immobilité rigide contraire à sa physiologie naturelle. Il y a dans la posture équilibre et détente dans la verticalité.

La position du bassin est prépondérante. Il convient de s’asseoir au milieu du zafu (coussin rond dont l’épaisseur est fonction de la souplesse de chacun), sur les ischions, de telle sorte que le bassin se stabilise par le contact des deux genoux avec le sol. La position des jambes est celle du lotus ou du demi-lotus. Un juste positionnement du bassin et le réglage de l’épaisseur du zafu permettent que la colonne vertbrale s’érige vers le ciel sans que soient créées des tensions dorsales ou intervertébrales préjudiciables et que la tête soit droite naturellement. Les épaules, la cage thoracique et le ventre sont relâchés de façon à permettre une respiration libre et facile. Les yeux sont mi-clos, posé devant soi sur le sol dans un angle d’environ 45 degrès.

Les poignets sont posés sur le haut des cuisses. Les doigts de la main gauche sont possés sur ceux de la main droite, paumes tournée vers le haut, et les pouces se rejoignent au-dessus dans le prolongement l’un de l’autre, dans un contact ferme et léger. Le tranchant des mains est en contact avec l’abdomen.

Pendant zazen, l’attention doit rester vigilante sur chaque détail, ainsi que sur la respiration. L’esprit est ainsi ramené dans le corps et l’unité se réalise. Les pensées cessent de s’enchaîner les unes aux autres. Elles apparaissent, puisque telle est leur nature, mais si l’attention est maintenue sur la posture, elles disparaissent sans laisser de trace. Naturellement et inconsciemment la volonté personnelle de l’ego cesse d’agir et de rechercher un but. Seul demeure l’instant présent.

Il est impossible de voir sa propre posture et il est facile de s’illusionner sur sa propre pratique. Il est recommandé de ne pas pratiquer seul et de recevoir, dans un dojo (« le lieu de la Voie ») les conseils d’un pratiquant ancien.

3. la respiration

« Notre expiration est celle de l’univers entier. Notre inspiration est celle de l’univers entier. A chaque instant, nous réalisons ainsi la grande œuvre illimitée. Avoir cet esprit-là, c’est faire disparaître tout malheur et engendrer le bonheur absolu. »

(Kodo Sawaki 1880-1965)

Pendant zazen, la respiration est essentielle. Elle est tranquille et établit un rythme lent, puissant et naturel.

L’expiration est longue et profonde. Les maîtres la comparent souvent au mugissement de la vache. L’inspiration, plus courte, vient naturellement. Le corps devient fort, le cerveau frais, la circulation du sang se renouvelle.

Cette expiration lente, calme et profonde balaie les complications du mental. L’esprit devient clair comme un ciel sans nuages.

4. l’attitude de l’esprit et la conscience

« Lorsque l’esprit ne demeure sur rien, le véritable esprit apparaît. »

Sutra du diamant

De même que la respiration juste ne peut surgir que d’une posture correcte, l’attitude de l’esprit découle naturellement d’une profonde concentration sur la posture et la respiration. En zazen, les images, les pensées, les formations mentales surgis de l’inconscient passent comme des nuages dans le ciel et s’évanouissent naturellement. Sans entretenir de pensées personnelles, la conscience au-delà de la pensée et de la non-pensée apparaît. C’est le retour la condition originelle de l’esprit.

Maître Wanshi dit: « Lorsque dans le silence tout mot est oublié, cela apparaît devant vous avec clarté. »

Cela, c’est la réalité de notre vie en unité avec tout l’univers. Sans chercher à atteindre la vérité ni couper les illusions, sans fuir ni poursuivre quoi que ce soit, la conscience dualiste s’apaise. On apprend se connaître soi-même et s’harmoniser avec la véritable nature de notre existence. Une grande liberté intérieure se réalise.

5. zazen et physiologie

Zazen strengthens our physiological processes.

Il confirme les caractéristiques posturales de l’humain: la lordose lombaire, la position de la tête et du cou (menton rentré), l’opposition du pouce aux autres doigts de la main, l’extension du genou. Les rhumatismes atteignent le plus souvent ces endroits si nous ne reprécisons pas régulièrement leur fonction.

L’électrogénèse cérébrale est influencé par zazen. Bien que les yeux soient ouverts, le rythme caractéristique des périodes restructurantes du sommeil apparaît pendant la méditation.

La respiration, favorisant la stabilité du diaphragme et du périnée, permet de maintenir la posture avec un minimum de dépense musculaire et favorise la circulation interne au niveau des organes et du cerveau.

6. influence de zazen sur notre vie

« Dans notre monde perturbé, pratiquer zazen signifie revenir à la véritable dimension de l’être humain et retrouver l’équilibre fondamental de notre existence. »

Taisen Deshimaru (1914-1982)

Zazen influence l’être entier, corps et esprit. Par la pratique régulière, la comprhension de notre propre vie s’approfondit. Cette compréhension se refèlte ensuite dans toutes nos actions quotidiennes. Lorsque dans chaque acte de la vie l’esprit reste en harmonie avec celui de zazen, nos actions sont naturellement justes.

Comme en zazen, nous pouvons être totalement présents à l’instant, dans la plénitude de l’ici et maintenant. Notre mental est pacifié, sans complications, sans calcul, sans peur. L’égoïsme diminue et nous suivons plus naturellement le flux de la vie cosmique. Ainsi, notre relation aux autres devient plus facile, plus transparente. La compassion se manifeste, la sagesse apparaît. Nous pouvons alors aller à l’essentiel et la vie devient simple. Zazen est la forme adulte de notre vie. C’est le bonheur véritable, l’authentique liberté.

deshimaru
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Source : Association Zen Internationale

www.buddhachannel.tv

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