10.12.2009
Depuis bientôt trois mois, les frères et soeurs du monas- tère bouddhiste de Bat Nha, au Viet- nam, sont harcelés. Et une communauté française tente de mobiliser sur leur cas.
Créé en 2005 par la communauté française des Pruniers, établie en Dordogne [[Une des communautés boud-dhistes d’Europe les plus importantes, créée par le bonze Thich Nhat Hanh, expulsé dans les années soixante par les autorités sud-vietnamiennes en raison de ses prises de position contre la guerre.]], le temple de Bat Nha, au Vietnam, a dû être abandonné par ses occupants. «Le 27septembre, une foule de villageois a expulsé les moines, en présence de policiers en civil, explique soeur Mai-Nghiën, une des responsables des Pruniers. Le lendemain, les soeurs sont parties dans un temple à 15kilomètres de là. Depuis, elles font l’objet d’un harcèlement constant des villageois et sont soumises à une pression policière. Les habitants qui souhaiteraient accueillir des moines sont directement menacés».
«On fait peur au gouvernement»
«Nous ne sommes pas les seules victimes de ces atteintes à la liberté religieuse», souligne-t-elle, «mais le bouddhisme a le vent en poupe au Vietnam. En quatre ans, le temple de Bat Nah a attiré 400 frères et soeurs, dont des membres du Parti communiste. Dans une série populaire à la télévision, il y a même un épisode où l’héroïne vient faire un séjour à Bat Nah. Cela fait peur au gouvernement». La communauté des Pruniers a demandé l’aide de l’Onu et entamé des démarches auprès du gouvernement français. En vain. «On comprend que ce n’est pas simple d’intervenir, vu le passé entre la France et le Vietnam et les accords économiques en cours». D’autant que les prises de position du fondateur des Pruniers en faveur du Dalaï-Lama n’ont, sans doute, rien arrangé à la situation.
Hervé Queillé
Source : www.letelegramme.com