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Les OGM: quels risques pour la santé?

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Depuis la fin des années 90, les OGM sèment le trouble. Pour les consommateurs français, ces « Organismes Génétiquement Modifiés » n’inspirent pas confiance. Mais pourquoi ? Sont-ils mauvais pour la santé ? Les avis sont partagés, et même chez les experts, les réponses ne vont pas de soi. Entre informations erronées et rumeurs, difficile d’y voir clair. La question de l’innocuité des OGM est pourtant importante, quand on sait que la surface des cultures d’OGM progresse de plus de 10% par an et que 26 variétés sont commercialisées en France.


Pour rappel, un organisme génétiquement modifié (OGM) est un organisme (animal, végétal, bactérie) dont on a modifié le matériel génétique (ensemble de gènes) par une technique dite de « génie génétique » pour lui conférer une caractéristique nouvelle.

Le résultat : du maïs, des betteraves, du soja… transgéniques.

Mais ces nouveaux aliments n’emportent pas l’adhésion : 70% des Français en ont peur et d’après un sondage récent (CSA Greenpeace), 86% sont favorables à une interdiction des OGM.

Pourtant, dans un rapport publié par l’Assemblée nationale au printemps 2005, on peut lire qu’« aucun risque sanitaire n’a pu être prouvé à ce jour« ;Certains scientifiques indépendants maintiennent cependant le contraire.


Première zone d’ombre : les allergies possibles chez le consommateur.

Si l’ADN en lui-même ne présente pas de risque, il va néanmoins servir à fabriquer une protéine « étrangère », dont les effets peuvent être plus ou moins nocifs. Le risque principal est donc l’apparition d’allergies. Malheureusement, les études réalisées ne permettent pas de conclure si les aliments issus d’OGM sont plus ou moins allergisants que les aliments traditionnels. Bien que des recherches soient en cours pour développer la capacité de prédire le « potentiel allergisant d’une protéine », peu de scientifiques y croient. Les travaux du Dr Marion Nestle, directrice du Département de nutrition et d’études des aliments de l’Université de New York, montrent que le caractère allergène d’une nouvelle protéine est « incertain, imprévisible et intestable« .


A côté des allergies, la question de la toxicité des OGM fait débat.

Le principal point noir vient du fait que les tests ne sont jamais testés sur des cellules humaines, mais seulement sur des cellules animales.

En Italie par exemple, des tests sur des souris ( soja transgénique Monsanto) ont permis de montrer que les OGM en question n’étaient pas sans effets : chez tous les rongeurs, les scientifiques ont relevé une modification des organes. Finalement, le gouvernement italien a refusé de financer la suite des recherches.

Entre 95 et 98 en Grande-Bretagne, le chercheur Arpad Puszlai découvre lui aussi des résultats inquiétants. Au terme d’une enquête sur les effets d’une pomme de terre GM sur des rats, il constate que leurs défenses immunitaires sont affaiblies et leurs organes vitaux, modifiés. Faisant part de sa découverte dans la presse, il est licencié peu après.
Au printemps dernier, une étude rapporte par ailleurs que des milliers de moutons et chèvres seraient morts après avoir brouté une pâture où était cultivé du coton génétiquement modifié. (Et les employés chargés de récolter ce même coton auraient subi d’importants problèmes dermatologiques).


Ce n’est pas tout : le Dr britannique, Mae-Wan Hoe, référence scientifique mondiale dans le génie génétique, a plusieurs fois évoqué les risques liés au ‘transfert horizontal des gènes’ (fait par lequel une cellule en contact avec une cellule GM peut acquérir des caractéristiques du génome (ADN) de la cellule GM, et donc muter). Cette mutation pourrait alors entraîner la création de nouvelles bactéries et virus, voire provoquer des cancers.

En septembre 2005, un article du Nouvel Observateur illustre ce phénomène : « Mauvaise nouvelle: un gène modifié vient d’être détecté dans une mauvaise herbe où il n’aurait jamais dû se trouver… Celle-ci est devenue résistante aux herbicides . C’est une information sérieuse, reconnaît Antoine Messéan, vice-président de la Commission de Génie biomoléculaire. Une information sérieuse, voire même dérangeante, car l’Inra (l’Institut scientifique de recherche agronomique), après des années de recherche, avait justement conclu à la quasi-impossibilité d’un tel croisement. »


Allergies, toxicité, le doute sur une totale innocuité des OGM est donc permis. Philippe Gay, représentant du groupe suisse Syngenta Seeds ( concurrent de Monsanto) affirme d’ailleurs que « le risque à long terme ne fait toujours pas l’objet de méthodologies appropriées ».
Des tests pas assez poussés, des résultats qui restent confidentiels, des informations contradictoires et un manque de recul: l’alimentation à base d’OGM ne semble pas prête d’attirer les foules.

En attendant, tout consommateur est informé de la présence d’OGM dans ses aliments. (L’Union Européenne ayant en effet imposé que tous les produits alimentaires contenant plus de 0,9% d’OGM ou de produits dérivés d’OGM soient étiquetés.)


Clémence de la Robertie pour www.buddhachannel.tv

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