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Mon Combat contre la Prostitution – Le Livre d’Amely James

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MON COMBAT CONTRE LA PROSTITUTION



Une histoire de famille

Amely James

224 pages – Prix : 16,90 €

Jean-Claude Gawsewitch Éditeur -17, rue de Buci – 75006 PARIS



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« J’ai vu des mères africaines prostituer leurs propres enfants dans leur foyer.

J’ai vu des familles noires vendre la virginité de leurs enfants à des pédophiles.

J’ai vu des prostituées défigurées au couteau au cours de règlements de compte.

J’ai vu la mort plusieurs fois en face.

J’ai vu des parents qui avaient vendu leurs enfants à des sectes pour des sacrifices humains.

J’ai vu le regard vide d’adolescentes africaines plusieurs fois violées avant d’être livrées en pâture à des clients voraces.

J’ai vu l’innocence volée et des rêves brisés. J’ai vu bien plus que je n’aurais voulu en voir et en supporter. (…) »



Voici comment débute le témoignage bouleversant d’Amely James Koh Bela.

Originaire du sud du Cameroun, Amely James arrive en France en 1985. Impliquée très tôt dans une vie associative active, elle met toute son énergie au service des autres. Elle découvre l’univers de la prostitution africaine en France. Univers dont la violence et les sordides particularités sont au-delà de l’inimaginable.

Douze ans plus tard, elle consacre un livre à la prostitution africaine en Occident. Un travail difficile, dont elle ne ressortira pas indemne, réalisé parfois au péril de sa vie et au détriment de sa vie de femme. Pour donner une dimension opérationnelle à son action, elle a créé en 2006 l’association Label’VIE, pour mener à bien un nécessaire travail de terrain, en Afrique et ailleurs.



Dans cet ouvrage, Amely James interroge des femmes qui prostituent des enfants. Elle a recueilli près de mille témoignages. A travers une douzaine de cas, on comprend que cette prostitution est familiale, sans culpabilité ni remords ; comme le disent les « mamas », « c’est pour le bien des enfants ».

Elle entend lancer une vaste campagne de sensibilisation et de prévention à travers toute l’Afrique, mais aussi et surtout donner aux victimes de ces trafics des moyens pour se prendre en charge et se réaliser dans leurs pays d’origine, afin que l’exode vers l’Europe ne soit plus l’unique alternative à la situation économique désastreuse qui prévaut dans ce continent.

Amely James nous offre un document saisissant, unique, qui donne à réfléchir sur l’état actuel de l’Afrique et des différences culturelles.



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Photo ci-dessus : émission-débat sur les filières africaines de la prostitution sur la chaîne privée STV de Douala


INTERVIEW PAR AFRIK.COM



Voici quelques questions posées à Amely James par la journaliste Vitraulle Mboungou d’Afrik.com :


AFRIK : Vous consacrez une grande partie du livre à ce que vous appelez les « mammas ». Qui sont-elles ?

AMELY JAMES : Les « mammas » sont les piliers de ces réseaux. Il faut savoir que les personnes qui organisent ces réseaux de prostitution sont des femmes africaines, il n’y a pas d’hommes. C’est la particularité des réseaux de prostitution africaine. En Afrique, ce sont les femmes qui dirigent tout. Elles gèrent la maison, éduquent les enfants et se débrouillent parallèlement pour tenter de gagner leur vie en faisant notamment des petits commerces. C’est donc naturellement qu’on les retrouve en train de trafiquer. Aujourd’hui lorsqu’on regarde ces femmes proxénètes on peut être choqué par leur comportement mais je voudrais qu’on les regarde autrement. Il faut tenter de les comprendre, comprendre comment on en arrive à vendre son enfant. Souvent elles ont elles-mêmes subies des choses terribles durant leur enfance et elles ne font que les reproduire. La société africaine tolère aujourd’hui ces pratiques parce que les gens sont dans une misère psychologique et économique mais aussi parce que cela vient de l’Homme blanc. Tout ce qui vient du Blanc est toujours beau même la pire des choses. Pour moi, si ces femmes peuvent construire ces réseaux, elles sont également les seules à pouvoir les détruire. C’est pourquoi la sensibilisation au problème de la prostitution passe par ces femmes, elles sont donc pour moi aujourd’hui des véritables partenaires et non des ennemies.


AFRIK : C’est paradoxale ce que vous dites, surtout lorsqu’on lit cet extrait de votre roman : « les plus grandes violences faites aux femmes en Afrique sont faites par les femmes »…

AMELY JAMES : Tout est dans l’attitude parce que lors que vous rencontrez l’une de ces femmes et que vous lui dites qu’elle vend une enfant, elle ne comprend même pas ce que vous dites parce que dans sa tête elle est persuadée du contraire. C’est ça le pire. Il s’agit pour elle d’un processus normal de la tradition que la société africaine a toléré. Elle se dit : « j’ai une copine qui est en Europe, je lui envoie ma fille pour qu’elle ait des amants blancs dans l’espoir qu’elle puisse ainsi trouver un mari. Et la copine aide ma fille à s’en sortir, on n’est pas dans la prostitution ». Je suis déjà tombé sur des « mammas » qui me disaient : « proxénétisme, ça veut dire quoi ? Traduit-le moi en langue locale ». Et comme on n’a aucune explication à lui fournir, elle en conclut donc que si ce mot inventé par les Blancs n’existe pas dans nos langues locales, c’est que le proxénétisme n’existe pas. Ces femmes lorsqu’elles donnent leur enfant à un proxénète, considèrent que faire ce geste c’est exécuter la volonté de Dieu parce que l’enfant est venu sur terre pour sauver la famille, autrement il ne serait pas là. Elles sont vraiment dans cette logique. Elles ne ressentent aucune culpabilité parce qu’elles ne pensent pas faire quelque chose de mal, au contraire il s’agit pour elles d’un geste maternel, d’amour : elles aident leurs enfants à rencontrer un Blanc qui pourrait les épouser et aider ainsi leurs frères et sœurs à venir en France ou en Europe.



Pour trouver cet interview dans son intégralité, cliquez ici sur AFRIK.COM



www.buddhachannel.tv


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