Accueil Espace Bouddhiste Espace Enfants Kurungamigajataka — Le jataka de l’antilope kurunga

Kurungamigajataka — Le jataka de l’antilope kurunga

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Le maître a donné cet enseignement sur le dhamma alors qu’il demeurait à Veluvana. Il concerne Devadatta. Un jour, les bikkhus se réunirent dans la salle du dhamma, s’assirent par terre et parlèrent ainsi de l’attitude indigne de Devadatta: « Avusos, Devadatta a envoyé un archer, poussé un rocher et relâché Dhanapalaka afin de tuer le Tathagata. A chaque fois qu’on a essayé de tuer Celui qui est doué des dix forces, il était impliqué. » Le Maître entra, s’assit sur le siège qu’on lui avait préparé et demanda : « Bikkhus, quel est le thème de discussion qui vous a poussé à prendre place ici ? » Ils répondirent : « Bhante, le thème de discussion qui nous a poussé à prendre place ici n’est autre que la conduite indigne de Devadatta, qui souhaite votre mort. » Le Maître dit alors : « Bikkhus, ce n’est pas la première fois que Devadatta souhaite ma mort. Il a déjà souhaité ma mort par le passé, mais il a été incapable de me tuer. » Suite à ces paroles, il raconta l’histoire du passé suivante.

Jadis régnait Brahmadatta, à Bénarès. Le Bodhisatta prit naissance sous la forme d’une antilope kurunga. Elle vivait dans une région forestière et mangeait des fruits. A une certaine époque, elle se mit à manger des fruits sepanni sur un arbre sepanni qui en avait en abondance. Dans un village vivait un chasseur sur plateforme. Quand il trouvait des traces d’antilope au pied d’un arbre fruitier, il arrimait sa plateforme dans l’arbre et s’y asseyait. Quand l’antilope venait manger des fruits, il la tuait avec son javelot. Il vendait la viande et gagnait sa vie ainsi. Un jour, le chasseur remarqua les traces de sabots du Bodhisatta au pieds de cet arbre. Il arrima sa plateforme dans l’arbre Sepanni. Il mangea à l’aube et se rendit dans la forêt avec son javelot de chasseur. Il monta dans l’arbre et s’assit sur sa plateforme. Le Bodhisatta quitta lui aussi son abris à l’aube et se rendit au même endroit pour manger des fruits sepanni. Mais il évita volontairement de s’approcher des racines de l’arbre. Il pensa : « Il arrive parfois que des chasseurs sur plateforme arriment leur plateforme dans les arbres. Un tel danger ne plane-t-il pas ici ? » Il fit le tour de l’arbre en restant à bonne distance. Le chasseur se rendit compte que le Bodhisatta ne s’approchait pas, alors, toujours assis sur sa plateforme, il cueillit des fruits sepanni et les laissa tomber devant le Bodhisatta. Le Bodhisatta pensa : « Ces fruits viennent par ici et tombent devant moi. N’y aurait-il pas un chasseur là-haut ? » Il regarda encore et encore vers le haut et finit par voir le chasseur. Il dit alors, faisant mine de ne pas l’avoir remarqué : « Hé, Arbre. Jusqu’à maintenant, tu laissais tomber tes fruits à la manière des plantes pendantes. Aujourd’hui cependant, tu as abandonné tes habitudes d’arbre. Comme tu as abandonné tes habitudes d’arbre, j’irai vers d’autres racines d’arbre pour trouver ma nourriture. » Là-dessus, il exposa ce gatha :

L’antilope Kurunga a compris
La nature de ce que tu laissais tomber, arbre sepanni.
Je vais vers un autre arbre
Sous lequel tes fruits ne me tomberont pas dessus.

Le chasseur, qui l’observait du haut de sa plateforme, lança son javelot et dit : « Va-t’en ! Je t’ai raté pour cette fois ! » Le Bodhisatta se retourna, se tint droit et dit : « Homme, tu m’as raté mais tu ne rateras pas les huit grands enfers, les seize petits enfers, le supplice des cinq liens et toutes les autres choses engendrées par le kamma. » Sur ces paroles, il partit en trottant là où il le souhaitait. Le chasseur descendit de l’arbre et s’en alla là où il le souhaitait.

Après avoir terminé cet enseignement par ces mots : « Bikkhus, ce n’est pas la première fois que Devadatta souhaite ma mort. Il l’a déjà souhaitée par le passé, mais il a été incapable de me tuer. », le Maître clarifia ce qui liait les deux événements et y associa les naissances comme suit : « A cette époque, Devadatta était le chasseur sur plateforme; et j’étais l’antilope kurunga. »




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