Matthieu Ricard connu comme traducteur de sa Sainteté le Dalaï-Lama et auteur de nombreux livres, lance un appel à la générosité pour les victimes du séisme au Népal. L’intégralité des droits d’auteur de son nouveau livre leur seront reversés.
Depuis 40 ans, notre ami Matthieu passe son temps entre son monastère proche de la capitale Katmandou et le reste du monde pour enseigner et pour trouver des financements pour les enfants. Depuis son association caritative Karuna-Shechen qu’il a crée au service des enfants déshérités du Népal, il lance un appel à la générosité pour les aides d’urgence suite au tremblement de terre des jours passés avec plus de 4000 morts et de nombreux blessés et sans-abris.
Comment avez-vous réagi à l’annonce du séisme dans le pays qui accueille, comme vous dites, votre «résidence principale» ?
Matthieu Ricard. – J’étais totalement atterré mais ce n’était pas une surprise. Il n’y a pas une semaine au Népal, pas un jour où les gens ne parlaient pas du risque d’un gros tremblement de terre. Ils se disaient : Est-ce que ça va être pour cette nuit ?Ils savaient que ça pouvait survenir tous les 70 ans environ. Des sismologues français avaient formé nos moines. Les habitants se préparaient à une catastrophe.
Mais les maisons, elles, n’étaient pas conçues pour y faire face…
M.R. – Bon nombre se sont effondrées comme des château de cartes. Il n’y a pas de permis de construire, le pays ne respecte pas les normes de sécurité. Mais il est si pauvre ! En temps normal, il ne peut offrir que 12 heures d’électricité par jour à Katmandou. La population, elle, n’a pas les moyens de construire des maisons anti-sismiques. Seuls quelques grands bâtiments sont dotés de ces normes.
Matthieu Ricard a dans le passé installé plusieurs hôpitaux dans cette partie du monde pour venir en aide à la population. « Le calme et la solidarité caractérisent la population népalaise », selon lui.
Les communications téléphoniques sont difficiles, Matthieu Ricard obtient des informations grâce à WeChat. « Le quartier où se trouvent la clinique et le monastère où je vis a été abîmé mais il n’y a pas beaucoup de morts. La majorité des décès a eu lieu en dehors de Katmandou », a-t-il détaillé même s’il sait que le bilan n’est que provisoire. « En 1934, il y avait eu au moins 10.000 morts alors qu’il n’y avait que 100.000 habitants à Katmandou, aujourd’hui, il y en a 2,5 millions », explique Matthieu Ricard. Le problème ? Les constructions de plus en plus fragiles. « Les permis de construire sont un peu folkloriques donc ça s’écroule souvent comme des châteaux de cartes ».
Le but dorénavant est donc de venir en aide au Népal alors que les secours et la communauté internationale se mobilisent. « Il ne faut pas seulement de l’aide médicale. Car très souvent, tout le monde se mobilise pendant un mois et après tout le monde s’en va », a-t-il dénoncé réclamant doncun accompagnement sur le long terme.
Matthieu Ricard’s Karuna Shechen – (http://karuna-shechen.org/publications)
Alain Delaporte-Digard