Le moine bouddhiste Matthieu Ricard a participé à des expériences scientifiques qui démontrent les nombreux bienfaits de cette pratique sur la santé. Interview.
Le bouddhiste n’a jamais occulté le chercheur. Matthieu Ricard, 67 ans, moine tibétain, docteur en génétique cellulaire, interprète français du dalaï-lama, vit au Népal, dans le monastère de Shechen depuis quarante ans. Cela ne l’a pas empêché de souvent prêter son cerveau à la science.
De 1999 à 2011, il a collaboré avec le Mind and Life Institute, une organisation fondée en 1990 par le neurobiologiste Francisco Varela (1946 -2001) et Adam Engle, sous l’impulsion du dalaï-lama pour développer les échanges entre la science et le bouddhisme. Matthieu Ricard y a participé, en tant que chercheur et cobaye, à des expériences visant à mesurer les différentes modifications du cerveau lors de six méditations spécifiques : la concentration sur un seul point, l’amour altruiste combiné à la compassion, la présence ouverte, la visualisation d’images mentales, l’imperturbabilité et la pleine conscience.
Ces recherches, auxquelles prenaient part des « méditants » débutants, ont montré que la méditation en général, et celle sur l’amour altruiste en particulier, entraîne une augmentation considérable des ondes gamma dans le cerveau. Ce qui a pour effet de booster l’activité de cet organe, ces ondes jouant un rôle-clé dans la communication entre les neurones et les différentes aires cérébrales.
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