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Chine: les religions en pleine expansion

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Messe dominicale dans une église catholique «officielle» de Pékin. © Keystone
Messe dominicale dans une église catholique «officielle» de Pékin. © Keystone

Docteur en sciences politiques et en théologie, le jésuite français Benoît Vermander est professeur à la Faculté de philosophie de l’Université Fudan, à Shanghai. Etabli depuis plus de vingt ans en Chine, il est aussi directeur de recherche de l’Institut Ricci, à Taipei. Ce sinologue chevronné officie en outre comme consultant auprès du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux.

Mardi prochain, Benoît Vermander donnera une conférence publique intitulée «Un réveil religieux aux caractéristiques chinoises?» à l’Université Miséricorde, à l’invitation de la Section romande de la Société Suisse-Chine. Spécialiste des religions chinoises et de la théologie catholique chinoise, il dresse pour nous un état des lieux de la spiritualité en Chine.

– Quelle est la situation actuelle des chrétiens en Chine?

Benoît Vermander: Le christianisme connaît une expansion continue depuis au moins trente ans. Avec la «politique des réformes et de l’ouverture» lancée par Deng Xiaoping à partir de 1979, les Eglises ont pu récupérer une partie de leurs biens et de leur liberté d’action. Cela s’est traduit par une «fièvre religieuse» qui ne concerne pas seulement le christianisme mais aussi d’autres religions, notamment le bouddhisme. Bien entendu, qui dit «fièvre» dit aussi «crises», et ces dernières ne manquent pas: le problème de la formation du clergé et des fidèles, la situation politique très particulière de la Chine, le rythme effréné de croissance avec ses conséquences sur les comportements et la culture, la dislocation de la société rurale… Tout cela influe en permanence sur les communautés chrétiennes.

– On parle d’Eglise «officielle» et d’Eglise «clandestine». Comment les fidèles chinois distinguent-ils ces deux Eglises?

Il y a de fait, tant chez les protestants que chez les catholiques, des Eglises «officielles», c’est-à-dire encadrées par une «association patriotique» et des organes de gestion qui en dépendent, et des groupes «clandestins» ou «à la maison». Mais la situation est souvent celle d’un continuum: il y a moins une coupure nette que des lignes de césure souvent indécises, souvent recomposées. La qualité des leaders religieux locaux, le type de gestion des affaires religieuses en vigueur d’un endroit à un autre, des traditions locales différenciées: tout cela contribue à façonner le kaléidoscope religieux actuel, si ondoyant que personne ne s’y reconnaît complètement.


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