Loi funéraire oblige, l’association bouddhiste de Noyant n’a plus le droit de s’occuper directement des cendres des défunts, gardées au columbarium, érigé dans le parc de la pagode.
« On ne veut pas déraciner nos défunts »
Une chose fait sortir les bouddhistes de leur réserve sereine habituelle : toucher à leurs ancêtres. Des centaines de bouddhistes et leur famille sont fidèles à la pagode de Noyant-d’Allier, justement connue pour son suivi cultuel funéraire, qui consiste notamment à prier quotidiennement pour les défunts, souvent franco-vietnamiens ou d’origine chinoise.
La gestion des urnes doit être publique
Une coutume et une réputation établie, au-delà du département, qui date de 1992, date de la construction d’un columbarium de 800 places dans le parc de la pagode. Mais une coutume qui risque d’être mise à mal.
Depuis la loi funéraire de 2008, l’association bouddhiste de Noyant, privée, ne peut plus s’occuper directement des cendres des défunts, du ressort du public : « Cette loi a doté les cendres issues de la crémation d’un statut analogue à celui des corps placés dans un cercueil, rappellent les services de la préfecture. Qu’ils soient situés à l’intérieur des cimetières ou à l’extérieur et non contigus à un crématorium, les sites cinéraires privés sont interdits. Ils sont gérés directement par les communes, sauf pour les sites créés avant le 31 juillet 2005 ».
La préfecture propose deux alternatives à la commune, à appliquer avant la fin 2013 : « Il y a deux possibilités. Tout ramener au cimetière communal et tout faire gérer par la mairie. Ou passer par une dérogation, en faisant gérer le columbarium par délégation de service public. C’est possible, car les installations datent d’avant 2005 ».
Pas totalement satisfaisant pour le maire, Michel Lafay, pour qui l’histoire de l’implantation du bouddhisme à Noyant, suite à la venue des expatriés d’Indochine dans les vieux corons, n’est pas à considérer d’un seul point de vue administratif. « On nous a laissés dans le flou suite à nos questions pendant dix-huit mois, et là, il faudrait se dépêcher ! Déplacer les urnes, c’est hors de question. Il y a des raisons pour lesquelles ces gens ont choisi d’avoir leurs cendres dans l’enceinte de la pagode. C’est en outre très bien géré par l’association ».
La délégation de service public, il n’est pas totalement contre, mais « ce n’est pas juste un jeu d’écriture. Cela demande un certain travail administratif, un appel à candidatures… Cela demande également une discussion en conseil municipal ».
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