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Abeilles en Danger : Un problème écologique majeur

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Abeilles en Danger

 » Si l’abeille venait à disparaître, l’humanité n’aurait plus que quelques années à vivre « . Les mots du génie Einstein ne peuvent être plus clairs. Et c’est bien cela – le rôle capital joué par les abeilles dans la faune et la flore – qu’apiculteurs et militants écologistes ont voulu rappeler, hier, au Ministre de l’Agriculture, Michel Barnier. Henri Clément, président de l’Union nationale des apiculteurs de France (Unaf) déplore l’attitude contradictoire du gouvernement français sur le sujet des insecticides : « Depuis la suspension du Gaucho et de Régent (deux insecticides utilisés en enrobage du maïs, suspendus en France après plusieurs décisions entre 1999 et 2006), le cheptel apicole se porte mieux… et on autorise un nouveau produit à peu près de la même famille ». Ajoutant même que cette décision est « d’autant plus inacceptable qu’on est juste après le Grenelle. » Le courroux des apiculteurs n’est donc pas feint.

Et cette colère s’explique aisément lorsqu’on s’aperçoit de l’utilité exceptionnelle des travailleuses de la ruche sur l’environnement.

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Rappelons donc le mécanisme de floraison et l’impact des abeilles. A l’intérieur des fleurs, la tige centrale, le pistil, repose sur un renflement à sa base, l’ovaire. Autour du pistil, résident des filaments dressés, les étamines, qui représentent les organes mâles de la fleur. Leur renflement terminal fabrique une poussière de diverses couleurs suivant les espèces : le pollen. Ainsi pour que la graine ou le fruit se forment, l’acte sexuel est obligatoire. Mais ce mécanisme n’a absolument rien d’automatique. C’est donc à ce moment là que les insectes, et en particulier les abeilles, jouent un rôle prépondérant.


Automatiquement, lors du butinage, les abeilles vont ramasser non seulement le nectar sucré produit par les glandes particulières de la fleur mais aussi le pollen. Elles en forment une boule fixée sur leurs pattes postérieures, qu’elles vont rapporter à la ruche ; ce pollen sera en quelque sorte la nourriture des abeilles. Au cours de ces allées et venues, l’abeille transportera forcément le pollen d’une plante vers le pistil d’une autre plante. C’est ainsi que se fait la pollinisation croisée, que la plante apprécie exclusivement.


Si les abeilles venaient à disparaître, ou à diminuer fortement, seuls le vent ou quelques autres insectes, bien moins efficaces, pourraient chasser le pollen des étamines vers le pistil afin d’y germer et ainsi permettre le développement des fruits et des graines.


Cela équivaudrait à un désastre (une baisse estimée de 66% de fruits en moins) tant le rendement des abeilles semble supérieur à tout autre dans ce domaine. En résumé, s’il n’y a plus d’abeille, les fruits disparaîtront également peu à peu. Il s’agit donc d’une problématique environnementale et biologique de premier ordre qu’il serait désolant de voir négligée sous la pression des lobbies agricoles souhaitant éradiquer tous les insectes, sans exception, nuisibles à leurs cultures massives.


Antoine Ginekis pour www.buddhachannel.tv




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