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Esprit zen, es-tu là?

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12.01.2011

Nous avons testé la version japonaise du bouddhisme zen communément appelée zazen. Retour sur une expérience étonnante.

La pratique du zazen, concentrée sur la posture du corps et la respiration, contribue à un meilleur équilibre du corps et de l'esprit.
La pratique du zazen, concentrée sur la posture du corps et la respiration, contribue à un meilleur équilibre du corps et de l’esprit.

Envie de séquestrer le patron ? De crêper le chignon de la comptable ? De mordre le mollet du DRH ? Un conseil, apprenez à rester zen. Ou la camisole sera pour vous. Pour votre sécurité, évitez malgré tout le lotus devant la télévision si vous n’avez pas décroché l’or aux JO en gymnastique et préférez-lui une séance de zazen en compagnie des adhérents du dojo de l’Association zen de Bergerac.

Prévoyez une heure et demie sur place : c’est le minimum pour découvrir les vertus du bouddhisme zen japonais, communément appelé zazen. Autre chose, misez sur des vêtements fluides si vous êtes souples, rigides si vous ne l’êtes pas : vous pourrez toujours dire que c’est la faute du pantalon si votre lotus arbore d’emblée un air de chou-fleur.

Pour espérer tirer des bénéfices de zazen, le mieux est encore de suivre le protocole. Première obligation à respecter, le silence. « Seul le maître de cérémonie peut parler à l’intérieur du dojo, explique la nonne zen Françoise Louis. C’est lui qui, par la parole, guide tous ceux qui viennent s’y asseoir. » Deuxième impératif : se mettre rapidement en condition pour atteindre l’unité du corps et de l’esprit, sous peine de trouver le temps long, très long. « C’est difficile de ne pas bouger au début », lâche malicieusement un adhérent qui a certainement remarqué votre manège pendant que vous gigotiez comme un ver sur le tapis.

Le coup du kyosaku

Qui se laisse aller à « penser avec le corps » atteint rapidement un état de plénitude. Qui persiste à « penser avec sa tête » se rend, à l’inverse, la tâche beaucoup plus compliquée. Un coup de kyusaku sur les deux épaules pourrait tout régler. Aux dires des adhérents, le fameux bout de bois « calme ceux qui sont énervés et réveille ceux qui sont amorphes ». Seulement voilà, la pratique du kyosaku n’est pas obligatoire, alors inutile de faire du zèle pour faire du zèle.

La concentration arrive forcément au moment du « Kinin ». Le « Kinin » consiste à se lever, puis à marcher doucement, au rythme de sa respiration. Dans le cercle, l’ambiance est à la méditation collective. Pas question de doubler celui qui marche devant vous. Au pays de zazen, il faut savoir ronger son frein en toutes circonstances.

« Kinin » terminée, retour face au mur pour une nouvelle demi-heure de zazen. C’est le moment ou jamais de conquérir « cette voie de vigilance et de connaissance de soi » que constitue le zen. Par chance, le lâcher prise survient quand on s’y attend le moins. Le corps respire et la tête aussi. Là voilà finalement disposée à reprendre les chants du sotra japonais scandés autour de l’autel par les adeptes du zen. Esprit de Buddha, es-tu là ?

Renseignements auprès de l’Association zen de Bergerac au 05 53 61 04 33 ou au 06 33 72 57 55.


Émilie Delpeyrat

Source : www.sudouest.fr

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