Accueil Espace Bouddhiste Bouddhisme Chez les Ricard, le bonheur passe par les autres

Chez les Ricard, le bonheur passe par les autres

98
0

Elle est orthophoniste retraitée, auteure de deux livres et poète à ses heures. Lui a revêtu l’habit de moine bouddhiste il y a 36 ans, ne l’a pas quitté depuis. Ève et Matthieu Ricard, fille et fils de l’écrivain et journaliste Jean-François Revel, placent la qualité humaine et l’altruisme avant tout le reste dans leur vie quotidienne.


Photo : Ouest-France
Photo : Ouest-France
Une grande bâtisse, au bout d’un chemin tortueux de Dordogne. C’est là qu’Ève Ricard passe la moitié de l’année. Loin du remous du métro parisien, que l’ancienne orthophoniste connaît pourtant bien.


Elle a travaillé à Paris jusqu’à sa retraite, il y a quatre ans, et y vit six mois de l’année. Les six autres, elle les passe avec son mari, dans son havre de paix, près de sa mère. Elle y a écrit son deuxième livre, La Dame des mots, paru en juin.


Cet été, elle y retrouve aussi son frère Matthieu. Lui n’est pas en retraite. Ou pas tout le temps. Ce moine bouddhiste part souvent méditer dans les hauteurs de l’Himalaya, auprès du Dalaï-Lama dont il est le traducteur depuis vingt-trois ans.


Mais régulièrement, il se rend en Dordogne, où se trouve un centre bouddhiste. Le matin à traduire le tibétain, l’après-midi avec sa mère et sa soeur. Une façon de concilier spiritualité et famille.


Une conciliation qui n’a pas toujours été facile. 1972, Matthieu abandonne sa carrière de biologiste à l’Institut Pasteur pour rejoindre son maître spirituel au Tibet. Et ne reviendra pas pendant sept ans.


« Ça a été dur pour Ève », analyse Matthieu. Elle le concède : « Surtout que ma mère l’a rejoint. Mais j’ai accepté. Si c’était bien pour eux, alors c’était bien. » Le choix de vie peut surprendre. Ève et Matthieu Ricard sont les enfants de deux fortes personnalités : Yahne Le Toumelin, peintre aquarelliste, soeur du navigateur homonyme. Mais aussi Jean-François Revel, journaliste, philosophe, fervent anticommuniste. Et athée.


Ève, de son côté, sans nier un certain mysticisme, a décidé de vivre sa spiritualité dans la vie de tous les jours, sans cérémonial. Restée en France, la jeune femme de 24 ans débute une carrière d’orthophoniste. Elle aide les enfants. Ceux qui ne parlent pas, peu ou mal. Sa thèse est la première à établir que les problèmes d’élocution ne sont pas liés à une mauvaise dentition, mais en sont responsables. Et à mettre en lumière leurs ressorts psychologiques. « Ils se taisent pour survivre. En se fermant au monde, le monde ne les agresse pas. »



Lire la suite : www.ouest-france.fr


Livre : La dame des mots, NiL Éditions, 12 €. Site : matthieuricard.org


Texte et photo : Blandine LE CAIN




Previous articleCérémonie des moines tibétains du monastère de Nechung, 14e Festival de l’Imaginaire
Next articleZem — Joie de vivre