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Un mois avec Bouddha

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06.05.2011

Des reliques de la divinité ont pour la première fois quitté Paris. Elles sont au centre d’une manifestation conçue par des associations de traditions différentes.

Visite guidée à deux voix avec Claude Magne pour la tradition zen et Lama Puntso pour la tradition tibétaine.
Visite guidée à deux voix avec Claude Magne pour la tradition zen et Lama Puntso pour la tradition tibétaine.

Les minuscules bouts d’os blanchis de Bouddha ne se voient pas vraiment au fond de l’ancien cloître Mably, enchâssés qu’ils sont dans une mini-pagode de verre. Mais il s’agit bien d’un événement : c’est la première fois que ces reliques quittent la pagode de Vincennes, où elles ont été accueillies en 2009, données par le patriarche de Thaïlande qui voulait ainsi honorer un des pays d’Occident où se diffuse le bouddhisme.

C’est le cas à Bordeaux, bien sûr, qui compte 7 000 pratiquants. Les plus nombreux sont d’origine cambodgienne ou vietnamienne et ont leurs habitudes dans les pagodes de Lormont ou d’Ambarès. Les Occidentaux se partagent entre la pratique zen issue du Japon et l’approche tibétaine.

Les uns et les autres s’entendent bien, merci puisqu’ils partagent le même enseignement, fût-ce avec des rituels différents. Si bien, même, qu’ils ont ensemble monté tout un programme autour des fameuses reliques (voir ci-contre) à l’invitation de l’Union bouddhiste de France, représentée à Bordeaux par Françoise Cartau, du centre tibétain Kadam Tcheu Ling.

La discipline à l’esprit

Les associations organisatrices ont donc sorti de leurs trésors statues, thangka (représentations peintes ou brodées que l’on déroule à la mode tibétaine) et autres objets comme une robe et des sacs de moine dont on apprendra qu’ils doivent être cousus à la main par les intéressés et que l’incommodité du vêtement est conçue exprès pour qu’en en remontant les pans, la discipline soit sans cesse à l’esprit.

Les visites guidées à deux voix et les abondants commentaires écrits sont l’occasion de commencer à comprendre sur le bouddhisme ce qu’on n’avait jamais osé demander. «E st-ce une religion ou une philosophie ? » réclame un visiteur d’entrée. Lama Puntso, attaché au Dhagpo de la barrière Judaïque, a la (bonne) réponse : « Ces notions ne sont pas forcément opérantes puisqu’elles ne sont pas les mêmes en Orient et en Occident. Ce qui est certain, c’est qu’il ne s’agit pas d’une religion révélée puisque Bouddha est un humain qui a accédé à l’éveil ». « La question de la croyance appartient à chacun. On peut parfaitement être musulman et bouddhiste à la fois. Et il nous arrive de faire des séances de méditation zen dans des monastères » ajoute son collègue zen Claude Magne, qu’on a connu comme danseur à Bordeaux et qui a ouvert le centre Dô Shin du cours de l’Yser.

Des lieux ouverts

On apprend aussi plein de subtilités sur les représentations du vide et du plein, le rôle des gestes et du son. Et les fameuses reliques, alors ? Feraient-elles office de morceaux de la vraie croix ? Pas tout à fait. « Elles ne sont pas un objet de culte, plutôt la manifestation d’une présence » définit Claude Magne.

À la mort de Bouddha, il y a 25 siècles, les restes de son corps ont été partagés entre les lieux devenus saints où il avait enseigné en Inde. Ces reliques ont par la suite suivi la propagation du bouddhisme en Asie.

Quelques-unes poursuivent leur voyage en Occident où, à Bordeaux, elles feront également la tournée des lieux où se pratique le bouddhisme.

Zen ou tibétain, ces lieux (1) où l’on étudie les textes et où on pratique la méditation se veulent ouverts à tous. « On peut venir voir sans engagement. C’est un enseignement où chacun choisit sa voie » disent les bouddhistes.

(1) Liste et programme www.bouddhismes2011.fr


Par catherine darfay

Source : www.sudouest.fr

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